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Archives. Exposition « L’Hôtel particulier, une ambition parisienne »


Au palais de Chaillot, la Cité de l’architecture et du patrimoine célèbre, jusqu’au 19 février 2012, les hôtels particuliers parisiens.

L’exposition « L’Hôtel particulier, une ambition parisienne » aborde ce sujet de luxe, d’orgueil et d’ambition... dans une période qui pourtant ne s’y prête guère.

Étrange sujet qui peut nous rendre bien songeurs. Quelles définitions pourrait-on en donner ? Comment cet objet architectural a-t-il pu passer successivement des bras et des patrimoines de la noblesse, puis de la bourgeoisie, pour finir dans la finance et chez les cocottes ?

L’hôtel particulier aura son autonomie d’habitation dans la ville, avec des dépendances pouvant comprendre jusqu’à un théâtre privatif, ou à d’autres magnificences, mais il n’aura jamais, contrairement aux palais de la famille royale, de droits qui lui soient attachés.

Les premiers hôtels particuliers furent bâtis dès le XIVe siècle, quand la proximité d’avec le roi et la Cour commençait à offrir des avantages, réels, bien tangibles, ou parfois aussi parfaitement imaginaires. Ces édifices se multiplièrent ainsi au cours des 3 siècles suivants, que l’on considère comme leur âge d’or, mais l’Entre-Deux-Guerres devait encore voir quelques éclosions remarquables.

En proposant au visiteur trois parcours qui se complètent, la Cité de l’architecture permet de mieux saisir les secrets de ces joyaux,« habitations de l’élite aristocratique, financière ou mondaine », et les raisons qui les ont fait naître.

La première partie, de belles dimensions (450m2), offre la reconstitution, entre cour et jardin, du rez-de-chaussée d’un joli petit hôtel, véritable synthèse dont les différentes pièces sont révélées, toutes de décorations, meubles, tableaux, sculptures, et comme si leurs habitants venaient juste d’en sortir. Chaque élément en est commenté et expliqué, mais cette idée pédagogique permet de comprendre avec les yeux et dans un espace dont on prend physiquement possession.

Dans la seconde partie, l’hôtel évoluera, comme il le fit au cours de l’histoire, suivant un fil chronologique tendu du Moyen-Âge à la Belle Époque. Là, de confortables maquettes poseront quelques jalons emblématiques : de l’hôtel de Cluny, au célébrissime hôtel Lambert de l’île Saint-Louis daté du XVIIe siècle, à celui de Thélusson, et au Palais Rose, construit en 1900 avenue Foch, copie du Trianon détruite en 1969.

Une judicieuse borne interactive offre une large gamme de quelque 300 hôtels (le total des existants serait plus proche de 400), banque de données richement documentée et illustrée, mais évidemment encore incomplète.

Dans la troisième section, l’hôtel parisien, objet architectural si particulier, est étudié dans son rapport avec la ville : séduction, destruction, patrimoine.

Notre curiosité pour ces prestigieuses maisons tient certainement beaucoup au fait qu’elles gardent leurs « distances avec la rue étroite et bruyante par de fastueux portails qui indiquent aux passants le rang de la demeure », « à la différence des palais de Florence, Vienne ou Londres qui privilégient la façade coup de poing sur la ville », comme le suggère le commissaire de l’exposition Alexandre Gady.

Des hôtels particuliers parisiens continuent de vivre le plus normalement du monde. Certains dans des fonctions officielles comme Matignon ou l’Élysée, d’autres dans des fonctions muséales comme Cluny, Rodin ou Carnavalet, mais les élites d’aujourd’hui, qu’elles soient aristocratiques, financières ou mondaines, habitent encore certains d’entre eux. Ah, les braves gens !

Ayons ici une pensée émue pour les hôtels particuliers de Paris trop tôt arrachés à notre affection comme le Palais rose, déjà cité : 12 sont mentionnés dans la "rue des grands disparus" dont ressort l’incroyable hôtel Reichenbach, qui céda la place à la nouvelle ambassade d’Arabie saoudite.

L’Hôtel particulier, une ambition parisienne, jusqu’au 19 février 2012, Cité de l’architecture et du patrimoine.

Vous retrouverez dans l’article « 2012 à Paris : les grandes expositions de A à Z » les différentes expositions 2012 déjà annoncées par leurs établissements et musées, et dans l’article « Calendrier 2012 des grandes expositions à Paris », ces mêmes expositions classées par dates. Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et vous remercions des suggestions et corrections que vous pourriez apporter à ces programmes.

André Balbo

sources : www.citechaillot.fr, Les Échos, JDD

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

1 place du Trocadéro 75016

Tlj de 11 à 19h, sauf le mardi

lundi 25 juillet 2016,    Expositions