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Cancer du sein et travail de nuit : débat relancé par des indemnisations au Danemark

Le cancer du sein est reconnu comme maladie professionnelle chez les travailleuses de nuit au Danemark depuis 2007. De plus en plus de femmes atteintes sont indemnisées par l’Etat danois.


Depuis 2007 déjà, l’Etat danois reconnaît le cancer du sein comme éventuelle maladie professionnelle en cas de travail de nuit de longue durée. L’année dernière, 38 femmes atteintes ont ainsi reçu une indemnisation allant de 13 000 à 134 000 € (sur 75 ayant fait la demande). La plupart d’entre elles travaillaient ou avaient travaillé dans le secteur hospitalier et avaient effectué au moins une garde par semaine pendant 20 à 30 ans.

Aujourd’hui, l’indemnisation médiatisée d’une hôtesse de l’air de la compagnie SAS, âgée de 55 ans, a relancé le débat « le travail de nuit et cancer de sein », notamment en Angleterre où tous les journaux s’emparent du dossier.

La décision du gouvernement danois de répertorier le cancer du sein comme possible maladie professionnelle est basée sur plusieurs études effectuées depuis une vingtaine d’années, et notamment une plus récente du CIRC (Centre international de Recherche sur le Cancer), qui fait partie de l’Organisation mondiale de la Santé.


Chaque dossier est étudié au cas par cas au Danemark et, pour l’instant, ceux des femmes ayant déjà un risque héréditaire de cancer de sein sont rejetés, même si elles travaillent ou ont travaillé de nuit. Sur 100 000 Danois, 34,5 décèdent des suites d’un cancer du sein. Il s’agit du taux de mortalité le plus élevé des 27 pays membres de l’Union européenne.

Selon les chercheurs et les différentes études, le risque de cancer du sein augmenterait de 8 à 60 % chez les femmes travaillant la nuit. La raison évoquée : une perturbation du rythme biologique qui affecte les hormones, qui à leur tour influent sur le risque de cancer.

Dans le cas du cancer du sein, c’est surtout la mélatonine, hormone impliquée dans le rythme veille-sommeil qui est en cause. Sa synthèse est stimulée par l’obscurité et réduite par la lumière. La lumière artificielle à laquelle sont exposées les femmes travaillant la nuit interrompt sa production, ce qui augmente la synthèse d’oestrogène, et donc le risque de cancer du sein.

Le travail de nuit en France
La loi datant de 1892 interdisant le travail de nuit pour les femmes en France a été levée en 2001. Selon les chiffres de l’INSEE, 14 % des salariés français
travaillent de nuit, 20 % d’hommes et 7 % de femmes. Le travail de nuit progresse plus rapidement chez les femmes que chez les hommes. Les femmes travaillant la nuit représentaient un cinquième des salariées au début des années 90 et le quart dix ans plus tard.

Neel Chrillesen

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lundi 16 mars 2009,    Neel Chrillesen