Hugo Pratt à la Pinacothèque

Les bédéphiles vous le confirmeront, la bande dessinée est enfin reconnue comme un art majeur. Signe du temps, le Neuvième Art – comme elle est considérée – s’invite de plus en plus dans les musées. Après « Archi & BD » à la Cité de l’architecture puis « Moebius » à la Fondation Cartier, la Pinacothèque de Paris consacre une rétrospective à Hugo Pratt, du 17 Mars au 21 Août. A l’instar d’Enki Bilal ou François Schuiten, Hugo Pratt fait partie de ces dessinateurs qui ont permis à la BD d’être prise au sérieux, de gagner sa légitimité. Longtemps reléguée comme une passion pour ados attardés, il est désormais bon ton de citer Art Spiegelmann ou Baru. La pinacothèque ne s’est pas trompée en mettant à l’honneur l’univers du dessinateur et scénariste italien Hugo Pratt.

A Hugo Pratt est immédiatement associé son personnage Corto Maltese, l’éternel marin à la casquette et à la cigarette aux lèvres. Au fil des albums de Corto Maltese, la vie du héros et celle de son auteur se confondent. Tous deux partagent une vie de voyages, d’aventures, de femmes et de rencontres. Mais Hugo Pratt a laissé derrière lui un univers qui ne se limite pas qu’à Corto Maltese. Il est aussi l’auteur d’autres séries ou albums un peu moins connus du grand public. Il y a les 3 tomes des Scorpions du désert, narrant les aventures de Koinsky, lieutenant de la Long Range Desert Group, unité britannique qui se distingua en Afrique du Nord pendant la seconde guerre mondiale. Citons aussi Saint-Exupéry – Le Dernier Vol, magnifique hommage à l’auteur du Petit Prince.

A travers l’exposition "Les Voyages imaginaires d’Hugo Pratt", la Pinacothèque propose plus de 150 aquarelles de l’auteur et certaines planches célèbres dont la totalité des 164 planches de l’album La Ballade de la mer salée, - la première aventure de Corto Maltese -, paru en 1967.