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La symbolique grenade

Autrefois, les conteurs orientaux posaient des devinettes au cours des soirées au clair de lune. Le conteur s’écriait : « Je ne suis ni roi, ni reine, je porte la couronne, qui suis-je ? » . Et devant le silence perplexe de l’assistance, il tonitruait : « C’est la grenade ! »


Pauvre grenade, avant d’être le nom d’une munition destructrice, elle fut pour de nombreux peuples un symbole vertueux.

« Qu’il te soit agréable que nos vertus et nos mérites augmentent comme les grains de la grenade », dit une prière du Talmud, qui recommande de manger le fruit le jour de Roshha-Shana afin de renseigner Dieu sur les bonnes actions de l’année écoulée.

Symbole de la nostalgie de la Terre promise pour les Hébreux, de la perfection divine pour les chrétiens, antidote contre la haine et l’envie pour les musulmans, aide à la fécondité pour de nombreux peuples, la grenade, selon certaines légendes, pourrait même être le véritable fruit défendu cueilli par Ève.

La Grenade et l’église chrétienne

Dans la symbolique chrétienne, la grenade représente l’église comme ecclésia, c’est-à-dire comme communauté des croyants. Elle symbolise le fait que la Création procède dans la main de Dieu, la providence. Elle est en outre aussi le symbole de la prêtrise parce qu’elle porte des fruits riches dans sa peau dure (métaphore de l’élévation spirituelle dans l’ascèse).

Evidemment certains peintres, et non des moindres, ont représenté la grenade, riche de tant de symboles. Ainsi, Mattias Grünewald, l’auteur entre autres du splendide retable d’Issenheim, représente sur le tableau, la Madone Stuppacher 1517/1519, l’enfant Jésus jouant avec une grenade que sa mère lui tend.

Le fruit donne la clé de la phrase associée à ce tableau selon laquelle Marie est la mère de l’Église. Dans l’église catholique la grenade est rapidement devenue le symbole de Jésus.

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Pour aller plus loin
mardi 12 novembre 2013,    Marion Augustin