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Mi-figue, mi-raisin

Agreable ou désagréable, heureux ou malheureux ? Cette expression évoque une sensation subtile, nuancée, ambigüe, souvent ressentie devant certains portraits de femme d’Edouard Manet.


Ici c’est une nature morte du peintre, qui avec sa figue et son panier de fruits, donne à voir et à ressentir ce plaisir sensuel de voir et de manger le fruit mûr à point. Le couteau est là, qui va bientôt trancher dans le vif du fruit. Va-t-il être juteux ? Sucré ? ou bien fade ?

(...) une appropriation du monde par une sensualité mesurée, égoïste et raffinée, qui donne tout son poids non de faste mais de succulence, aux jouissances pulpeuses d’une classe moyenne épicurienne et renté, au soleil d’un après midi de canotage, à l’absinthe bue sous la tonnelle, au premier panier de fraise de la saison. » Julien Graq, dans Lettrines 2 à propos de Manet et Degas

Historiquement, l’expression mi-figue, mi-raisin fait référence à l’habitude des marchands de l’antique ville grecque de Corinthe d’ajouter à leurs célèbres raisins des morceaux de figues sèches, beaucoup moins chères, pour les vendre aux Vénitiens. Plus tard elle désigne l’hésitation qu’éprouvent les Vénitiens, entre la satisfaction gourmande et le mécontentement d’avoir été bernés.

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Pour aller plus loin
vendredi 20 septembre 2013,    Marion Augustin