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Les quartiers sensibles de Paris ont davantage souffert de la crise


Si Paris est une ville riche, elle n’en a pas moins recensé 14 quartiers socialement plus fragiles, essentiellement au Nord et à l’Est. Ils représentent 17% de la superficie de la capitale, et regroupent 330 000 habitants.

Ce qui différencie notamment ces quartiers de l’ensemble de Paris, c’est :
- 22% des foyers à bas revenus, contre 11% (2008).
- 40,50% de sans diplôme, contre 25,2% (2006).
- 29% d’immigrés, contre 20% (2006).
- 8,4% d’allocataires du RMI contre 4,5% (2008).
- 26,2% de retard d’un an et plus en 6e, contre 16,3% (2009).

Ces 14 quartiers, en tournant dans le sens des aiguilles d’une montre, sont :
- Portes de Clichy, Pouchet, Saint-Ouen (XVIIe) ;
- Portes Montmartre, Clignancourt, et cité Moskowa (XVIIIe) ;
- Amiraux, Simplon (XVIIIe) ;
- La Goutte d’Or (XVIIIe) ;
- La Chapelle (XVIIIe) ;
- Flandre (XIXe) ;
- Portes Saint-Martin, Saint-Denis et bld de la Villette (Xe) ;
- Danube-Solidarité (XIXe) ;
- Belleville – Amandiers (XXe) ;
- Porte de Montreuil, Python, Duvernois, Fougères (XXe) ;
- Saint-Blaise (XXe) ;
- Fontaine-au-Roi (XIe) ;
- Sud XIIIe ;
- Porte de Vanves (XIVe).

En 2007, la Mairie signait un contrat urbain de cohésion sociale (CUCS), pour eux, avec l’État, et dépensait 26M€ pour améliorer la santé, l’emploi et l’éducation sur ces territoires.

260M€ y étaient par ailleurs dépensés pour rénover l’urbanisme de ces quartiers, qui concentrent bien sûr habitats insalubres ou dégradés et problèmes de voierie.

L’apport de l’État était de 63M€ dans le cadre des CUCS, et de 91M€ dans le cadre de la rénovation urbaine.

Malgré ces efforts conjugués, les indicateurs sociaux de ces 14 quartiers demeurent nettement plus bas que ceux du reste de Paris.

Une récente étude de l’Apur (Agence parisienne d’urbanisme) affirme même que ces dernières années les écarts ont même eu tendance à se maintenir voire à s’accentuer, ces quartiers connaissant « une situation de décrochage » par rapport au reste de la capitale.

Les « bénéficiaires » de la CMU et du RMI y sont deux fois plus nombreux, le taux de chômage avoisine les 16% (contre 11 ailleurs), et « les habitants ont un revenu deux fois moins élevé que l’ensemble des Parisiens ».

Les seuls points positifs seraient que la natalité et les résultats scolaires seraient en progression.

Pourtant, les objectifs assignés dans le cadre du CUCS par la Ville auraient été remplis.

Selon Gisèle Stievenard, adjointe au maire de Paris chargée de la politique de la Ville : « Cette précarisation est surtout liée à la crise économique qui a frappé plus durement ces quartiers que les autres » et la loi Dalo « qui a conduit les familles à partir dès qu’elles relèvent un peu la tête de l’eau, tandis que des plus pauvres viennent prendre leur place ».

Il faut dire également que si Paris compte toujours autant de pauvres, c’est aussi parce que la Ville cherche à limiter l’éviction des plus démunis d’entre eux, et qu’elle a lancé depuis 2001 un plan massif de construction de logements sociaux.

André Balbo

sources : Les Échos, Agence parisienne d’urbanisme, Ville de Paris

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vendredi 18 mars 2011,    Expositions