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Viol chez les Sapeur-pompiers : le Général Glin se dit trahi


A la suite du scandale de mœurs qui a éclaté au sein de la prestigieuse Brigade se Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP), le général Gilles Glin, commandant de la BSPP, a décidé lundi 14 mai la dissolution de son équipe de gymnastique. Le pompier auteur supposé des faits les plus graves a décidé de faire appel de son placement en détention, apprenait-on ce jeudi 17 mai.

Dans une interview accordée au Figaro, le général Gilles Glin revenait sur cette affaire qui fait grand bruit. « Si les faits sont avérés, ces gens-là ne méritent pas l’appellation de sapeurs-pompiers de Paris puisqu’ils dérogent complètement à nos valeurs morales », dit-il au journaliste, avant de considérer le comportement des pompiers incriminés « comme une trahison ». Réaffirmant avec force que ces pratiques de bizutage sont strictement confinées et marginales, il a rappelé que l’équipe de gymnastique aujourd’hui dissoute le resterait par la suite.

Ce lundi 14 mai, le parquet de Paris avait confirmé l’information selon laquelle un pompier avait été mis en examen et incarcéré pour viol et agression sexuelle en réunion, quand deux autres pompiers gymnastes étaient poursuivis pour agression sexuelle, sept pour violences volontaires et trois pour non empêchement de crime ou délit. Les pompiers laissés libres ont été remis aux autorités militaires, qui ont ouvert une enquête interne conduite par la BSPP.

Dimanche 6 mai au soir, un membre de la Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris (BSPP) a porté plainte auprès du commissariat du XVIIe arrondissement pour « viol en réunion » et « violences volontaires en réunion » à l’encontre de plusieurs de ses collègues. Un autre pompier a porté plainte pour des coups qu’il aurait reçus dans l’autocar.

Les faits se seraient produits alors que le jeune homme de 23 ans rentrait avec les autres membres de son équipe de gymnastique d’une compétition sportive qui s’était déroulée à Colmar dans le Haut-Rhin.

Créée en 1919, cette équipe d’une cinquantaine de gymnastes de haut niveau devait participer à un spectacle, "les Virtuoses du feu", prévu les 15 et 16 juin à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine).

Nouveau dans l’équipe, la victime a dû faire face à un bizutage d’abord classique, puis de plus en plus violent. Après avoir chanté au micro et raconté quelques blagues, il se serait retrouvé au fond du bus avec des anciens de la brigade, qui l’auraient immobilisé, mis à nu, et frappé sur le postérieur. Pincé et même mordu, le jeune homme aurait fait part de son mécontentement, ce qui aurait incité ses agresseurs à passer à la partie la plus violente du "bizutage". Alors qu’il était toujours immobilisé, des camarades l’auraient pénétré à plusieurs reprises, avec leurs doigts ou une bouteille en plastique, avant qu’il ne soit enfin relâché et qu’il passe le reste du voyage prostré dans un coin.

Arrivé à Paris, la victime s’est rendue à l’hôpital de l’Hôtel-Dieu (IVe) pour faire constater ses blessures avant de se faire prescrire trois jours d’interruption totale de travail (ITT). C’est ensuite seulement qu’il serait allé porter plainte dans le commissariat du XVIIe.

Cette affaire est sensible à plusieurs titres. D’abord parce qu’elle concerne des membres de la très célèbre et médiatique Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris, et donc des militaires. Les faits de violences au sein des différents corps de l’armée sont toujours traités avec minutie par les dirigeants des unités concernées, et peu d’informations parviennent en général à filtrer dans les médias. Il y a ensuite le fait que la victime a fait les frais d’un bizutage qui a mal tourné. Bien que puni dans le code pénal de six mois de prison et 7 500 euros d’amende, le bizutage reste très largement répandu dans de grandes institutions, dans des écoles ou au sein de certains corps de métiers.

Les pompiers n’échappent pas à la règle. Récemment, en juillet 2010, un pompier volontaire du Var avait été brûlé sur tout le corps au cours d’un bizutage particulièrement violent. Deux des agresseurs avaient été condamnés à douze et six mois de prison ferme.

Pour ce qui est de cette dernière affaire de viol, la section de recherches de la gendarmerie de Paris a été chargée de la délicate enquête. Pascal Le Testu, porte-parole de la BSPP, a déclaré à l’AFP vouloir « faire toute la lumière sur cette affaire ».

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mercredi 23 mai 2012,    Morgan