La cigarette électronique : comment ça marche ?

Après la chique, le tabac à priser et la cigarette, les fumeurs du monde entier peuvent depuis quelques années s’essayer à un nouveau produit venu de la Chine : la cigarette électronique, ou e-cigarette. L’Office français de prévention du tabagisme (OFT) estime le nombre de « vapoteurs » réguliers en France à un million fin 2013, contre cinq cent mille en mai 2012. Alors que le produit n’est en vente dans l’hexagone que depuis 2011, on estime également que 10 millions de français y ont déjà goûté.

Pour connaître l’adresse de la boutique d’e-cigarettes la plus proche, consultez notre guide Evous des Boutiques de cigarettes électroniques à Paris.

C’est quoi ?

Simple effet de mode ou produit révolutionnaire ? Il est encore trop tôt pour l’affirmer, mais l’e-cigarette semble bien partie pour faire son trou. Ses atouts : une vapeur aromatisée qui remplace les épaisses volutes de fumée, des cartouches à teneur variable en nicotine, des centaines d’arômes, des tarifs avantageux. Son principal inconvénient : la jeunesse du produit. Encore peu connus des scientifiques, la cigarette électronique et ses effets restent un mystère dont l’épaisseur est déterminée par les jeux de pouvoir des différents lobbies et institutions concernés.
Ainsi, l’industrie traditionnelle du tabac doit faire face à une nouvelle concurrence, les buralistes se battent pour garder le monopole de la vente de produits à fumer, les magasins spécialisés en e-cigarette défendent un marché prometteur dans lequel ils se sont engouffrés et les médecins s’écharpent sur la bonne terminologie pour qualifier un produit moins nocif que le tabac, mais qui reste nocif dans l’absolu et qui est même parfois considéré comme une alternative aux solutions de sevrage traditionnelles telles les patchs.

Comment ça marche ?

L’e-cigarette est un dispositif électronique produisant une fumée artificielle parfois aromatisée et contenant ou non de la nicotine. Concrètement, une résistance dite "atomiseur" chauffe un e-liquide (mélange de propylène glycol et de glycérine végétale, d’arômes et éventuellement de nicotine) qui s’évapore et produit ainsi une vapeur blanche.

Où peut-on fumer ?

Entre toutes ces parties concernées, l’Etat a bien entendu son mot à dire, mais pour le moment, il est pris de vitesse par la rapidité du phénomène. Au jour d’aujourd’hui, il est donc possible de fumer l’e-cigarette dans les lieux publics, au contraire des cigarettes « traditionnelles ». Bars, restaurants et bureaux sont donc ouverts au « vapotage »… pour le moment.

La loi

Mais jusqu’à quand ? En décembre 2013, l’Union Européenne a validé une première étape dans sa tentative d’encadrement uniformisée de la vente de cigarette électronique sur son territoire en la considérant comme un bien de consommation courante et non un médicament, ce qui signifie que sa vente ne sera pas réservée aux pharmacie et que les boutiques spécialisées ont remporté une première victoire. Toutefois, la Commission européenne s’est réservé la possibilité d’interdire par la suite certains modèles de « vapoteuses » ou de recharges jugées dangereuse ou de provenance douteuse. La Chine garde pour le moment le monopole de la fabrication des éléments des e-cigarettes, et il est difficile de tracer efficacement ses composants, ce qui provoque quelques inquiétudes du côté des instances publiques.
Du côté de l’Etat français, rien n’est encore décidé, mais il est probable que les lois nationales aillent vers une règlementation plus stricte que les directives européennes. En effet, le ministère de la Santé souhaiterait limiter la vente des recharges d’e-cigarettes de plus de 20 milligrammes de nicotine aux pharmacies car elles seraient alors considérées comme des médicaments de sevrage pour les gros fumeurs.

L’e-cigarette à Paris

En attendant que la loi se clarifie sur tous les fronts, les entrepreneurs saisissent leur chance et font fleurir les boutiques spécialisées un peu partout en France. Rien que dans la capitale, il existe près d’une centaine de ces boutiques dans lesquelles vous trouverez des recharges, dites e-liquides, et des cigarettes électroniques, jetables ou non. Dans la jungle qu’est le marché actuel de l’e-cigarette, certains vendeurs pourront vous orienter vers des produits spécifiques, à l’origine reconnue, et dont les composants sont clairement spécifiés. A noter que les produits « made in France » sont seulement assemblés en France et de marque française ; leurs composants viennent tous de la Chine.

Parmi ces boutiques qui ont poussé un peu partout à Paris, certaines sont appelées à disparaître à court terme, faute d’avoir su intégrer toutes les données d’un marché en pleine construction. Les chaînes qui se sont déjà mises en place devraient se tailler la part du lion. On pense notamment à Clopinette, le leader français, qui compte neuf boutiques dans la capitale, ou encore à Vapostore et JWELL.