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Marches à suivre...


J’ai gravi les plus longs escaliers de Paris. Rien de tel pour se muscler les gambettes, s’aérer la tête et brûler des calories*. Suivez-moi.L’escalier de l’Arc de Triomphe est donné pour 284 marches. J’ai avalé les 196 degrés du magnifique escalier à vis principal (voir les photos) en 2 mn 19 sec. Mon palpitant battait la chamade. Une folie. J’y ai laissé 22 calories. C’est pas bézef. L’escalier débouche sur la salle attique où l’on (Guillaume Abel Blouet, l’un des architectes) nous explique que le « monument fut commencé en 1806 en l’honneur de la Grande Armée ». Sa construction fut interrompue avant de reprendre en 1823 et d’être achevée en 1836 sous Louis Philippe 1er qui le « consacra à la gloire des armées françaises ». On remarque aussi la statue d’un “poilu” dressée devant la collection des palmes déposées depuis 1921 sur la tombe du Soldat Inconnu. Vous voulez que je vous dise : en redescendant l’escalier, je pensais à la guerre qui est une belle cochonnerie. Tous ces hommes obligés de s’entretuer, ces boucheries, pourquoi ? Bon, mais là n’est pas le sujet. Encore un petit mot sur la nouvelle scénographie qui est en préparation dans l’Arc de Triomphe. On nous promet « dès la montée de l’escalier », un environnement sonore de Jean-Baptiste Barrière qui nous fera « traverser l’histoire de ce monument, de la pose de la première pierre à nos jours ». À suivre donc...Ouv. t.l.j. 10h-22h30 (dernière entrée à 22 h), 8 € (plen tarif).L’Arc de Triomphe (triomphe de la bêtise) m’a filé le bourdon mais rien à voir avec celui qui sonne au sommet de la butte Montmartre.

J’ai choisi d’attaquer l’ascension par l’escalier de la rue du Mont-Cenis qui démarre à hauteur du n° 34. Il possède 189 marches gravies en 4 mn 32 sec., soit une perte de 40 calories. Très drôle le graffiti laissé sur un mur à hauteur du n° 20 montrant un pied chaussé d’un escarpin. « Pourquoi se torturer ? », nous dit-il. Pourquoi en effet ? J’ai eu plus de mal en revanche à saisir le sens d’un poème intitulé « Tout doucement », signé Influences Vertes, aperçu au n° 22.

Ne reculant devant rien, je suis redescendu pour reprendre la montée par l’escalier de la rue de la Fontaine du But. Il comporte 82 marches si l’on compte le tronçon qui conduit jusqu’à la rue Caulaincourt. On traverse ensuite la place Constantin Pecqueur jusqu’à l’escalier de la rue Girardon qui totalise 64 marches jusqu’à la place Dalida. Le tout avalé en 5 mn 47 sec., 34 calories (ne vous inquiétez pas, je les regagnerai vite !). Je vous conseille au passage d’aller arpenter le petit cimetière Saint-Vincent où est enterré Téophile Steinlen, grand caricaturiste de jadis. Ne craignant vraiment rien, et soucieux de me sculpter des mollets à la Marius Trésor (un joueur de foot des années 70 qui en possédait de forts beaux), je m’attaquais alors à l’escalier le plus connu, celui de la rue Foyatier. Il commence sur la place Suzanne Valadon, longeant en parallèle la rampe du funiculaire qui mène au parvis de la basilique Montmartre. Or ledit funiculaire était en réparation ; une mauvaise nouvelle pour les touristes et les clients des marchands de tissus obligés de grimper à pied. Il fallait voir leurs mines défaites ! Il faut dire que ce raidillon de 222 marches est éprouvant (3 mn 20 sec, 37 calories). Il débouche sur la rue Azaïs. Les plus costauds peuvent même poursuivre sans souffler par l’escalier de la rue du Cardinal Dubois (43 marches) jusqu’au perron de la basilique Montmartre. Une autre variante consiste à emprunter l’escalier du parvis de la basilique (49 marches) auquel on ajoutera les 24 marches du perron, soit un total de 295 marches depuis l’entame. À ce régime là, en une semaine vos fessiers sont durs comme du béton.

À ce stade de mon reportage, l’escalier de la Tour Eiffel et ses 704 marches (jusqu’au 2ème étage, au-delà, c’est interdit) me parut un peu long. Il l’est. C’est même le plus haut de Paris. J’avoue humblement avoir renoncé. Mais, croyez-moi, il tâtera bientôt de mes semelles crantées. Je vous précise simplement que la visite de la Dame de fer est faisable tous les jours de 9h30 à 23h. Comptez 4 € et 3,10 € (- 25 ans), un tarif valable indifféremment pour les 1er et 2ème étages.Ayant cependant encore quelques calories à dépenser, j’optai pour l’escalier de la cathédrale Notre-Dame (ouv. t.l.j. de 7h45 à 19h, 7,50 € plein tarif). Pas forcément une bonne idée. Il faut en effet compter un bon quart d’heure d’attente avant de pouvoir s’y engouffrer. De plus, une pause shopping est imposée au 1er niveau, à hauteur de « la logette d’Esméralda ». Mais alors quelle charme que cet escalier en pas de vis qui compte 380 marches (j’en ai dénombré 384) patinées et déformées par le poids de l’âge et des hommes ! Sans parler du reste, la vue grandiose, les fameuses gargouilles. Il faut vraiment être un Parisien empressé pour passer à côté de semblable merveille. Quant à moi, je suis tétanisé. Bien incapable de monter la moindre marche. Même au festival de Cannes.

* Test réalisé avec un cardiofréquencemètre Polar F6 aimablement fourni par la Boutique Marathon, 26, rue Léon Jost, 01-42-67-49-44. Magasin où le vendeur m’a expliqué, je cite : « Le coureur à pied qui est dans un objectif de perte de poids doit être en moyenne entre 60% et 70% de sa fréquence cardiaque maximum ; fréquence qui est déterminée en théorie par 220 – l’âge » (par exemple, pour une personne de 30 ans, cela donne 220 - 30 = 190 pulsations maximum).

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

vendredi 18 novembre 2011,    Pierre Pinelli