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Fondation santé des étudiants de France à Melun : l’école à l’hopital

Créée en 1923 par l’Unef, la Fondation santé des étudiants de France gère aujourd’hui onze établissements de santé qui dispensent soins et enseignement. Le centre médico-pédagogique pour adolescents de Neufmoutiers-en-Brie, en Seine-et-Marne, est l’un d’entre eux.
Le magazine Viva en dresse le constat dans un article.


Un petit groupe d’ados, adossés au mur face à la pelouse, prennent le soleil en échangeant quelques propos. Une jeune fille, en fauteuil roulant, semble perdue dans ses pensées.

C’est la pause, avant la reprise des cours. Les classes sont au rez-de-chaussée. Dans les étages supérieurs, il y a leurs chambres, dans les différentes unités de soins.

Ces élèves sont des patients du centre médico-pédagogique pour adolescents (Cmpa) de Neufmoutiers-en-Brie.

Pour « respirer l’air pur »

L’établissement appartient à la Fondation santé des étudiants de France, créée en 1923 par l’Union nationale des étudiants de France (Unef) pour faire face au problème de la tuberculose. Poursuivre ses études était difficile pour les jeunes tuberculeux, isolés en cure pendant de longues durées afin de «  respirer l’air pur   ».

D’où l’idée d’associer sanatorium et université. La fondation inaugure en 1933 le premier sana des étudiants en Isère, bientôt suivi d’un réseau d’établissements répartis sur tout le territoire, associant tous soins et études.

Avec les progrès accomplis dans la lutte contre la tuberculose, la fondation s’est reconvertie dans la prise en charge d’autres maladies, en conservant sa vocation spécifique de «   soins-études  ».

Elle propose aujourd’hui dans ses onze établissements des soins en psychiatrie (assurés déjà en 1954 à la clinique Dupré, à Sceaux), en médecine physique et réadaptation, ainsi qu’en soins de suite médicalisés.

Le Cmpa de Neufmoutiers est lui aussi un ancien sanatorium-lycée, comme en témoigne l’architecture du bâtiment, tout en longueur, avec de grandes fenêtres pour laisser entrer le soleil, construit dans un grand parc au milieu des années 1950. «   Les jeunes que nous accueillons ont entre 11 et 21 ans. Accidents de la route, maladies chroniques, épisodes délirants ou dépressifs, obésité morbide… les causes de leur hospitalisation sont variées. Nous recevons par exemple les jeunes défenestrés d’Ile-de-France  », indique le directeur, René Le Chenadec.

Il insiste sur la double prise en charge, physique et psychologique, proposée par l’établissement et facilitée selon lui par sa taille, «   assez grande pour avoir tout le panel d’interventions avec les plateaux techniques nécessaires et assez petite pour qu’on se voie, se rencontre et travaille ensemble   ».

Les Drs Christian Bié, psychiatre, et Jacques Pochard, pédiatre, expliquent que, pour ces jeunes, les autres dispositifs de soins en médecine ambulatoire ne sont pas possibles ou ont été des échecs pour des raisons souvent multiples – médicales, sociales, psychologiques. Ils soulignent qu’ils restent en lien étroit avec les confrères qui leur ont adressé les patients et qui les suivront ensuite.

Le Cmpa apparaît comme une étape dans leur parcours de soins. Mais une étape cruciale, qui prend en compte leur insertion sociale et professionnelle. A l’équipe soignante et de réadaptation, qui compte 266 personnes (médecins, infirmiers, aides-soignants, kinés, ergothérapeutes, orthophonistes, diététiciennes, psychologues, pharmaciens, manipulateurs radio, assistantes sociales, éducateurs sportifs et spécialisés), s’ajoute le personnel détaché par l’Education nationale, qui dépend du lycée Jacques-Amyot de Melun. Une annexe pédagogique, rattachée à un lycée public, est implantée dans les cliniques de la fondation.

Selon les besoins et possibilités

Le secteur «  études  » ressemble à n’importe quelle autre école  : hall d’entrée, salles équipées pour l’informatique ou les sciences. «  Ici, c’est livres et cartables, précise en souriant Bernadette Guillonneau, proviseur adjointe et directrice des études, qui encadre une trentaine de profs. On tient des conseils de classe, on demande pour l’admission les derniers bulletins scolaires. Nous, on représente la norme, la vie ordinaire. C’est important, en particulier en psychiatrie.

La scolarité est organisée en fonction des besoins et des possibilités du jeune, dont la situation fait l’objet de concertations entre enseignants et soignants. «  Au programme – complet ou partiel – des classes “ traditionnelles ” (de la sixième à la terminale) s’ajoutent des dispositifs particuliers  : groupe de réadaptation pour des patients cérébrolésés, groupe à pédagogie spécifique (Gps) pour des patients ayant des problèmes psychiatriques en vue d’un retour progressif à l’école qu’ils ont quittée depuis des mois, une structure qui accueille les élèves en très grande difficulté (dispositif d’évaluation, de remédiation pédagogique et d’accueil).   »

«  La prise en charge repose sur les soins, la scolarité et l’éducation, c’est-à-dire les activités de loisirs, la vie quotidienne… Par exemple, les repas sont pris au restaurant en self-service. Le Cmpa est un instrument d’éducation thérapeutique  », précise le Dr Pochard. Les plats destinés aux diabétiques, les hypocaloriques, les sans sel, etc., sont clairement identifiés. Les jeunes composent eux-mêmes leur plateau. Un apprentissage de l’autonomie qui participe du concept de soin global défendu par la Fondation santé des étudiants de France.

Article de Sylvaine Frézel - Magazine Viva

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mardi 1er septembre 2009,    Arnaud Michel