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Affaire DSK : La vengeance de Tristane Banon ?


A l’issue de leur face-à-face aux bureaux de la PJ dans le 13e arrondissement de Paris ce jeudi, Tristane Banon et Dominique Strauss-Kahn - via ses avocats - se sont renvoyés dos-à-dos.

Au 20h de TF1, Tristane Banon déclarait que DSK avait fait preuve d’« arrogance » et de « froideur », regrettant qu’il ne lui ait pas fait la moindre excuse et qu’il n’ait même pas osé la regarder. La romancière de 32 ans très volontaire et décidée à piétiner la réputation déjà brisée de l’ancien ministre, a également réitéré ses accusations de tentative de viol, tout en reconnaissant que « la preuve matérielle, elle n’existe pas ».

De son côté, l’avocat de DSK, Me Henri Leclerc, déclarait que son client n’avait « aucune raison de s’excuser », avant d’ajouter dans un communiqué co-signé avec Me Frédérique Beaulieu que « Dominique Strauss-Kahn conteste formellement avoir agressé Mme Tristane Banon et constate qu’elle ment aussi à propos du déroulement de la confrontation intervenue ce matin ».

A ce petit jeu de poker menteur, il est difficile de savoir où se cache la vérité, d’autant plus que les deux partis ne semblent pas blancs comme neige. Si Tristane Banon a bien été la victime d’une tentative de viol lors de l’interview de l’homme politique dans un appartement du 6e arrondissement en 2003, il est légitime de se demander ce qu’elle espère dans cette affaire, puisque selon ses propres dires, il n’existe aucune preuve matérielle, et donc aucune chance d’obtenir gain de cause dans un procès. Pourquoi gagnerait-elle quoi que ce soit là où Nafissatou Diallo a échoué alors qu’elle avait à sa disposition bien des preuves matérielles ?

"Je me vengerai de Dominique Strauss-Kahn"

D’après Ramzi Khiroun, le conseiller en communication de DSK, cité dans la biographie autorisée de Michel Traubmann, Le Roman vrai de Dominique Strauss-Kahn, les motivations de la romancière pourraient être la vengeance. Après être intervenu avec succès auprès des éditions Anne Carrière, où Mlle Banon devait publier son premier livre, Erreurs avouées, afin de supprimer le chapitre consacré à l’homme politique, Ramzi Khiroun affirme avoir eu la jeune femme au téléphone et que celle-ci aurait jeté furieusement qu’il venait de « faire un autodafé », avant de conclure en disant : « Je me vengerai de Dominique Strauss-Kahn ».

Même si cela ressemble à un mauvais roman, voilà qui donnera de l’eau au moulin des partisans du complot anti-DSK, d’autant plus que Tristane Banon donne une autre version des faits, une version contredite par son éditeur lui-même. En 2008, elle déclarait à AgoraVox que le chapitre avait été supprimé à cause du fait qu’elle y faisait mention de la tentative de viol. Au même média, l’éditeur Alain Carrière niait la chose, disant même que la suppression du chapitre avait été décidée avec l’accord de son auteure. Dans son édition numérique, L’Express affirme s’être procuré le chapitre manquant, dans lequel il n’est effectivement pas fait mention d’une tentative de viol, tout au plus une tentative de séduction un peu lourde.

Vengeance ou manipulation ? Dans cette affaire où tout tient à la parole de l’accusé et à celle de la défense, on risque de ne jamais entrevoir un coin de vérité, et le livre de Michel Taubmann, bien évidemment acquis à la cause de l’ancien directeur du FMI, ne fait sans doute que brouiller les très maigres pistes existantes.

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vendredi 30 septembre 2011,    Morgan