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La BnF-Mitterrand confirme son attrait pour l’art contemporain avec les dessins de Matthew Barney


Du 8 octobre 2013 au 5 janvier 2014, la BnF François-Mitterrand présente dans sa Galerie François Ier, l’exposition "la Chambre de sublimation. Dessins de Matthew Barney".

Matthew Barney, né à San Francisco en 1967, est aujourd’hui l’un des artistes contemporains américains les plus marquants de sa génération, s’exprimant par le dessin, la photographie, le film, l’installation vidéo et/ou la sculpture.

Il attire à ses débuts l’attention par de spectaculaires performances proches du Body Art, alliant le sport, où il excelle, et l’art : il créait alors des dessins en se suspendant au plafond de sa galerie ou en en escaladant les murs.

Sekhem : Isis, 2008 © Matthew Barney

Matthew Barney est également l’invité vedette de la Biennale de Lyon, de cette année (du 12 septembre 2013 au 5 janvier 2014).

Sa notoriété devient internationale avec son cycle de 5 films Cremaster (1994-2002), où il met en scène de manière surréaliste des danseuses, des pilotes automobiles, le Chrysler Building, et dans lequel il apparaît métamorphosé sous différentes formes tant animales qu’humaines, embarquant le spectateur dans un monde onirique et baroque stupéfiant, au fort pouvoir hypnotique.

Notons pour mémoire que "Cremaster" est le nom d’une structure musculaire qui recouvre les testicules sur leurs faces latérale et médiale, et dont la fonction est de soulever ou d’abaisser le scrotum afin de réguler la température des testicules pour protéger les spermatozoïdes.

Précisons enfin ici que Matthew Barney a par ailleurs fait des études de médecine.

À la ville (New York, où il vit et travaille), il est le compagnon de la chanteuse islandaise Björk. Ils ont ensemble une fille, Isadora.

C’est en partenariat avec la Morgan Library & Museum de New York que la Bibliothèque nationale de France révèle dans cette exposition, sur une volonté exprimée par son président en personne, Bruno Racine, une part plus intimiste et secrète de la production de cet artiste, en organisant la première rétrospective en France de ses dessins, quelque 80, réalisés entre 1988 et 2011, et provenant de prestigieuses collections publiques et privées. Pour M. Racine : "L’accueil de Matthew Barney dans les murs de la Bibliothèque s’inscrit dans la continuité de l’exposition Richard Prince en 2011. C’est une manière de faire dialoguer un regard contemporain et notre patrimoine, d’organiser aussi un aller-retour entre la culture américaine et notre propre héritage."

Faisant contraste avec la démesure et le monumental qui caractérisent ses vidéos, ses performances et ses sculptures, les dessins de Matthew Barney sont des œuvres intimistes, méditatives et solitaires de petit format, pour lesquelles l’artiste combine des techniques traditionnelles (mine de plomb et encre) et des matériaux plus inhabituels (minéraux, gelée de pétrole, feuilles d’argent ou d’or…).

Ces dessins paraissent être l’aboutissement d’un long processus créatif, dans le prolongement de ses films, dont ils développent les principales thématiques.

Parcourus de lignes délicates et subtiles, dans la lignée de Dürer, Cranach ou Hans Bellmer, ils sont en lien avec les premiers Drawing Restraint, le cycle Cremaster et son nouveau film, River of Fundament, inspiré du roman de Norman Mailer, Ancient Evenings.

Les cadres des tableaux sont souvent faits de matières qui renvoient au sport : bandes velcro, gel de liquide ou plastique de plasturgie.

Invité à la BnF, et profitant de la carte blanche qui lui est accordée, Matthew Barney expose, parallèlement à ses dessins, certains de ses storyboards. Documentation personnelle comprenant croquis, cartes postales, coupures de presse, livres et divers documents trouvés sur Internet, il les a constitués comme des aides à la construction narrative de ses films, et les a placé dans des vitrines-sculptures qu’il a personnellement conçues. En effet, pour Matthew Barney, un storyboard est davantage un assemblage de documents divers, une compilation d’objets qui ensemble formeront une précieuse aide à l’élaboration d’une création, qu’un montage de dessins préfigurant plans ou séquences d’un film en devenir.

Dans cette exposition, Matthew Barney intègre des œuvres exceptionnelles des fonds de la BnF, tels que des manuscrits enluminés médiévaux, des papyrus, des antiquités égyptiennes, des gravures de maîtres de l’estampe ainsi que des livres alchimiques rares et précieux, dans une démarche artistique inédite qui bouleverse la présentation traditionnelle des documents et fait de chaque vitrine une œuvre originale.

On y trouvera des thèmes récurrents chez l’artiste, comme des photographies d’Hemingway et de fusil, plus loin de corsets, de puissantes et musculeuses bêtes à cornes, taureaux ou bisons, des estampes japonaises délicates ou explicites de plongeuses ou de couple forniquant, des baleines, la lune, et des sphincters.

Initialement, dans le prolongement de l’exposition, Matthew Barney devait créer un nouveau Drawing Restraint, sous la forme d’une performance filmée dans les locaux de la BnF. Cette partie de l’événement, qui aurait été certainement importante, a été abandonnée.

Avec la collaboration du nouveau MK2 Art et essais, qui ouvrira prochainement dans le bâtiment de la BnF, et avec celle de la Cinémathèque française, une projection des films de Matthew Barney accompagnera cette exposition, mais un petit retard dans les travaux, font plutôt prévoir des projections en novembre...

Les commissaires de l’exposition sont Céline Chicha-Castex, conservateur au département des Estampes et de la photographie de la BnF, et Marie Minssieux-Chamonard, conservateur à la réserve des livres rares de la BnF.

La Chambre de sublimation. Dessins de Matthew Barney, du 8 octobre 2013 au 5 janvier 2014, à la BnF François-Mitterrand, dans la Galerie François Ier. Du mardi au samedi de 10 à 19h, le dimanche de 13 à 19h, fermée lundi et jours fériés. 7 ou 5€.

Vous retrouverez dans 2013 à Paris : LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z celles des établissements et musées.

David méditant devant la tête de Goliath, d’Orazio Gentileschi, huile sur lapis-lazuli, exposition Artemisia

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André Balbo

source : BnF Site François-Mitterrand, Wikipédia

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mercredi 15 juin 2016,    Expositions