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Diego Vélasquez

Du 25 mars au 13 juillet 2015 au Grand Palais, Galeries nationales.

Une coproduction de la RMN-GP, du musée du Louvre, et du Kunsthistorisches Museum de Vienne.


Présentation de l’artiste

Voir Présentations d’Artistes de A à Z

Diego Vélasquez (1599-1660) est un des principaux noms de la peinture espagnole et mondiale. Éminent représentant de ce que l’on a appelé le mouvement baroque, il a été adulé par les plus fameux artistes de l’histoire.

Ainsi en fut-il de Goya. Des impressionnistes, dont Renoir, qui l’érigèrent en référence absolue. D’Édouard Manet qui admirait ses colorations vives, et pour qui il était "le peintre des peintres", et même le "plus grand peintre qui ait jamais existé". De Pablo Picasso encore, qui réinterpréta avec la plus grande application Les Ménines. Ou de Salvador Dali, faisant de même, après avoir réalisé Vélasquez peignant l’infante Marguerite avec les lumières et les ombres de sa propre gloire.

Diego Vélasquez (c’est le nom de sa mère) nait en 1599 à Séville. Après un court apprentissage, pénible mais formateur, chez le maître Francisco Herrera le Vieux, il fait, dès 12 ans et durant 6 années, ses classes dans l’atelier de Francisco Pacheco (1564-1644), peintre lettré, influent, censeur officiel de peinture pour l’Inquisition à Séville, et également maître du peintre Alonso Cano.

Séville voit alors passer tous les exotismes et l’or venus du Nouveau Monde, comme les marchandises et les idées qui en prennent le chemin. Elle est aussi grande ouverte sur les Flandres, l’Afrique et la Péninsule italienne, et cette vitalité prodigieuse favorise le développement de tous les arts.

Le 14 mars 1617, le jeune Vélasquez est reçu dans la corporation des peintres, et fréquente l’élite artistique. Il épouse fille de Pacheco l’année suivante, à 19 ans, Juana, dont il eut 2 filles.

Diego Velazquez (1599-1660). L’Éducation de la Vierge (vers 1618-1619) Huile sur toile. New Haven. Yale University Art Gallery

Dans cette ville, alors la plus riche et ouverte d’Espagne, les qualités de sa peinture sont bientôt remarquées, d’un naturalisme rappelant Le Caravage (dont il n’avait pourtant jamais encore vu de toiles), et ancrées sur le clair-obscur.

Vélasquez se rend sur recommandations de son beau-père à la Cour de Madrid où, dès 1623, il est rappelé par le comte d’Olivares, principal ministre du jeune Philippe IV. Le 30 août, le Roi lui accorde une séance de pose. Le portrait plait, et il est nommé peintre du Roi le 6 octobre de la même année, puis peintre de chambre en 1628. Cette charge, la plus élevée accessible aux peintres de la Cour, allait lui permettre une grande proximité avec le Roi Philippe IV.

Les Ménines (1656), Musée du Prado, Madrid. 318 × 276 cm.

Vélasquez met aussi à profit sa nouvelle condition pour contempler à loisir les chefs-d’œuvre des collections de peintures royales, rassemblant notamment en nombre des toiles du Titien, de Véronèse, de Bassano et du Tintoret.

Pour les historiens d’art, les facilités de cet accès devaient faire faire à ses inspirations comme à ses expressions picturales de remarquables progrès.

En 1628, Vélasquez se lie d’amitié, travaille et échange intensément avec Rubens, à qui il fait visiter les peintures royales, au cours d’un séjour d’un an que le Hollandais effectue à Madrid.

Quelque temps plus tard, en tant que peintre du roi d’Espagne, qui lui offre un voyage d’étude de 2 années en Italie, Vélasquez aura également accès à de véritables trésors artistiques des maîtres anciens alors peu montrés, dont par exemples les chambres vaticanes avec les fresques de Michel-Ange et de Raphaël. Son retour à Madrid verra sa période la plus aboutie et la plus féconde.

Il effectuera vers 1649 un autre voyage de près de 2 années en Italie, tâchant d’accroître, par ses achats d’œuvres d’art antiques et modernes, les déjà opulentes collections de peintures royales d’Espagne à l’Alcazar.

Après un périple qui le mènera dans de nombreuses villes italiennes, il s’établit à Rome, ne retournant à Madrid qu’après de nombreuses demandes répétées du Roi Philippe IV lui enjoignant de le rejoindre.

Sur ses dernières années, encore davantage comblé d’honneurs et de titres, dont celui de Maréchal de cour, Vélasquez atteint un niveau international de reconnaissance indépassable, ayant portraituré tant de têtes couronnées, la cour papale et le Saint Père Innocent X lui-même, passé maître aussi bien en peinture paysagère, en nu féminin, en peinture d’histoire, et même, comme il s’y était essayé dans sa jeunesse avec succès, dans la scène de genre et la nature morte.

Ainsi ce contemporain de Van Dyck, du Bernin et de Zurbaran demeure-t-il l’une des plus importantes figures de l’histoire de l’art, avec Léonard de Vinci, Raphaël, Michel-Ange, Titien, Caravage et Rembrandt.

L’exposition au Grand Palais

Malgré le fait que ce peintre est un immense monument de la peinture mondiale de tous les temps, et de façon surprenante, l’exposition monographique qui eut lieu au Grand Palais fut la première à être consacrée en France à son œuvre, comme si nous avions jusqu’alors traversé une période d’"invisibilité de Vélasquez".

La rareté de ses tableaux comme leur concentration au musée du Prado ont rendu formidable une telle rétrospective à Paris, à laquelle ont collaboré le Louvre, le Grand Palais, le Kunsthistorishes Museum de Vienne, avec l’appui généreux du musée du Prado.

Des prêts tout à fait exceptionnels d’œuvres d’importance mondiale avaient été obtenus, comme ceux de la Forge de Vulcain (Prado), de la Vénus au miroir (Londres, National Gallery) ou le Portrait d’Innocent X (Rome, Galerie Doria Pamphilj), que Francis Bacon plaçait au pinacle de l’histoire de l’art.

Vénus à son miroir (vers 1650), National Gallery, Londres.

On n’a pu toutefois que regretter l’absence du tableau des Ménines, monument universel de la peinture, demeuré au musée du Prado, selon Connaissance des Arts et Guillaume Kientz, commissaire de l’exposition, non pour cause de fragilité ou parce que ce musée limitait à 7 le nombre d’œuvres de Vélasquez prêtées... mais parce que personne ne l’avait demandé !

« Les Ménines ne se déplacent pas, non seulement parce que le risque zéro n’existe pas, mais parce que plus qu’un tableau, Les Ménines sont un monument. [...] Les Ménines sont un monument de la peinture, un monument de l’art, un monument de l’histoire, un monument espagnol et les monuments on les visite, on va vers eux, on ne les déplace pas (ou en tout cas on ne devrait pas). »

Les grandes étapes d’une exposition historique

L’exposition présentait le panorama le plus complet possible de l’œuvre de Diego Vélasquez, depuis ses tout débuts à Séville jusqu’à ses dernières années, et même de nombreux exemples de son influence sur les artistes qui lui étaient contemporains.

Elle faisait également un point d’étape sur les principales interrogations et découvertes survenues ces dernières années, en exposant, dans certains cas pour la première fois, des œuvres récemment découvertes dont L’Éducation de la Vierge (New Haven, Yale Art Gallery) ou Portrait de l’inquisiteur Sebastian de Huerta (collection particulière).

Une première section évoquait le climat artistique de l’Andalousie au début du XVIIe siècle, mettant en perspective les premières œuvres de Vélasquez et restituant l’émulation de l’atelier de Pacheco autour de peintures et de sculptures d’Alonso Cano et de Juan Martinez Montañez.

Ensuite, la veine naturaliste et picaresque de la peinture de Vélasquez était montrée, avec ses scènes de clients du petit peuple (los picaros) dans des cuisines populaires et des tavernes (bodegones), l’exposition insistant sur les concepts de variation et de déclinaison des motifs. Près de la moitié de ces tableaux provenaient de prestigieuses collections comme celle du Duc d’Alcalà.

Diego Vélasquez, Infante Marguerite (1651-1673) (détail), 1659, huile sur toile, 126 x 106 cm, Kunsthistorisches, Vienne © Kunsthistorisches Museum, Vienne

Vers 1620, son style évolue vers un caravagisme plus franc, en correspondance avec ses premiers contacts encourageants avec Madrid et la peinture d’alors, la sienne comme celles de ses contemporains, espagnols ou italiens, recherchant une peinture d’une plus grande modernité.

Dès ses débuts à la cour, la conception comme le traitement du portrait de Vélasquez évolue, passant d’un naturalisme bouillonnant à des formules plus froides et solennelles, plus en accord avec la tradition espagnole.

Son premier voyage en Italie était illustré par des œuvres vraisemblablement exécutées à Rome ou immédiatement à son retour (Vue des jardins de la Villa Médicis, Rixe devant une auberge...). Ces chefs-d’œuvre de la première maturité offraient en outre l’occasion d’aborder le paysage, partie moins traitée de son travail.

Stimulé par l’exemple de Rubens, Vélasquez apportait une fraîcheur et une liberté nouvelles aux arrières plans de ses portraits en extérieur réalisés pour les différentes résidences royales.

La partie centrale de cette deuxième section était consacrée à la figure de Balthazar Carlos. Héritier attendu de la Couronne, il portait les espoirs dynastiques des Habsbourg d’Espagne à l’apogée du règne de Philippe IV. À mi-parcours, l’exposition s’arrêtait sur la peinture mythologique, sacrée et profane de Vélasquez dont la Vénus au miroir, placée dans une salle, avec pour seule compagnie une sculpture d’hermaphrodite.

Portrait d’Innocent X (1649-51), Galerie Doria-Pamphilj, Rome.

La 3e consacrait la dernière décennie du peintre, son influence sur les peintres vélasquésiens (los Velazqueños) et sa prééminence de peintre portraitiste, à la Cour de Madrid, puis à Rome autour d’Innocent X lors du second voyage en Italie.

Ses deux principaux collaborateurs étaient évoqués, l’Italien Pietro Martire Neri et Juan de Pareja, esclave assistant du peintre, qui l’affranchira, et sujet d’un formidable portrait exécuté par Vélasquez (New York, Metropolitan Museum).

Les derniers portraits royaux exécutés par le maître espagnol étaient aussi présentés, en regard de ceux de son gendre et plus fidèle disciple : Juan Bautista Martinez del Mazo, derniers témoignages du style de Vélasquez, autour du tableau de La Famille du peintre, de Vienne, et d’une version réduite des Ménines de Kingston Lacy, avant que d’autres influences, celle de Van Dyck notamment, ne s’exercent sur les peintres de la génération suivante, dont le plus virtuose Carreño de Miranda, nous livre les impressionnantes images ultimes des derniers Habsbourg d’Espagne.

Le commissaire était Guillaume Kientz, conservateur au département des peintures du musée du Louvre, la scénographe sera de Maciej Fiszer.

Vélasquez. Du 25 mars au 13 juillet 2015 au Grand Palais, galeries nationales).


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Vous retrouvez comme chaque année dans LES GRANDES EXPOSITIONS 2016 à Paris de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans CALENDRIER 2016 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.

Dans la série Toutes les expositions 2016 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musée d’Orsay, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain.

Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez être amenés à apporter à ces programmes.

Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : Paris Expos Hebdo : Nouveautés, Conseils, Derniers Jours.

Contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous établissons, au fur et à mesure de leur publication, notre sélection des catalogues d’expositions 2016 de Paris, comme nous l’avons fait les années précédentes : 2015, 2014, 2013, 2012.

Celui de cette exposition a fait partie de la sélection CatalPa 2015.

Vous pouvez consulter quelques dizaines de présentations d’artistes, classées de A à Z.

Nous vous proposons aussi une sélection de musées et d’expositions dans les villes françaises suivantes, que nous nous efforçons de tenir assez régulièrement à jour :
Angoulême - Arles - Avignon - Bordeaux - Dijon - Grenoble - Ile-de-France - Lens - Lille - Lyon - Marseille - Metz - Montpellier - Nantes - Nice - Ornans - Rennes - Rodez - Rouen, Le Havre - Saint-Étienne - Strasbourg - Toulouse - Tours

Et juste des musées et expositions temporaires pour quelques villes étrangères : Amsterdam, Berlin, Bâle, Bruxelles, Genève, Londres, Madrid, Milan, et Venise.

André Balbo

sources : Visite, RMN-GP, Connaissance des arts, Wikipédia

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

samedi 15 décembre 2018,    Expositions