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Henri Labrouste


Présentation de l’architecte

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Henri Labrouste (1801-1875), grand architecte français du XIXe siècle, ne serait peut-être pas resté une référence tant en France qu’à l’étranger, si les Américains ne nous l’avaient révélé à nouveau, par l’étude très attentive qu’ils ont portée dans les Années 1970 sur ses dessins et croquis, bases et lieux mêmes de son inventivité comme de ses créations.

C’est à ces sources que l’on perçoit le mieux l’importance qu’il accordait aux structures, aux assemblages, et à la résistance des matériaux.

Élève de l’École des Beaux-Arts, lauréat du Grand Prix de Rome d’architecture (1824), il séjourne à la Villa Médicis, et exécute en Italie de nombreux relevés et projets qui témoignent d’exceptionnels dons artistiques.

Dans ses dessins, plus particulièrement consacrés aux tombeaux antiques, on décèle déjà ce qui caractérisera sa propre architecture : simplicité dans la monumentalité, affirmation des systèmes constructifs, goût de l’ornement signifiant, rôle des inscriptions et emblèmes, fascination pour le clair-obscur et le passage de l’ombre à la pleine lumière.

La polémique qui l’opposa à l’Académie naîtra de son travail et de ses propositions autour du site de Paestum, puisque pour lui le « beau » idéal restait à réinventer.

Elle lui conférera une aura certaine et l’installera durablement comme le chef de file du courant romantique en architecture, quand Berlioz imposait de puissantes harmonies musicales, Victor Hugo le drame historique, et Delacroix l’usage de la couleur contre Ingres. La création dans son ensemble ne saurait être comprimée dans l’unicité d’un modèle historique. Elle suit fort heureusement un processus d’évolution complexe.

S’échelonnant sur plusieurs régimes politiques, de la fin de la Restauration au début de la IIIe République, la carrière d’Henri Labrouste coïncide avec l’essor du romantisme et du culte de Napoléon (c’est lui qui mettra en scène le Retour des Cendres en 1840, et proposera un saisissant projet pour le tombeau impérial aux Invalides - illustration ci-dessus), puis avec les développements du capitalisme, du commerce et de l’industrie.

Elle sera dominée à Paris par ses deux chefs-d’œuvre : la construction de la nouvelle bibliothèque Sainte-Geneviève, et la restauration et l’agrandissement de la Bibliothèque impériale, qui deviendra royale, avant de devenir nationale.

Leurs vastes salles de lecture à toutes deux, couvertes de voûtes en fer apparent, comptent parmi les créations spatiales les plus extraordinaires de l’architecture européenne.

Henri Labrouste, jalon essentiel dans l’histoire de l’architecture, s’impose encore de nos jours par la rationalité des solutions qu’il a mises en œuvre, la puissance de ses réalisations, l’étrange singularité de leurs ornements, et surtout par l’importance qu’il accordait aux matériaux nouveaux, dont le verre, le fer et la fonte.

Ce sera lui qui, le premier, démontrera que le métal peut être utilisé de façon esthétique à l’intérieur d’un édifice de prestige, et ce ne fut que quelques années plus tard, que Victor Baltard, avec les Halles centrales, allait illustrer l’intérêt présenté par le métal dans la construction des édifices utilitaires.

L’emploi et la mise en valeur du métal, inventifs et audacieux, retiennent l’attention des critiques du début du XXe siècle dont Jean Badovici et Siegfried Giedion, qui voient en Labrouste un pionnier de la modernité la plus radicale. Plus tard, dans les Années 1970, alors qu’émerge le post-modernisme, ce sera son usage des ornements et la symbolique extrêmement riche de ses édifices qui seront mis en avant.

N’oublions pas non plus le souci que cet architecte avait du confort, imposant très rapidement l’accès au gaz et au chauffage, et ses engagements socialement très marqués : recherche sur les couvents, asiles, et autres lieux de collectivités.

Présentation de l’exposition Labrouste à la Cité de l’architecture

Grâce à la mise en scène de l’architecte Manuelle Gautrand, qui déroulait d’une extrémité à l’autre de la salle un long et judicieux pliage, ruban courant et tour à tour cimaise, table, sommet des arcs, et sol, l’exposition permettait de suivre les différentes étapes et facettes de la pensée de cet architecte qui illustrait le romantisme dans cet art, et faisait naître engouement et passion chez ses nombreux élèves fascinés de ses fulgurances (quelque 400 passeront dans son atelier de 1830 à 1856, dont Julien Guadet et Anatole de Baudot).

Elle était articulée en trois parties :
- l’Italie et l’imaginaire de Labrouste ;
- les bibliothèques et Labrouste constructeur ;
- la postérité et l’actualité de Labrouste.

Cette présentation montrait les grandes réalisations de ce précurseur de l’architecture de notre temps, et l’étendue de ses centres d’intérêt. Près de 200 œuvres étaient exposées sur 400m2 : dessins, photographies anciennes, maquettes, médailles, croquis et manuscrits témoignent de l’héritage de cet architecte exceptionnel.

Les projections de films, de photographies et de reconstitutions virtuelles permettaient d’admirer les qualités spatiales et le détail de ses réalisations sous diverses lumières et favorisaient l’immersion dans son œuvre.

Les dessins de nombreux autres architectes avaient été également sollicités, dont plusieurs documents illustres mais très rarement exposés, par Étienne-Louis Boullée (1728-1799), Hector Horeau (1801-1872), Louis-Auguste Boileau (1812- 1896), Eugène Viollet-le-Duc (1814-1879), Hector Guimard (1867-1942), Auguste Perret (1874-1954) ou encore Louis Sullivan (1856-1924).

Fin 2012, la Cité de l’architecture présentait cette exposition coproduite avec le MoMA (The Museum of Modern Art, New York) et la BnF, qui bénéficiait également de la participation exceptionnelle de l’Académie d’architecture et de la bibliothèque Sainte-Geneviève.

Un film, d’une grande densité, était présenté en bout d’exposition, dans lequel des archis, dont la scénariste de l’expo, et des historiens nous livraient facettes et clés pour mieux aborder Henri Labrouste : le lourd / le léger ; le métal qui n’était pas noble à cette époque ; les textes et les dessins ; le vide qui doit continuer à signifier quelque chose ; les nouvelles monumentalités ; une monumentalité peut ne pas être intimidante, permettre un sentiment d’intimité voire de délicatesse ; et la lumière dans tout ça, etc. Passionnant.

Labrouste laissa fort peu de textes théoriques... mais sa trousse à outils était présentée dans l’expo : fil à plomb, équerres, crayons, encres, plumes et gouaches. Tout le nécessaire, quoi, pour passer à la postérité, pour peu que l’on dispose d’une bonne écurie à neurones et d’un sens esthétique prononcé.

Labrouste (1801-1875), architecte. La structure mise en lumière. À la Cité de l’architecture & du patrimoine, du 11 octobre 2012 au 7 janvier 2013, 1 place du Trocadéro 75116 Paris.


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Vous retrouvez comme chaque année dans LES GRANDES EXPOSITIONS 2016 à Paris de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans CALENDRIER 2016 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.

Dans la série Toutes les expositions 2016 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musée d’Orsay, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, au musée Guimet, et au musée Galliera.

Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez être amenés à apporter à ces programmes.

Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : PARIS EXPOS HEBDO. Nouveautés / Conseils / Derniers Jours.

Contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous établissons, au fur et à mesure de leur publication, notre sélection des catalogues d’expositions 2016 de Paris, comme nous l’avons fait les années précédentes : 2015, 2014, 2013, 2012.

Vous pouvez consulter quelques dizaines de présentations d’artistes, classées de A à Z.

Nous vous proposons aussi une sélection de musées et d’expositions dans les villes françaises suivantes, que nous nous efforçons de tenir assez régulièrement à jour :
Angoulême - Arles - Avignon - Bordeaux - Dijon - Grenoble - Ile-de-France - Lens - Lille - Lyon - Marseille - Metz - Montpellier - Nantes - Nice - Ornans - Rennes - Rodez - Rouen, Le Havre - Saint-Étienne - Strasbourg - Toulouse - Tours

Et juste des musées et expositions temporaires pour quelques villes étrangères : Amsterdam, Berlin, Bâle, Bruxelles, Genève, Londres, Madrid, Milan, et Venise.

André Balbo

sources : Visite, Cité de l’architecture et du patrimoine

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

1, place du Trocadéro et du 11 novembre 75116 Paris

- Du 11 octobre 2012 au 7 janvier 2013

- Lundi, mercredi, vendredi, samedi et dimanche : 11h à 19h

- Jeudi : 11h à 21h

01 58 51 52 00
mercredi 14 décembre 2016,    Expositions