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DERNIERS JOURS : Gerhard Richter, dessins et travaux sur papier, au Louvre !


La rétrospective Gerhard Richter, Panorama arrive, pour les 80 ans du peintre, après avoir été à la Tate Modern de Londres, puis à la Nationalgalerie de Berlin, au Centre Pompidou.

Elle y sera du 6 juin au 24 septembre 2012. Elle est formidable, d’installation confortable, très ouverte sur Paris, et permet à ceux, j’en étais, qui ne connaitraient pas, ou suffisamment, ce grand peintre allemand, de... généreusement combler leur coupable retard.

Le musée du Louvre, partenaire de cet événement, présente simultanément en écho plus d’une centaine d’œuvres de Gerhard Richter sur papier, que l’on peut considérer comme la part la moins connue de son travail, celle qu’il avait même longtemps refusé de montrer.

Il aurait même empêché, dit-on, que ne se crée une sorte de marché parallèle de ses dessins par rapport à la partie centrale de ses travaux, cette production étant pratiquement toute aujourd’hui rassemblée dans la collection du Kunstmuseum Winterthur.

La présentation dans ce musée, en deux salles, est un peu rigide, trop dense, concentrée, cette masse de dessins disposant de trop peu d’espace. Dans une salle plus éloignée, quelques autres dessins plus anciens du musée (dont deux Manet), du XVIe au XXe siècle, ont été rassemblés, davantage pour créer des approches que pour établir des filiations ou des liens.

Quand il fut approché par le musée du Louvre, qui cherchait à lui rendre hommage en lui proposant de créer une œuvre dans un des lieux les plus prestigieux du musée, Richter refusa dans un premier temps, jugeant que cela serait " un contresens total " de confronter son œuvre avec celles des maîtres anciens. Et c’est ainsi que l’hommage prit cette forme originale et complémentaire à l’exposition reçue par le Centre Pompidou.

Gerhard Richter, 3.1.1978, 1978, aquarelle sur papier ligné, Collection particulière, Winterthur © Gerhard Richter

Gerhard Richter, né en 1932 à Dresde, une ville particulièrement livrée aux bombardements, formé aux Beaux-arts, quitte la RDA pour s’installer à Düsseldorf... où il se réinscrit aux Beaux-arts. Considéré comme l’un des plus importants peintres des 50 dernières années, il représenta en 1972 la RFA à la Biennale de Venise.

Après son passage à l’Ouest, Richter détruira l’ensemble de ses travaux picturaux antérieurs à 1962. Ce ne fut pas le cas de certains de ses dessins.

De ses premières linogravures datées de 1957, Elbe, paysages à l’encre noire laissant présager son passage à l’abstraction, à ses dessins, griffures nerveuses au crayon de la série Halifax des années 1970, en passant par ses aquarelles et ses récentes huiles sur papier où la matière s’étire et se superpose comme sur ses toiles récemment présentées à la Galerie Marian Goodman à Paris, l’exposition du musée du Louvre donne pleinement la mesure de son œuvre graphique, de sa diversité, et de sa densité.

Il est bien sûr préférable de commencer par visiter la rétrospective du Centre Pompidou. Les travaux sur papier de Richter s’animeront alors davantage, devenant conversations, apportant l’éclairage d’une préparation de tableau, d’une préoccupation esthétique ou de perspective.

Si l’on perçoit un détachement affiché, presque de la mélancolie dans ces dessins, et si le noir est particulièrement présent, les taches peuvent rappeler aussi Miro. Dans sa série de 24 dessins de Novembre, le blanc et la couleur peuvent marquer de leur différence des effets plus contrastés.

Dessins "autobiographiques" aussi, la famille est posée, historique et attachement de l’artiste S. with Child (1995). Beau nu allongé de profil (1985), au traitement grec, trait fort et ombrage délicat.

Prisonnier (1998) renvoie à la série de ses peintures consacrées à la Bande à Baader.

Et le crâne, finalement toujours assez présent dans son œuvre, se retrouve aussi dans les dessins, distant, les orbites fixes, comme des pupilles dilatées, écarquillées, dilatées. Vanités, vanités...

On ne sera pas plus surpris des nuées tachistes, des recherches géométriques, de l’approche architecturale, comme de ce fort souci d’aller chercher autre chose, au-delà de la figuration.

Les commissaires de l’exposition sont Marie-Laure Bernadac, musée du Louvre, et Carel van Tuyll, du département des Arts graphiques.

Gerhard Richter, dessins et travaux sur papier, au musée du Louvre, Aile Denon, salles 9 et 10, 1er étage. 01 40 20 53 17. Du 7 juin au 17 septembre 2012. Tous les jours de 9 à 18h, sauf le mardi. Nocturnes, mercredi et vendredi jusqu’à 21h45. 10€.

Vous retrouverez dans l’article « 2012 à Paris : les grandes expositions de A à Z » les différentes expositions 2012 déjà annoncées par leurs établissements et musées, et dans l’article « Calendrier 2012 des grandes expositions à Paris », ces mêmes expositions classées par dates.

David méditant devant la tête de Goliath, d’Orazio Gentileschi, huile sur lapis-lazuli, exposition Artemisia

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André Balbo

sources : visite, Le Louvre, Le Monde, Connaissance des Arts

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lundi 6 mai 2019,    Expositions