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Gerhard Richter


Présentation de l’artiste

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Gerhard Richter ? Novembre 2011 : une de ses grandes toiles abstraites se vend chez Sotheby’s à New York 15,8M€.

Gerhard Richter, naquit en 1932 à Dresde, une ville particulièrement livrée aux bombardements. Formé aux Beaux-arts, il quitte la RDA pour s’installer à Düsseldorf... où il se réinscrit aux Beaux-arts. Considéré comme l’un des plus importants peintres des 50 dernières années, il représenta en 1972 la RFA à la Biennale de Venise.

Après son passage à l’Ouest, Richter détruira l’ensemble de ses travaux picturaux antérieurs à 1962, à l’exception de certains de ses dessins.

Gerhard Richter, l’un des géants de la peinture contemporaine, a très largement varié dans l’expression de son art, au point que, dans la diversité des styles qu’il a abordés, il ne pourrait être comparé, a-t-on dit, qu’à Picasso lui-même.

Portraits, nus, paysages, ciels, abstraction, géométrie, natures mortes, évocations d’événements historiques, usage de la photographie, du verre, variété des supports aussi, précisions et floutages, couleurs et pièges optiques, tapisseries… Et nous ne citerons pas tout.

Ce fut en 1959 que Gerhard Richter, visitant la Documenta 2 de Kassel, fut hypnotisé par les œuvres de Jackson Pollock et de Lucio Fontana : « Je pourrais presque dire que ces peintures furent la véritable raison pour laquelle je quittais la RDA ». En mars 1961.

Gerhard Richter dit encore de son travail : « Je n’obéis à aucune intention, à aucun système, à aucune tendance ; je n’ai ni programme ni style ni prétention. J’aime l’incertitude, l’infini et l’insécurité permanente. »

Et il est vrai qu’il a démontré sa profonde faculté de se réinventer en approfondissant, et de se transformer avec acharnement.

À chacun des tournants qu’ait pu prendre son travail, il a ardemment défendu une nouvelle vision de la peinture et de l’histoire de l’art.

Au début des années 1960, quand il aborde le style pictural des photos-peintures, réalisées à partir de photographies, il considère fièrement qu’il vient de définir là le traitement le moins artistique qui soit. Il s’y appliquera donc, faisant preuve d’une neutralité extrême, par le quadrillage des photos, et l’usage de l’épiscope. N’oublions pas qu’il vient de fuir Dresde, à l’Est, et qu’il n’y retournera que 25 ans plus tard.

Ses motifs sont volontairement tirés de la plus grande banalité qui soit : réclames en noir et blanc avec textes, brochures touristiques en couleur à l’exotisme facile, ou quotidienneté pratico-basique. Éprouve-t-il ou se défend-t-il alors d’une sensibilité consumériste nouvelle ?

Betty [Betty] 1977 oil on canvas 30x40cm Museum Ludwig, Cologne. Private Collection

La première œuvre de son catalogue raisonné, après qu’il eut détruit tout ce qu’il avait fait précédemment, à l’exception de quelques dessins (1957-1962), sera Table (1962) : empiétement noir, plateau blanc, mais partiellement recouverte d’un geste de brouillage de gris abstraits. Pour nous qui regardons ses œuvres, il paraît voyager sans cesse, par oscillations successives, à travers les différentes périodes de son travail pictural du figuratif à l’abstraction… Pour lui, on peut faire deux choses différentes dans le même temps, comme marcher et manger par exemple.

Ces années-là, ce seront Séchoir pliant (1962), Rouleau de papier toilette, Ferrari (1964), Paysages égyptiens, Nègres (ces Nouba font-ils référence à Leni Riefenstahl, cinéaste des Jeux de Berlin et de la gloire d’Hitler ?), Nez, Chaise de profil, ou Tigre (1965), conservé à la Gagosian Gallery.

Le floutage relatif obtenu sur ces tableaux l’est par le passage, souvent horizontal, d’une brosse sèche sur une peinture encore humide.

L’époque n’était pas du tout à cela, et l’accueil du monde artistico-critique fut assez polémique. Richter fut alors traité de photographe par certains, dont Geiger.

Dans son œuvre, Gerhard Richter reste fermement arrimé à sa famille, à son pays et dans son histoire.

Il ne cache rien, ni à lui ni à nous. Dans ce moment de son art, il représentera d’impressionnantes escadrilles de bombardiers en largage, comme il peindra plus tard des villes reconstruites d’une manière qui rappellera qu’elles furent profondément dévastées à la fin de la guerre, ou son Oncle Rudi souriant (mort à la guerre) en costume nazi, ou une tante mentalement fragile (supprimée par ce régime par eugénisme…), ou encore l’arrestation et la mort des membres de la Bande Baader-Meinhof.

Puis Richter met en place, dans les années 1970, un type d’abstraction où coexistent des grilles colorées, une abstraction gestuelle et des monochromes. Superbe Gris coloré (1968), qui éclate, comme par surprise, de vie et d’exubérance.

Le peintre restera extérieur et distant de toutes les performances des artistes de cette époque, faisant pourtant 6 tableaux de Brigid Polk (1971), qui s’était rendue célèbre à la Factory de Andy Warhol par ses « Tits painting ».

Richter s’opposera à Marcel Duchamp, qui disait : « Je me considère comme l’héritier d’une immense, fantastique et féconde culture de la peinture que nous avons perdue mais dont nous sommes redevables ».

Pour lui, bien au contraire, la peinture n’est en rien finie. Loin de là. Son romantisme, allemand dit-on, l’amènera à revendiquer l’ensemble du cheminement historique de cet art. Il sent la nature grandiose, méritant même d’être sublimée, comme dans Mer, mer (1976). Il la recherchera avec obstination, même dans le hasard, rejoignant ici en revanche Duchamp, comme dans cet incroyable triptyque Nuages (1968). Ou encore dans ses 4 Panneaux de verre (1967) qui provoque l’ancien avec son Grand Verre.

Il réalise en 1973 1024 couleurs, soit 4x4x4x4x4, 4 puissance 5, 4 étant le chiffre de base indispensable, qui lui permettra de classer avec soin les couleurs obtenues, qu’il pense exhaustives, de façon… aléatoire et réfléchie. Il en fera d’autres, dans cette série des "Nuanciers", qui semblent inspirés de ceux des magasins de peinture.

Dans les Années 1980, il réinterprète de manière érudite et inédite les genres de l’histoire de l’art : portraits, peintures d’histoire, paysages, ou vanités, dont Bougie, (1982) si translucide et à la flamme vacillante.

Il explore au même moment un nouveau type de tableaux abstraits aux couleurs acides, où les formes gestuelles et géométriques s’entremêlent.

Au cours des années 1990, l’artiste met au point une technique, qui devient sa signature, consistant à étaler de la peinture encore fraîche à l’aide d’une grande planche en bois ou en métal.

Betty [Betty] 1988 Huile sur toile 102x72cm Saint Louis Art Museum

La création se fera par strates, par périodes successives qui pourront être longues et espacées. Par grattage aussi, à l’aide d’un racloir métallique, découvrant pour parties les couches précédentes.

Le hasard, la surprise, doivent aider. « Je pratique plutôt la spontanéité calculée. » L’humour en tout cas m’est apparu absent, ou plutôt repoussé. Sauf peut-être sur le tableau Glenn (1983).

Gerhard Richter réalisera aussi une construction de verre et d’acier : 6 panneaux verticaux (2002-2011).

Belle série familiale, à partir, là encore, de photos, même anciennes, et celle du 18 Octobre 1977, qui fut la date de l’arrestation des membres de la Fraction armée rouge.

Beaucoup de techniques, inlassablement éprouvées, étendues, rejouées, détaillées, transplantées, grattées. La photo projetée et le changement de proportions restent tapis dans l’ombre…

L’exposition au Centre Pompidou

L’exposition « Gerhard Richter, panorama » a rendu hommage du 6 juin au 24 septembre 2012 à ce peintre, à l’œuvre polymorphe, généralement considéré comme l’un des géants de la peinture contemporaine.

Universellement reconnue, son œuvre a ainsi été mise en valeur à Paris dans ce "Panorama" au Centre Pompidou et, simultanément, par une exposition de ses "dessins et aquarelles" au musée du Louvre, au pavillon Denon.

Cette exposition, qui réunissait une sélection de quelque 150 œuvres, peintures et sculptures de verre, était, à quelques variantes près, la même que celle qui avait déjà été montrée à la Tate Modern de Londres, et à la Neue Nationalgalerie de Berlin. Elle avait d’ailleurs été coorganisée par les trois établissements.

Elle proposait à Paris une lecture assez strictement chronologique et thématique de l’œuvre de Gerhard Richter, du début des années 1960 à aujourd’hui.

La scénographie originale avait été conçue en étroite complicité avec l’artiste, puisqu’il en avait régi lui-même l’accrochage, sur maquette, depuis son domicile. Quand il était venu en voir (et vérifier) l’installation, il avait été heureux de constater la générosité des volumes des salles, et les vastes ouvertures en transparence sur les "panoramas" urbains parisiens.

La première exposition de Gerhard Richter dans un musée français avait déjà été organisée au Centre Pompidou, en 1977, et « Panorama » célèbrait, avec un certain faste, le 80e anniversaire de l’artiste.

Gerhard Richter, panorama, du 6 juin au 24 septembre 2012, au Centre Pompidou.

Présentation de l’exposition au Louvre

Simultanément, du 7 juin au 17 septembre 2012, le musée du Louvre proposait l’exposition « Gerhard Richter, Dessins et aquarelles (1957-2008) ».


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Vous retrouvez comme chaque année dans LES GRANDES EXPOSITIONS 2016 à Paris de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans CALENDRIER 2016 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.

Dans la série Toutes les expositions 2016 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musée d’Orsay, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain.

Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez être amenés à apporter à ces programmes.

Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : Paris Expos Hebdo : Nouveautés, Conseils, Derniers Jours.

Contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous établissons, au fur et à mesure de leur publication, notre sélection des catalogues d’expositions 2016 de Paris, comme nous l’avons fait les années précédentes : 2015, 2014, 2013, 2012.

Vous pouvez consulter quelques dizaines de présentations d’artistes, classées de A à Z.

Nous vous proposons aussi une sélection de musées et d’expositions dans les villes françaises suivantes, que nous nous efforçons de tenir assez régulièrement à jour :
Angoulême - Arles - Avignon - Bordeaux - Dijon - Grenoble - Ile-de-France - Lens - Lille - Lyon - Marseille - Metz - Montpellier - Nantes - Nice - Ornans - Rennes - Rodez - Rouen, Le Havre - Saint-Étienne - Strasbourg - Toulouse - Tours

Et juste des musées et expositions temporaires pour quelques villes étrangères : Amsterdam, Berlin, Bâle, Bruxelles, Genève, Londres, Madrid, Milan, et Venise.

André Balbo

sources : visite, Centre Pompidou, Connaissance des Arts, commissaire Camille Morineau

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

lundi 6 mai 2019,    Expositions