Le Zimmer : la brasserie du Châtelet et de l’après-théâtre

Après la défaite de 1870, des familles alsaciennes fortunées désirant rester françaises s’installent à Paris et créent quelques-unes de nos plus belles brasseries dont le Zimmer, le Dreher, le Zeyer, et le Wepler sont quelques-uns des exemples les plus fameux.

Au début du XXe siècle, cette brasserie faisait partie des plus beaux restaurants de Paris, et elle occupait quatre étages de l’immeuble. Les personnalités en vue de l’époque, qui sortaient énormément comparativement à nos jours, dînèrent souvent au Zimmer, bien sûr.

On put ainsi y voir la grande Sarah Bernhardt, qui y venait en voisine, Jules Vernes, Richard Strauss, Gustav Mahler, Toscanini, Claude Debussy, Émile Zola, Marcel Proust, Guillaume Apollinaire, le danseur Nijinski, l’entrepreneur en spectacles de Diaghiliev, Pablo Picasso, l’écrivain-médecin Céline, le compositeur Stravinski et la brûlante Polaire, dont le tour de taille ne dépassait pas 28cm.

En 2000, les propriétaires confient la rénovation de la brasserie le Zimmer au décorateur Jacques Garcia, enthousiasmé par ce lieu pétri d’histoire. Il saura redonner son âme à cet endroit magique, comme Wendy sut recoudre aux pieds de Peter Pan son ombre, et rendre à la place du Châtelet sa prestigieuse et belle brasserie.

C’est une excellente adresse d’après théâtre, quand les acteurs et les danseurs fourbus et affamés ajoutent leur supplément d’âme au confort un peu bourgeois de ce restaurant.

C’est aussi une adresse qui peut parfaitement être utilisée à contre-emploi. À midi, sur le côté, le soleil, s’il est là, donne à plein régime. Adossés aux vitres, le ronronnement n’est jamais bien loin...

Quelques plats classiques parfaitement réalisés, choucroute, foie de veau, tartares. Un service attentionné et très professionnel qui sait rester vigilant mais discret.

Le décor et les tissus donnent de plus à l’ensemble une acoustique et une ambiance très agréables.

A LIRE AUSSI :
Les brasseries alsaciennes de Paris