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Crue de la Seine 2018 et risques d’inondation à Paris

En période de crue, la fermeture de certaines voies de Paris peut être décidée. La ville connait une crue atteignant en janvier 2018 le niveau vigilance "Jaune". La municipalité met en place des directions pour limiter l’impact de ce phénomène sur la vie quotidienne des Parisiens.


LA CRUE DE LA SEINE 2018
Les Parisiens sont appelés à la vigilance ! Le lundi 8 janvier 2018, le niveau de la Seine dépassait les 3,87 m à Austerlitz. Une montée des eaux qui s’explique par l’effet combiné des crues de l’Yonne et de la Marne.
Si la situation reste peu préoccupante pour les autorités, la municipalité a tout de même décidé la fermeture de certains axes : la voie Georges Pompidou (entre le pont du Garigliano et le pont Bir-Hakeim) est fermée à la circulation automobile et aux deux roues ; le Parc Rives de Seine est interdit aux piétons (sur le rives droite et gauche) ; le souterrain des Tuileries est fermé à partir du 5 janvier et jusqu’à nouvel ordre.
Après une décrue amorcée le 11 janvier, les eaux ont recommencé à monter le 18 janvier. Conséquence : les deux voies piétonnes entre Tuileries et Mazas d’une part et entre Pont de l’Alma et Pont Royal d’autre part sont fermées ; le tunnel Tuileries est fermé ; le tunnel Henri IV est fermé.

Le 20 novembre 2018, un immense bassin de stockage des eaux de pluie est inauguré à Issy-les-Moulineaux (92). Il a été conçu pour récolté les excédents et ainsi prévenir certaines inondations.


LA CRUE DE LA SEINE 2016
A 10h, mercredi 6 mai 2015, la Seine était à 3.45m de haut. Afin de prévenir tout risque de débordement, la rive droite de la voie Pompidou, entre les Tuileries et la voie Mazas a été fermée à la circulation à partir de 10h ce même jour. L’année suivante, alors que le risque semble grandir, une simulation grandeur nature est organisée par la Préfecture de police du 7 au 18 mars 2016. Coupures d’électricité, transports en commun paralysés, équipements publics fermés... Les conséquences d’une crue peuvent être lourdes pour les Parisiens. Cet exercice a pour but de sensibiliser le public. Pour encourager le public à se renseigner sans attendre, la Mairie propose du 5 au 24 mars une exposition sur les grilles de l’Hôtel de Ville recensant les informations sur le sujet.

Quelques semaines plus tard, une crue de la Seine entraine la fermeture des voies sur berges. En raison des fortes précipitations observées en amont de la rivière, la voie Georges-Pompidou a été fermée dès le 31 mai entre les Tuileries et la sortie du souterrain Henri-IV. La Ville a activé une cellule de crise, qui coordonne l’action de l’ensemble de ses directions pour limiter l’impact de ce phénomène pour les Parisiens et les visiteurs. Colombe Brossel, adjointe à la Maire en charge de la sécurité et de la prévention, tient un point presse jeudi 2 juin à l’Hôtel de Ville, pour exposer la situation, les actions engagées et les prévisions des prochaines 48h : "La SNCF a annoncé l’interruption du RER C. La Ville de Paris lance un appel à la vigilance, concernant les caves et les sous-sols. Les Parisiens sont invités à ne pas y stocker des biens de valeur, qui pourraient être endommagés en cas de remontées des nappes phréatiques."

Les mesures prises :

Que faire en cas de crue ? Pour commencer, vérifiez si votre habitation est en zone inondable. N’oubliez pas votre cave et les éventuels matériels sensibles que vous souhaiteriez protéger et donc monter à un étage supérieur. Pensez également à votre voiture : prévoyez de la stationner hors de la zone inondable et hors des parkings souterrains proches de la Seine.
Une fois ces premiers gestes effectués, vérifiez que votre police d’assurance couvre le risque d’inondation. Pendant l’inondation, coupez le gaz et l’électricité et n’utilisez aucun équipement électrique.

Ne vous engagez en aucun cas sur une voie immergée ! La fermeture des voies sur berges s’effectue selon l’importance et la durée de la crue. Le service d’assainissement de la ville de Paris procède également à la fermeture des déversoirs d’orages afin d’éviter que la Seine inonde le réseau d’égouts.
Le Zouave du pont de l’Alma conserve donc toute sa vigilance concentrée sur le niveau des eaux ! Il a été sculpté par Georges Dièbolt. Il a orné le premier pont de l’Alma, à l’origine construit en pierre, de 1854 à 1856. Il servit immédiatement de repère aux Parisiens, leur indiquant avec exactitude et à-propos le niveau des crues de la Seine. Le nouveau pont de l’Alma fut construit, de 1970 à 1974, en acier, et le Zouave fut réinstallé au pied de l’une des piles, au plus près de son niveau d’origine.

Sources : CRICR, Petit

LES MESURES POUR PRÉVENIR LES INONDATIONS
Le cadre réglementaire : le Plan prévention du risque inondation (PPRI) de Paris
En matière de prévention du risque inondation, la Ville de Paris agit sous l’égide de l’Etat dans un cadre juridique bien précis, articulé principalement autour du PPRI.
Depuis 1995 en effet, la législation impose l’élaboration de plans de prévention des risques naturels prévisibles. Un plan consacré au risque d’inondation dans Paris, le PPRI, a été approuvé par l’Etat en 2003 et révisé en 2007. Annexé au Plan Local d’Urbanisme, il détermine le périmètre de la zone inondable, fixe les règles de constructibilité dans cette zone ainsi que des prescriptions sur les constructions.
Le Préfet dispose donc avec le PPRI d’un outil réglementaire pour limiter ou conditionner l’urbanisation dans les secteurs à risque. Le PPRI impose également des dispositions particulières aux organismes exerçant des missions de service public (réseaux de transports en commun, distribution de fluide, établissements de soins, établissements culturels et administrations).

Ce plan, consultable sur le site de la Préfecture de Paris (www.paris.pref.gouv.fr), distingue sur Paris plusieurs zones :
- une zone d’expansion naturelle des crues (zone verte)
- une zone d’écoulement principal du fleuve (zone rouge) : elle doit être le moins encombrée possible
- des zones urbanisées inondables (zones bleues)

Les lacs-réservoirs
En amont de Paris, 4 grands lacs artificiels permettent de réguler le débit de la Seine et de la Marne. Ils sont gérés par l’Institution Interdépartementale des Barrages Réservoirs du Bassin de la Seine, plus communément dénommée « Les Grands lacs de Seine », créée en 1969 par 4 départements de la petite couronne parisienne (Paris, Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne). Cette institution joue un rôle majeur de régulation du bassin amont de la Seine grâce à 4 grands lacs-réservoirs.

Les lacs-réservoirs limitent les inondations en retenant une partie du débit des rivières en crue. Cette action est appelée "écrêtement des crues". Leur action diminuerait ainsi de 70 cm la hauteur d’eau à Paris dans le cas d’une crue de type 1910. Inversement, quand les débits des cours d’eau baissent, les lacs-réservoirs restituent aux rivières l’eau prélevée pendant les périodes pluvieuses. Cette action constitue "le soutien d’étiage". Acteur majeur du Bassin amont de la Seine, les Grands Lacs contribuent à sécuriser l’alimentation en eau de la région parisienne grâce à une surveillance constante de son débit et des conditions météorologiques du bassin de la Seine.

Travaux pour ce protéger en cas de crue
La Ville de Paris a entrepris, de sa propre initiative, de nombreux travaux afin d’être le mieux protégée possible en cas de crue. Elle est aujourd’hui l’une de villes de France les mieux préparées au risque inondation.

De nombreux travaux de génie civil ont été effectués à Paris après la crue de 1910 : construction de parapets, rehaussement de ponts et des quais de la Seine, creusement du lit du fleuve, ou encore reconstruction d’écluses.

Ces travaux ont été complétés récemment par la mise en place de diverses protections. Depuis 2006 un dispositif pour contenir la Seine dans son lit jusqu’à la cote atteinte en 1910 est opérationnel. Deux sortes de mesures ont guidé ce système préventif :
- La mise en place de protections mobiles. Les protections mobiles sont des ouvrages métalliques léger (en partie en aluminium), manipulables aisément au moins pour ceux de hauteur courante. Ces matériels nécessitent une préparation minimum et sont mis en oeuvre rapidement par une petite équipe.
- La mise en place de protections permanentes par les parapets en rehaussant certains et en remettant en état ceux qui pourraient être défaillants en cas de crue.


LA CRUE DE 1910
En janvier 1910, Paris connaît durant une semaine une inondation exceptionnelle, la plus importante de son histoire après celle de 1658. Elle est provoquée par des conditions météorologiques exécrables. A un été 1909 particulièrement pluvieux succède un hiver marqué par des précipitations de pluie et de neige importantes, qui saturent d’eau les terres et causent une forte montée de la Seine.

De nouvelles pluies torrentielles à partir du 18 janvier 1910 déclenchent des crues du fleuve et de ses affluents, touchant la région parisienne puis la capitale. L’eau qui envahit Paris, circulant à la fois en sous-sol et en surface, provient à la fois de l’accumulation des eaux de pluie, que les sols saturés ou gelés ne peuvent plus retenir, des remontées des nappes d’eau souterraines et des débordements du fleuve. L’eau envahit d’abord les quais puis se propage dans de nombreuses rues. Certaines artères principales, comme les boulevards Saint-Germain et Haussmann, sont particulièrement inondées. Dans les quartiers bas de la capitale, des milliers d’habitants doivent même être évacués. D’autres quartiers pourtant relativement éloignés du fleuve sont fortement touchés, comme les abords de la gare Saint-Lazare.
Douze arrondissements et plusieurs centaines d’artères de la capitale sont inondés. Paris est frappé dans sa modernité même : les transports en commun, les égouts, l’électricité, le ravitaillement, le ramassage des ordures et les communications sont paralysés ou désorganisés.
Les déplacements dans les zones inondées deviennent rapidement impossibles autrement que grâce à des planches installées sur des tréteaux. Une gestion de fortune se met donc en place : on édifie des passerelles, on circule en barque, on entre chez soi à l’aide d’une échelle… Paris prend alors des airs de Venise.

Les services parisiens renforcés par l’armée et ses canots se mobilisent très vite pour maintenir le fonctionnement des activités fondamentales et organiser les secours. De nombreux pêcheurs bretons ou normands viennent leur prêter main forte en débarquant à Paris avec leurs propres barques. Un formidable élan de solidarité se fait jour dans toute la France comme à l’étranger.
Des souscriptions, des soupes populaires et des asiles permettent également d’aider les victimes de ces inondations.
La crue n’entraîna pas d’épidémie meurtrière comme on l’avait redouté et elle ne provoqua à Paris qu’un seul décès.
La mémoire de l’inondation de 1910 ne s’est jamais éteinte, certes à cause de son ampleur, mais aussi en raison de la médiatisation sans précédent dont elle a été l’objet. Elle est la première catastrophe de cette envergure dont les nouveaux médias ont pu s’emparer.

La crue en quelques chiffres
La Seine a atteint son niveau le plus haut le 28 janvier, avec une cote de 8,62m et un débit de 2400 m3 d’eau par seconde (10 fois le débit normal).
- la crue a inondé plus de 40 km de rues
- elle a duré au total 45 jours
- 20 000 immeubles et 200 000 Parisiens ont été touchés par cette inondation
- les dégâts occasionnés ont été estimés à 1,4 milliard d’euros de 2010.

Après 1910 : le temps de la prévention
La crue de 1910 a fait prendre conscience de la nécessité de préserver autant que possible Paris et son agglomération du risque inondation. L’Ile de France est en effet encore aujourd’hui rendue vulnérable par sa topographie. Dès 1910, et jusqu’à maintenant, des mesures ont donc été prises et des travaux effectués pour réduire les conséquences d’une nouvelle crue majeure.

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

Pour aller plus loin
mardi 20 novembre 2018,    Adele, Jean