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Le bonheur est une science ... que tout le monde peut maîtriser


Il y a une dizaine d’années, quelques-uns des psychologues les plus éminents au monde ont décidé de changer radicalement leur façon de penser. Au lieu de se concentrer sur les personnes déprimées, ils ont décidé d’étudier les personnes… heureuses. Bizarrement, il s’agissait alors d’un domaine scientifiquement inexploré.

Arrêter de ressasser les échecs du passé

« Aider les gens à se débarrasser de leurs angoisses, malheurs ou chagrins n’en fait pas des individus heureux. explique Martin Seligman, le « père » de la « psychologie positive ». Pour provoquer le bonheur, il faut travailler sur les forces de chacun et non s’attarder sur les faiblesses  ».

Depuis le lancement de leur mouvement, Martin Seligman et ses collègues ont initié et décortiqué suffisamment d’études pour pouvoir affirmer aujourd’hui qu’être heureux est quelque chose qui s’apprend. L’une des clés au bonheur, c’est qu’il faut passer du temps à noter ce que l’on a réussi dans l’existence plutôt que de ressasser ce qui s’est mal passé. Ce qui, au fond, est logique : les recherches ont montré que le fait de ruminer les échecs passés est l’une des causes principales de la dépression.

Avoir une vision noire des choses accroît cependant non « seulement » le risque de la dépression, mais aussi de toutes sortes de maladies, allant du simple rhume à l’infarctus. Les optimistes vivraient plus longtemps que les pessimistes. Autrement dit, la façon dont on aborde la vie joue autant sur la santé que le tabagisme et le surpoids !

Bien sûr, certains diront que c’est « dans leur caractère » d’être pessimiste (ou « réaliste ») – mais c’est une mauvaise excuse, car c’est faux ! Un quart de notre aptitude à l’optimisme seulement provient d’une base génétique. (C’est peu : la plupart des traits de la personnalité sont héréditaires à entre 40 et 60 %). Cela veut dire que les 75 % restants dépendent de notre mode de vie et de nos efforts personnels.

Bien s’entourer, aider, pardonner, remercier… et créer !

Il existe beaucoup de théories quant à la meilleure façon de faire éclore son optimisme (outre le fait d’arrêter de faire des fixations sur tout ce qui ne va pas !). Focaliser sur ses points forts, les mettre en valeur et les développer est important. Aider les autres, savoir pardonner et remercier aussi. Le fait de passer du temps avec la famille et les amis est l’une des autres valeurs sûres. S’entourer de gens positifs aide aussi... même si ce n’est qu’en photo ! Les chercheurs Christakis et Fowler ont par exemple trouvé que sur Facebook, les gens qui sourient sur leur photo ont plus d’amis sur ce réseau social et comptent parmi leurs amis une plus grande proportion d’amis souriants !

Selon Mihaly Csikszentmihalyi , spécialiste reconnu de la psychologie positive, la créativité est l’une des plus importantes sources d’épanouissement. « L’opportunité de s’exprimer de façon personnelle dans une société de plus en plus anonyme, le sentiment de contrôler son temps et ses activités et peut-être même la possibilité de se sentir complètement immergé dans son propre monde où l’on se sent en sécurité, est une source de bonheur. Lorsque nous créons, nous avons l’impression de vivre plus et mieux que le reste du temps…  ».

Six étapes simples pour être heureux

Tal Ben-Shahar est un autre expert dans le domaine de l’apprentissage du bonheur. Les cours de psychologie positive qu’il a dispensé à Harvard ont battu tous les records d’affluence. Il offre six conseils pour se (re)mettre sur le chemin du bonheur, qui résument assez bien la base de la psychologie positive.

1. Donnez-vous la permission d’être humain. Lorsqu’on accepte ses sentiments (angoisse, tristesse, anxiété… ) comme étant naturels, on les surmonte beaucoup plus facilement. Rejeter ses émotions - positives ou négatives – mène à la frustration et au mal-être.

2. Le bonheur se trouve à mi-chemin entre le plaisir et le sens. Que ce soit au travail ou à la maison, l’objectif doit être de faire des activités qui procurent à la fois du plaisir et du sens. Lorsque cela n’est pas possible, il faut trouver des choses qui booste le bien-être, aménager des moments tout au long de la semaine où ces deux éléments se rejoignent.

3. Ne jamais oublier que notre bonheur dépend plus de notre état d’esprit que de notre statut social ou de notre compte en banque. Mis à part des cas extrêmes, notre niveau de bien-être dépend de ce sur quoi nous nous focalisons (verre à moitié vide ou à moitié rempli) et de la façon dont nous interprétons les événements externes. (Par exemple, est-ce que nous ressentons un échec comme une catastrophe ou une opportunité d’apprendre)

4. Simplifiez ! Nous sommes en général trop pressés et trop occupés à essayer de faire encore plus de choses en encore moins de temps. La quantité influe sur la qualité. Plus on essaie de faire, plus notre bonheur est atteint.

5. Souvenez-vous qu’il y a une forte connexion entre le corps et l’esprit. Ce que nous faisons – ou que nous ne faisons pas – avec notre corps a une influence sur notre esprit. De l’exercice physique, suffisamment de sommeil et une bonne nutrition mènent à une bonne santé physique ET mentale.

6. Exprimez de la gratitude et de la reconnaissance dès que possible. Nous avons tendance à prendre la vie pour acquis. Il faut apprendre à apprécier et à savourer toutes les belles choses de la vie, que ce soit les gens qui nous entourent, un bon repas, la nature ou le sourire d’un inconnu.

Neel Chrillesen


Martin Seligman : « La Force de l’optimisme » (InterEditions)

Tal Ben-Shahar : « L’apprentissage du bonheur » (Ed. Belfond)

Mihaly Csikszentmihalyi : « Vivre : La psychologie du bonheur » (Ed. Pocket)

Informations pratiques
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Pour aller plus loin
lundi 1er février 2010,    Neel Chrillesen