Arthur Rimbaud sur les murs du 6e

La rue Férou relie le Jardin du Luxembourg à l’église et la place Saint Sulpice. Étroite et bordée de hauts murs derrière lesquels on devine de belles demeures, elle semble ne présenter aucun intérêt particulier, si ce n’est le charme de l’élégance propre au quartier...

Pourtant, le mur du n°4 se détache des autres : il est recouvert par les cent vers du poème de Rimbaud, "Le Bateau Ivre". Ces 300m2 de pierre beige sont ainsi devenus un lieu de pèlerinage pour les fans du poète ou d’étonnement pour les passants. Ils ne manquent pas de s’arrêter pour lire quelques vers, s’amusant d’en connaître certains par cœur depuis leurs années de lycée, ou s’offusquant de sa longueur.

Les poètes et promeneurs doivent ce tag littéraire à la fondation hollandaise Tegen-Beeld, habituée de ce type de projet mais dont celui-ci constitue le premier à Paris, inauguré le 14 juin 2012, dans le cadre du Marché de la Poésie.

Le mur sur lequel a été gravé le poème n’est autre que celui de la Direction générale des Impôts du 6e arrondissement... Le détail peut faire sourire, voire s’offusquer : Rimbaud, poète rebelle et libertaire échoué sur les murs d’une institution fiscale... Reste que ses mots intriguent les passants, qui les lisent, les relisent, les scandent même parfois.

Mais au fait, pourquoi la rue Férou et pas une autre ? C’est à deux pas qu’en 1871, Place Saint Sulpice, le jeune Arthur âgé de 17 ans déclama son poème pour la première fois.