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Ne ratez pas les œuvres du sculpteur chinois Wang Keping, exposées jusqu’au 17/03 galerie Zürcher


Wang Keping, né à Pékin en 1949, vit à Paris depuis 1984. À la fin des années 1970, c’est l’un des fondateurs du premier groupe d’artistes chinois non-officiels (aussi appelés « non-conformistes ») baptisé Xing Xing (Les Etoiles), parce que, se souvient-t-il : « nous étions alors les seules lueurs qui brillaient dans une nuit sans fin. De plus, les étoiles qui semblent si petites vues de loin peuvent se révéler de gigantesques planètes ».

Ses premières œuvres sont explicitement politiques : Idole ou Silence (1979) qui eurent un grand retentissement furent exposées au Centre Pompidou en 1989. Elles constituent, avec les œuvres d’Ai Wei Wei, qui fut également membre du groupe à la même époque, le noyau de l’exposition Blooming in the Shadows, Unofficial Chinese Art 1974-1985, au China Institute in America, à New York (15/09– 11/12/11).

En 1984, Wang Keping, expulsé, choisit comme terre d’asile la France, patrie de Rodin, Maillol, Zadkine et Brancusi.

Couple, 2009/2010 Acacia 60x46x45cm © Jason Mandella

Dès 1986, la Galerie Zürcher fut la première à le soutenir dans le développement de son œuvre, dont le matériau de prédilection est le bois. Non pas à la manière occidentale, autrement dit en « dégageant » la forme, mais au contraire en accompagnant les formes naturelles de l’arbre, en utilisant la spécificité du bois en tant que « matière vivante ». Tradition orientale, dit-on. Le veinage et les lignes de fente sont également mis à contribution.

Pour Bertrand Lorquin, le conservateur du musée Maillol à Paris : « Ce n’est pas seulement une démarche poétique, mais bien plus un rapport au monde. »

À la fois figurative et abstraite, primitive et raffinée la sculpture de Wang Keping emprunte au caractère charnel du bois que souligne l’usage de la patine au feu.

J’avais remarqué une sculpture de Wang Keping à la Fiac de Paris en 2010. Parmi toutes les œuvres exposées, la foule, le brouhaha, le piétinement. Dense, tranquille, ramassée, accueillante, discrète mais terriblement attirante, apaisante… et j’oserais bénéfique. Belle teinte de bois, volume plaisant et formes souples en attente. Elle était seule.

J’étais donc ravi de le retrouver. Parmi les 13 sculptures présentées à la galerie Zürcher, 2 ou 3 n’expriment pas la même force, cherchant peut-être à plaire un peu plus vite que les autres, mais la plupart sont magistrales.

Parmi les deux grandes, de plus de 2m, par exemple, je préfère Jeunesse (illustration, 2011 Platane, 208x87x84cm), qui suit davantage le bois, et son mystère, à Amour maternel.

Science du juste endroit où interviendra la tronçonneuse. Lente patine répétée, et maturée.

Il est évident que l’œuvre si personnelle et originale de cet artiste s’imposera encore bien davantage, lui dont de grandes pièces monumentales ont déjà été exposées au parc Monceau devant le musée Cernuschi dans le cadre des Artistes chinois exposés à Paris fin 2011.

Wang Keping est un grand, mais il n’est pas souvent exposé à Paris. Profitez vite de cette aubaine.

Wang Keping, jusqu’au 17/03/2012, galerie Zürcher, 56, rue Chapon 75003 Paris 01 42 72 82 20, du mardi au samedi de 12 à 19h Métro Arts-et-Métiers

André Balbo

sources : Galerie Zürcher, Bertrand Lorquin, visite

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lundi 6 mai 2019,    Expositions