Les fraises, du Chili à Plougastel

Ce fruit au parfum délicat et à la saveur exquise (fraise vient du latin fragare, embaumer), pousse à l’état sauvage dans les régions tempérées depuis la haute Antiquité. Les Romains s’en servaient pour parfumer leurs cosmétiques.

La fraise pousse à l’état sauvage dans de nombreuses régions du monde : Europe, Asie mais aussi tout le long de la côte américaine donnant sur l’Océan Pacifique, de l’Alaska au Chili.
En France, la fraise passe des bois aux jardins au XIVème siècle. Une des premières reproduction de fraises date de 1491, dans Hortus sanitatis. Malgré une sélection ardue des jardiniers, les fraisiers européens ne donnent que des petits fruits.

Lorsque les Européens découvrent l’Amérique, ils vont immédiatement décrire la grosseur des fruits endogènes. Les premiers fraisiers sont probablement introduits par Jacques Cartier à la fin du XVIe siècle : les gens, passionnés de botanique, le détaillèrent et le nommèrent, fraisier de Virginie, Fragaria virginiana. La culture du fraisier commença à plus grande échelle, lorsque la fraise des bois fut améliorée par le fraisier de Virginie.

Au XVIIIe siècle, le lieutenant Amédée François Frézier fut envoyé par Louis XIV le long de la côte ouest de l’Amérique du sud, étudier clandestinement les fortifications espagnoles et portugaises. Ce féru en botanique s’intéressa aux variétés locales de fraises cultivées près de Conception au Chili. En 1714, il ramena en Europe des plants de fraises du Chili, Fragaria Chiloensis.

Ces fraisiers à gros fruits, cultivés au Chili sont plantés en Bretagne, dans la région de Plougastel, dont le climat est proche de celui de leur région d’origine. Quelque temps plus tard, un botaniste repère que ces plants, s’ils côtoient d’autres plants issus de Virginie, donnent des fruits plus gros. Un croisement spontané est né dont le nom botanique est Fragaria × ananassa, plus connu sous le nom de fraise de Plougastel.
Source : www.fraiselabelrouge.fr