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Les huîtres, abeilles des mers

Contrairement à ce qu’en pensait le patron du "Jardin du roi" Lamark, les huîtres ne sont pas, de tous les coquillages, ceux dont les facultés semblent les plus bornées. Au contraire, leurs facultés d’adaptation les ont rendues très populaires. Mais elles sont menacées actuellement. En cause : l’herpès de l’huître ou l’huître triploïde ou ...?


Depuis 2008, les jeunes huîtres sont frappées d’un mal mystérieux qui tue entre 60 et 100% des coquillages.

Sachant qu’il faut trois ans en moyenne pour qu’une huître soit consommable, ces mortalités exceptionnelles se sont faites ressentir à partir de 2011 et la forte mortalité se poursuit. Ce qui met en péril environ un tiers des 3 000 entreprises conchylicoles. Les professionnels produiront en moyenne deux fois moins d’huîtres qu’auparavant.

La cause de la mortalité des huîtres

L’Ifremer, Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer, a été chargé par le ministère de l’Agriculture d’étudier ce phénomène. l’institut a détecté la présence de l’herpès virus.

Connu depuis les années 90, le virus tuait déjà avant 2008, mais dans des proportions limitées (entre 10 et 20% suivant les régions). Depuis, le virus a muté, est devenu plus agressif, et serait à l’origine de cette vague tueuse selon l’institut.

Pourtant, de nombreux ostréiculteurs ne croient pas à cette piste. Pour eux, le virus herpès est une conséquence des mortalités, pas la cause. Des facteurs pathogènes présents dans l’eau, mais aussi l’impact de l’évolution du climat et la dégradation rapide de la qualité de l’eau seraient les raisons de la mortalité de l’huître. Enfin, certains mettent en cause l’huître triploïde.

Les huîtres triploïdes

Les huitres naturelles sont diploïdes. Fertiles, elles deviennent laiteuses, du nom de la matière blanchâtre qui apparaît au moment de la reproduction. Pour cette raison, on conseille de les déguster lors des mois en « r » seulement.

Les huîtres triploïdes, sont appelées également « huîtres des quatre saisons ». Ces animaux, biologiquement modifiés, possèdent trois chromosomes au lieu de deux. Stériles, ces huîtres ne dépensent pas leur énergie à se reproduire, grossissent donc plus rapidement, et ne sont jamais laiteuses.

Commercialisables plus vite et toute l’année, elles constituent une manne économique considérable pour les ostréiculteurs. Aujourd’hui, l’huître triploïde constitue environ un tiers du marché. Or c’est l’Ifremer qui est à l’origine de l’huître triploïde. Cet animal biologiquement modifié est-il à l’origine de la propagation du virus de l’herpes dans les parc à huîtres hexagonaux ? Nul ne peut trancher pour l’heure.

L’huître est l’abeille des mers

En tout cas, la mortalité des huîtres est d’autant plus inquiétante que le coquillage est souvent une ‘sonnette d’alarme’ de la qualité des océans. L’huître se nourrit en filtrant l’eau, elle est donc en première ligne pour absorber tout agent toxique ou pathogène.
L’huître serait le témoin d’un mal plus vaste qui atteint nos océans depuis 2008.

Pour sauver les conchyliculteurs, et les amateurs d’huîtres, de nouvelles espèces d’huîtres seraient sur le point d’être importées en France, comme le furent jadis l’huître japonaise, et avant elle l’huître portugaise.

Informations pratiques
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Pour aller plus loin
lundi 16 décembre 2013,    Marion Augustin