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Exposition Un moment si doux, ou la photo couleur selon Depardon, au Grand Palais


La RMN-GP et l’agence Magnum Photos ont conçu ensemble l’exposition "Raymond Depardon. Un moment si doux", qu’elles proposent au Grand Palais, Galerie Sud-Est, depuis le 14 novembre 2013 et jusqu’au 15 février 2014.

On ne présente plus Raymond Depardon... car on imagine déjà si bien le connaître. Photographe reporter, cinéaste documentariste particulièrement concerné par l’information et le territoire, homme si prolifique qu’on en vient facilement à oublier certaines de ses œuvres ou récompenses ("Prix Georges-Sadoul" pour son LM Numéro Zéro en 1979, "Grand Prix national de la Photographie" en 1991, "Prix Louis-Delluc" pour son film Profils paysans, la vie moderne)...

Et ce fut à lui que François Hollande, nouvellement président de la République, demanda de réaliser son portrait officiel, au printemps 2012.

Bolivie, 2005 © Raymond Depardon/ Magnum Photos

Photographe, journaliste et scénariste, il est l’un des grands du documentaire (Cérémonie à Jan Palach, 1974, une partie de campagne, campagne électorale de Giscard, filmé pourtant à sa demande mais que ce dernier refusera ; il ne sera vu par le public qu’en 2002). Par souci de discrétion quand il filme, il choisit de prendre seul le son, à partir de sa caméra.

Cette exposition montre l’expérience de la photographie liée à la couleur dans laquelle Depardon s’est discrètement engagé depuis le milieu des années 2000. Ces images sont pour la plupart inédites.

C’est en effet un usage différent, auquel il fait appel lorsqu’il se retrouve libéré des contraintes du reportage, quand il vagabonde selon ses désirs, dans les lumières et les couleurs des routes, des grands espaces et des villes, des terrasses de café, ou des chambres d’hôtel.

C’est un peu comme s’il revenait sur des lieux déjà connus, les paysages de ses obsessions, de ses émotions, en Éthiopie, au Tchad. Il photographie alors obstinément Paris, marche le long des plages, des bords de Loire, et s’envole vers les terres australes, la Bolivie ou Hawaï.

La qualité du bonhomme n’est pas en cause, et ses photos sont belles, et font preuve d’une réelle et certainement sincère sensibilité. Et pourtant, j’étais un peu troublé en visitant cette exposition.

La scénographie m’est apparue un peu disproportionnée, sans légèreté et insuffisamment informative. Peut-être est-ce dû à la place que l’on a trop facilement tendance à accorder aujourd’hui, a priori, à la photographie. Et plus encore quand le photographe est connu, talentueux, et sympa. Tous les photographes ne sont pas forcément des artistes. Et dire cela n’enlève rien à leur talent bien réel. Depardon est reporter. Sa matière, c’est l’information, le territoire, le documentaire. Pourquoi de tels formats ? Dans de si grands espaces ? Pourquoi cette sensation d’une muséographie un peu pompeuse qui le dessert ?

Les commentaires ou explications des différentes séquences de travaux montrés sont comme gravées sur des plaques commémoratives, globales, en 3 langues. Pas d’accompagnement, presque pas d’histoires individuelles. Peut-être étais-je resté encore un peu agacé de l’exposition un rien paresseuse sur Brassaï que je venais juste de visiter à l’Hôtel de Ville de Paris, ...

Pourquoi accordons-nous aujourd’hui tant de place à des photographes dont les carrières furent certes passionnantes, mais que l’on traite peut-être aujourd’hui avec trop de componction... Pourquoi les recouvrons-nous ainsi de bandelettes pharaoniques ?

Mais Depardon, c’est Depardon, et cette exposition, bien que trop... luxueuse, parvient à demeurer plaisante et chaleureuse.

Longtemps ce photographe ne pensait pas en couleur. À la photo, le noir et blanc, et aux films la couleur. Et pour cette raison, il n’en ressentait pas le manque.

Parfois une histoire, une anecdote tout de même dans cette expo, comme la jeune fille aux 4 chiens, qui conservera tout son mystère malgré le court story board, ou le choix clairement énoncé du photographe de montrer plutôt d’une guerre une carcasse de voiture copieusement criblée de balles que des corps meurtris et ensanglantés.

Raymond Depardon porte sur le monde un regard dépaysé, simple, comme une recherche de vérité, quête d’un lieu idéal, d’un bonheur associée à la couleur et à la douceur.

Pourtant la couleur était présente dès la naissance de sa vocation, dans les Années 1960, quand il photographiait la cour de la ferme de ses parents, près de Villefranche-sur-Saône (Rhône).

Elle réapparaitra par la suite dans quelques reportages, dont celui consacré à la Ferme du Garet (autour du film Quoi de neuf au Garet ? en 2004), et l’importante commande concernant la France : 65 départements photographiés, et des lieux aux couleurs très travaillées.

L’exposition au Grand Palais présente une centaine de photographies récentes grand format, et d’autres plus anciennes, pour la plupart inédites.

Enfin, en visitant l’exposition de Zeng Fanzhi, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, j’avais trouvé sympathique de voir que les visiteurs avaient tout loisir de photographier les œuvres présentées. Aujourd’hui, l’interdiction rime-t-elle encore à quelque chose au temps des smartphones et de la multiplication des usages privés que l’on fait des images ?

Le commissaire de l’exposition est Hervé Chandès, Directeur de la Fondation Cartier pour l’art contemporain.

Raymond Depardon. Un moment si doux. Du 14 novembre 2013 au 15 février 2014 au Grand Palais, Galerie Sud-Est, entrée par l’avenue Winston Churchill, ouvert
tlj (sauf le mardi) de 10 à 20h, et en nocturne jusqu’à 22h le mercredi. Pendant les vacances de Noël, ouvert tlj (sauf le mardi) de 9 à 22h. Métro Champs-Élysées-Clemenceau (1 et 13) ou Franklin D. Roosevelt (9).

Vous retrouverez dans les articles 2012 à Paris : les grandes expositions de A à Z et 2013 à Paris : LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions 2012 et celles de 2013 déjà annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans les articles Calendrier 2012 des grandes expositions à Paris, et CALENDRIER 2013 des grandes expositions à Paris, ces mêmes expositions sont classées par dates.

Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez apporter à ces programmes.

Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : LA SEMAINE des expositions, musées, et galeries : que faire à Paris du....

Nous tenterons aussi de vous les présenter chaque mois , à partir de Février 2013.

Enfin, contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous avons établi notre sélection, pour Paris, des meilleurs catalogues des expositions 2012, en vous indiquant en plus les nominés, et les primés au Prix CatalPa 2012 pour les catalogues d’expositions de Paris.

Nous procéderons de la même manière en 2013, avec PARIS 2013 : LES MEILLEURS CATALOGUES d’expositions de Paris.

Et parce que Paris, sans la province, ne serait pas grand chose... une vue panoramique de ce qui s’y prépare ? 2014. Expositions et Festivals en PROVINCE de A à Z. Ou encore CALENDRIER 2014. Expositions et Festivals en PROVINCE.

André Balbo

sources : RMN-GP, Magnum Photos, Wikipédia

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lundi 6 mai 2019,    Expositions