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La tempête de 1999 toujours dans les mémoires


« L’enfer », « La nuit de l’épouvante », « L’incroyable violence » : les titres des journaux de cette fin d’année 1999 résument fort bien la situation. Sans compter que de nombreux Girondins affirment avoir connu « la plus grande peur de leur vie ». 2.600 kilomètres de routes encombrés d’arbres, branches et autres gravats. Le 27 décembre 1999, la Gironde tout comme la France vit la plus grande tempête de son histoire. Tellement forte, que bientôt dix ans après les forêts en portent encore les stigmates !...

Neuf ans se sont écoulés. Le souvenir est toujours aussi présent. La Gironde a affronté une tempête dont l’ampleur est historique. Ce fut un véritable désastre. Du jamais vu, jamais vécu. Jusqu’à 175 kilomètres par heure, en cette soirée du 27 décembre, un record absolu dans la région. Des arbres qui se brisent, se couchent, s’entremêlent... Des centaines de poteaux et de fils électriques à terre. Autant de toitures endommagées...

Tel le coup de patte malheureux d’un dragon ou d’un géant invisible, le paysage laissé après son passage n’est que triste désolation. Tout s’est arrêté : plus d’électricité, plus de trains, plus d’avions, plus de circulation, plus de vie. Même les déplacements des véhicules de secours sont périlleux et extrêmement limités. La plupart des axes sont barrés par des arbres déplacés par les vents.

A Saint-Louis-de-Montferrand et Ambès, les eaux de la Garonne et de la Dordogne envahissent les rues. Les maisons prennent l’eau. Le vent a éventré les toits. Les sous-sols sont inondés par la marée montante !

A Braud-et-Saint-Louis, l’apparition de vagues fait craindre un plus grand danger. Le site de la centrale nucléaire est en effet fortement touché par les intempéries. Plus tard, les riverains apprendront que le pire a été évité de justesse.

Les chiffres officiels de la préfecture dressent l’ampleur du cauchemar : 400.000 habitants privés d’électricité, 110.000 sans eau potable, 60.000 sans téléphone, 50 établissements du secteur sanitaire et social privés d’électricité, d’eau et de chauffage, 2.600 kilomètres de routes et d’autoroutes bloqués, 4 000 toitures arrachées, 18 millions de mètres cubes de bois détruits (dont 10 millions dans le Médoc)...

Des victimes sont aussi à déplorer. La tempête a fait trois morts, dont deux au même moment que la catastrophe : une institutrice à la retraite décède alors qu’elle tente de déplacer sa voiture, à Pessac ; un homme est tué par une branche alors qu’il répare son toit à Grayan-et-l’Hôpital. 62 Girondins sont blessés, dont 36 gravement. Les services de secours apportent leur aide à 3.000 personnes, alors que 3.000 autres se retrouvent bloqués dans les trains. Des wagons sont arrêtés en pleine campagne ou mis en sécurité dans les gares. Jamais les sapeurs-pompiers, les gendarmes, et les policiers n’ont été autant sollicités que cette nuit-là.

Une telle catastrophe que la Gironde en porte encore les stigmates bien des années après. Dans les forêts, des arbres abattus gisent au milieu des ronces et témoignent encore aujourd’hui de l’événement.

Evous. AR. Le 28 décembre 2008.
Source « Sud Ouest » / Jean-Paul Vigneaud

Photo evous.

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dimanche 28 décembre 2008,    Alain Rassat