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Eugène Atget

Eugène Atget a transformé, par ses photographies, le regard sur la ville.

Trait d’union entre le XIXe et le XXe siècle, il a su voir la ville en dehors de l’architecture monumentale, s’intéressant aux vitrines, au mobilier urbain, aux poignées de portes… mais aussi aux intérieurs, aux petits métiers et à ces zones, aux marges de la ville, où sont relégués les exclus du développement urbain.


Jean Eugène Auguste Atget, né le 12 février 1857 à Libourne, mort le 4 août 1927 à Paris, est un photographe français.

Après un début de vie chaotique, orphelin, comédien raté, peintre médiocre, sans moyens d’existence fixe avant quarante ans, Atget devient photographe au début des années 1890 pensant fournir de la documentation aux peintres, comme le faisaient beaucoup de photographes depuis les années 1850.

Après les études de fleurs et de paysages, il se fixe rapidement sur ce qui sera son grand sujet jusqu’à la fin : Paris et plus précisément le vieux Paris, celui qui disparaît à vue d’œil sous les coups de boutoir d’une modernisation effrénée.

Il ne limite pas ce vieux Paris aux monuments, aux maisons pittoresques. Il y inclut les petits métiers des rues, les enseignes, les étalages, les passages, les fortifications, la "zone" et ses chiffonniers, les intérieurs parisiens, les voitures à cheval, les parcs et les jardins, les friches urbaines.

Atget procède tour à tour par secteur, par quartier, par thème, s’arrêtant sur un chantier de démolition, revenant photographier un lieu qui a changé.

L’intérêt d’Atget pour le vieux Paris s’étend également aux activités de la rue.

Les environs de Paris
Périodiquement Atget quitte le lacis serré des rues de la capitale pour porter ses pas vers la proche ou la lointaine banlieue. Il s’intéresse aux villes et aux villages, qu’il explore aussi méthodiquement que la capitale.

S’il ne traque guère le pittoresque dans les environs de Paris, il s’applique à retrouver les mêmes vieilles rues, cours d’immeubles, fontaines, impasses, portails qu’à Paris. Il les classe dans la série Environs : plus de mille prises de vue entre 1901 et la fin de sa vie.
Artiste méconnu et reconnu
Atget serait sans doute resté confiné dans un cercle restreint, et son œuvre rangée dans les cartons des bibliothèques et des collectionneurs si, peu de temps avant sa mort, il n’avait suscité l’intérêt de son voisin à Montparnasse, le peintre et photographe américain Man Ray et surtout celui de sa jeune assistante Berenice Abbott. Son destin bascule alors de façon inattendue.

Man Ray lui achète une quarantaine d’images dont quatre sont publiées en 1926 dans La Révolution surréaliste, la revue d’André Breton et de ses amis.

Berenice Abbott se prend d’intérêt et d’amitié pour le vieux photographe. Après sa mort, en 1928, elle achète environ 1 500 négatifs et 10 000 tirages restant dans l’atelier, les emporte aux États-Unis et consacre quarante années à faire connaître cette œuvre qui exerça une grande influence sur des photographes américains comme Walker Evans et Lee Friedlander. En 1968, elle vend sa collection au Museum of Modern Art de New York.

En France, Robert Desnos, Georges Waldemar, Walter Benjamin s’intéressent à son œuvre. C’est l’époque où la déambulation poétique et exaltée dans le Paris populaire et parallèle qui est précisément celui d’Atget, est mise au goût du jour par les surréalistes, et qu’elle apparaît au cinéma et dans les photographies du Paris de nuit de Brassaï.

Les quelque 4 500 photographies d’Atget conservées à la Bibliothèque nationale, rassemblées pour certaines en albums thématiques par l’auteur ou classées en séries, témoignent d’un regard si personnel que l’œuvre du photographe a progressivement quitté le champ du documentaire pour prendre place dans la photographie d’art.

Source : La BNF

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lundi 7 février 2011,    Adele