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Le Quai Branly dévoile Tiki Pop, le paradis polynésien des Américains

Du 24 juin au 28 septembre 2014, exposition sur le style Tiki Pop, cet exotisme cousu main pour l’Amérique stressée et performante de l’après-guerre.

Un monde imaginaire où l’homme américain serait dorloté de bien des manières par des femmes dotées de qualités extrêmes inaccessibles aux Américaines, et où le climat était propice à l’éveil ou à l’épanouissement de sentiments humains et profonds.

Une antidote à la vie moderne.


Le Tiki, d’origine tahitienne, est un statuette stylisée et très géométrique, qui, dans les archipels du Pacifique peut aussi bien représenter un homme, une divinité, ou un homme-dieu. Il peut être en bois, en pierre, en jade, ou en os. Il existe aussi sous la forme de pendentif.

Porté aussi bien par les hommes que par les femmes, il est réputé porter bonheur, transmettre la protection des ancêtres, et il est en général bien sûr bénéfique.

Tiki était aussi le premier homme, celui qui fut à l’origine de l’humanité.

Durant la Seconde Guerre mondiale, de nombreux Américains ont sillonné le Pacifique. Au front, dans des conditions difficiles, ou à l’arrière, dans un confort dont on entendit longtemps parler.

Bol à cocktails "Scorpion" du Trader Vic’s. Collection particulière. Mug Virgin’s Lament (Lamentation de la vierge) du Ren Clark’s. Collection particulière. Un des premiers mugs du Trader Vic’s, 1942. Collection particulière.

Et dans les décennies 1950 et 1960, ce paradis exotique, préfabriqué et caricatural, allait rapidement envahir par la décoration hôtels, restaurants et bars. Les palmes, le rhum (pourtant plutôt "Atlantique" par les Caraïbes que "Pacifique"), et ses avatars et cocktails, la musique et les films, les chemises allaient peupler, tels des revendications, le monde visuel de l’Amérique.

Il faudra la guerre au Vietnam, les étudiants radicaux et le cannabis pour sauver les Américains de cette influence follement kitsch, délétère et... un peu sirupeuse.

Le phénomène fut plus marqué du côté des États les plus géographiquement proches (Californie), ou côtiers d’un autre Océan (Floride)...

De même qu’il y avait eu des livres fondateurs (dont ceux de Pierre Loti et Aku-Aku, le secret de l’Île de Pâques, de Thor Heyerdahl en 1958), le cinéma par quelques films très populaires se prêta à la construction du mythe. Les Révoltés du Bounty fut un summum, avec Marlon Brando dans un rôle dans lequel il allait s’appliquer à mouler sa propre vie, en épousant la jeune actrice du film et en achetant une île...

Elvis Presley lui-même porta les chemises hawaïenne dans plusieurs films (Blue Hawaii, Girls Girls, Girls, et Paradis, Hawaaiian Style). Mais ce n’était déjà plus l’Elvis un peu animal de ses débuts, et de même le Tiki Pop ne s’adressait plus aux jeunes générations...

Dans les Tiki bars, la musique douce et émolliente de Martin Denny prêtait à boire... des cocktails dans la note.

Le Tiki Pop pouvait-il apporter se surcroit d’humanité, de douceur et d’amour dont les Américains de 30 à 50 ans souffraient de tant manquer ?

L’intérêt premier de cette exposition est de nous révéler précisément ce poumon hédoniste dont l’Amérique a jugé nécessaire de se doter de toute urgence pour disposer grâce à lui d’une vie plus complète, moins matérialiste, mais pas très vraie...

Les collections d’objets et d’images que l’on pourra y voir ne sont toujours d’un grand intérêt. Certaines viennent d’Hawaï (devenu le 50e État fédéré), des Marquises, ou de Nouvelle-Zélande. Les populations ne sont pas là, si l’on excepte bien sûr les illustrations sur lesquelles des jeunes femmes des îles aux tendres poitrines comblent de prévenance des marins US solidement... burinés.

450 objets, photos, illustrations, enregistrements musicaux, des objets tout simples et quotidiens, parfums, allumettes, mugs, cendriers, et même un Tiki bar reconstitué, avec ses coins cosi, ses cannes à sucre et ses palmes, et sa décoration si "authentique".

On a peut-être aujourd’hui un peu de mal à réaliser que dans l’Amérique des Années 1950, le Tiki Pop représentait la réussite par excellence... L’Américain de classe moyenne ne manquait de rien...

Mais les héros s’étaient beaucoup fatigués. Leur économie était encore en surchauffe. Le monde les admirait. Il fallait bien qu’ils se réfugient quelque part. Et le fantasme d’une vie insouciante et sensuelle, sans contrainte dans les mers du Sud, était le psychotrope qui leur était égoïstement nécessaire à cette époque.

Il n’est pas surprenant que l’artiste Hervé Di Rosa ait eu l’idée de monter en 2005 au Miam de Sète l’exposition "Paradirama" autour de la "beach culture" américaine des années 1950...

Attention. Selon le commissaire de l’exposition, Sven Kirsten, nous assisterions depuis le milieu des années 1990 à un fort regain d’intérêt pour tous les objets Tiki, la création de la revue Tiki News signifiant très clairement aux collectionneurs et amateurs... qu’ils n’étaient plus seuls.

Tiki Pop. L’Amérique rêve son paradis polynésien. Du 24 juin au 28 septembre 2014 au musée du Quai Branly, Mezzanine Est, 37 quai Branly ou 218 rue de l’Université 75007 Paris. 01 56 61 70 00, et www.quaibranly.fr. Ouvert les mardi, mercredi et dimanche de 11 à 19h, les jeudi, vendredi et samedi de 11 à 21h. Fermé le lundi. Métro Alma-Marceau, Iéna, École militaire.

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Vous retrouverez dans l’article 2014 à Paris : LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans CALENDRIER 2014 des grandes expositions à Paris, ces mêmes expositions sont classées par dates.

Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez apporter à ces programmes.

Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : LA SEMAINE des expositions, musées, et galeries : que faire à Paris du....

Enfin, contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer.

Nous avons établi notre sélection, avec Paris 2014 : LES MEILLEURS CATALOGUES d’expositions de Paris.

Celui de cette exposition en fait partie.

Nous vous proposons aussi une sélection d’expositions et de festivals dans les villes françaises suivantes :

Angoulême - Arles - Avignon - Bordeaux - Dijon - Grenoble - Ile-de-France - Lens - Lille - Lyon - Marseille - Metz - Montpellier - Nantes - Nice - Ornans - Rennes - Rodez - Rouen, Le Havre - Saint-Étienne - Strasbourg - Toulouse - Tours

Et bien sûr pour Paris :

Les Grandes Expositions 2015 à Paris de A à Z
Calendrier 2015 des grandes expositions à Paris
peuvent déjà être consultés sur Évous.fr... et complétés, si vous disposez de plus d’informations que nous !

Et juste quelques expositions 2014 pour Bruxelles et Londres, Genève, Bâle, Amsterdam...

André Balbo

sources : Visite, Quai Branly, Wikipédia

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

mercredi 15 juin 2016,    Expositions