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Exposition 2014 Amos Gitaï, à la Cinémathèque française

La Cinémathèque expose du 26 février au 6 juillet 2014 le grand cinéaste israélien Amos Gitaï, "architecte de la mémoire". Des archives rares qui participèrent à la genèse de ses films. Riche.


La Cinémathèque organise l’exposition "Amos Gitaï, architecte de la mémoire", coproduite avec la Cinémathèque suisse, le musée de l’Élysée à Lausanne (où elle sera présente de septembre 2014 à janvier 2015), et aux Galeries (Bruxelles, de mars à mai 2015).

Réalisateur de films reconnus internationalement comme Kadosh, Kippour, et Kedma, le cinéaste israélien Amos Gitaï naquit le 11 octobre 1950 à Haïfa. Deux ans après la création de l’État d’Israël. Il étudie l’architecture, métier de son père, au Technion de Haïfa, puis à l’université de Berkeley en Californie (1975-1977), où il obtient un doctorat en architecture vernaculaire. Est-ce une coquetterie de sa part que de dire qu’il n’a jamais suivi ne serait-ce qu’une heure de formation en cinéma ? Où la vérité toute simple ?

Cette exposition s’attarde sur les archives rares, mais très fournies, et originales de ce grand cinéaste, qui les a transmises en 2007 à la Cinémathèque française. Cela permet de voir l’œuvre en transparence, d’assister à ses origines, à sa genèse, à l’archéologie de ses films.

40 années de création sont mêlées ainsi à ces photographies, extraits audiovisuels et sonores, documents artistiques, présentés au public pour la première fois. Un agencement adroit permet de chercher l’information de façon active, même en piochant par exemple parmi une ribambelle de tiroirs prêts à révéler leurs secrets.

On reconnaîtra dans cette riche documentation les thèmes de prédilection d’Amos Gitaï : frontières, friches, architecture, langue et écriture, histoire, mythologie, textes sacrés et sensualité.

Ils ont donné naissance à ses nombreux courts ou long métrages où réel et fiction s’interpénètrent. Entre 1999 et 2011, le fait que 7 de ses films aient été présentés au Festival de Cannes et à la Mostra de Venise, montre assez l’importance internationale qui est accordée à son cinéma.

Au rythme effréné de plus d’un film par an, Amos Gitaï a réalisé, tous formats et supports confondus, il dit une cinquantaine, mais près de 80 films (fictions ou documentaires), ne limitant d’ailleurs pas sa réflexion ni sa créativité au cinéma, et faisant des incursions vers le théâtre (avec par exemple La Guerre des fils de lumière contre les fils des ténèbres - Avignon, 2009), des installations et des expositions.

Pour chacun de ses projets, qu’il s’agisse d’un documentaire ou d’une fiction, la richesse de la documentation qu’il accumule est devenue proverbiale. De plus, la fonction qui est accordée à cette phase préparatoire n’est pas uniquement de renforcer le propos mais souvent au contraire de le fragiliser et d’apporter des contrepoints.

Au début de la guerre du Kippour (1973), alors qu’à 23 ans il est encore étudiant en architecture à Haïfa, Amos Gitaï est affecté au Golan. Il y sera gravement blessé par les forces spéciales syriennes lors d’une mission d’évacuation sanitaire héliportée. De retour à la vie civile, il allait abandonner l’architecture pour se consacrer au cinéma. Il faudra attendre 1997 pour qu’il réalise Kippour, souvenirs de guerre, puis Kippour, en 2000, pour affronter ce qui avait été son choc intime, mais le parti pris de réalisation qu’il adopte alors sera anti-héroïque.

Dans ses films, ce cinéaste engagé interroge très souvent l’identité et les paradoxes de l’État d’Israël. Le conflit israélo-palestinien n’est jamais tout à fait absent de son cinéma, dans lequel, malgré tout, tout n’est pas que conflit. Ni réconciliation d’ailleurs.

Que dire d’Israël ? Terre promise, désordre, puzzle, mosaïque ? Il en abordera plusieurs des aspects, soulignant qu’il ne peut être un cinéaste officiel, en tout cas de ce pays-là.

Dans l’extrait de Karmel avec chansons, on sent sourdre une angoisse qui tient au fait que son fils militaire venait d’être affecté au Liban...

La question d’une proximité d’inspiration avec Antonioni fut posée au cinéaste au cours de la présentation à la presse. Il répondit qu’Antonioni et lui étaient en tous cas tout deux architectes de formation...

Et comment les films de Gitaï sont-ils perçus en Israël ? De façons très diverses. Kadosh, par exemple, fut réalisé à un moment où, à Jérusalem, les juifs ultraorthodoxes se démultipliaient en manifestations. Pourtant, ce côté de l’échiquier politique le trouva assez juste dans ses propos sensiblement critiques.

Le pays est plutôt filmé comme s’il était un espace de recherche et de contradiction, stimulant et instable, et où les utopies sont en danger. Dont l’amour.

Gitaï situe ses histoires dans des sites transitoires et authentiques : no man’s lands, bidonvilles, ruines, frontières. L’action de Free Zone (2005) est par exemple sur la brèche entre Israël et le monde arabe. Le spectateur est promené de Jérusalem vers une zone de non-droit et de trafics, aux portes du Moyen-Orient.

Amos Gitaï a connu un exil à Paris, de 1983 à 1993, rendu nécessaire quand ses rapports se tendirent avec la censure israélienne qui voyait d’un mauvais œil ses premiers documentaires (House et Journal de campagne). L’exil lui fut-il aussi source d’inspiration ? Certainement.

Son film Berlin Jérusalem (1989), qui raconte l’immigration de pionniers juifs en Palestine dans les années 1930, est fortement imprégné de culture allemande avec Grosz, Pina Bausch et Stockhausen notamment.

Dans l’œuvre filmique de ce cinéaste, la place des femmes est capitale... et le plus souvent émouvante. Enfin, dans ses films se mêlent souvent poésie et citations de textes bibliques, dont l’Ecclésiaste.

Wikipédia dit que "Auteur à part entière, c’est par la multiplicité des traductions qu’il est capable de donner de son itinéraire personnel qu’il peut être aussi créatif, sans se perdre ni se disperser." Il est vrai que tant de sujets brassés, de pays, et de situations...

Son approche d’un film peut être analytique et rationnelle. Habillée d’un "échafaudage" contextuel (le mot est de lui). Ou tout autant subjective et précipitée...

Amos Gitaï a travaillé avec les plus grandes personnalités internationales du cinéma : Yael Abecassis, Juliette Binoche, Samuel Fuller, Barbara Hendricks, Annie Lennox, Jeanne Moreau, Hanna Scygulla, Léa Seydoux...

Amos Gitaï, architecte de la mémoire, du 26 février au 6 juillet 2014, à la Cinémathèque française, 51, rue de Bercy 75012 Paris. 01 71 19 33 33. Métro Bercy (6 et 14). Lundi, et mercredi à vendredi de 12 à 19h. Week-end, jours fériés et vacances scolaires de 10 à 20h. Nocturne le jeudi jusqu’à 22h. Fermeture le mardi. 6 ou 5€, pour les moins de 18 ans 3€. Forfait expo + musée 8€.

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Vous retrouverez dans l’article 2014 à Paris : LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans CALENDRIER 2014 des grandes expositions à Paris, ces mêmes expositions sont classées par dates.

Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez apporter à ces programmes.

Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : LA SEMAINE des expositions, musées, et galeries : que faire à Paris du....

Enfin, contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer.

Nous avons commencé à établir notre sélection, avec PARIS 2014 : LES MEILLEURS CATALOGUES d’expositions de Paris.

Celui de cette exposition en fait partie.

En grande nouveauté, car Paris, sans la province, ne serait vraiment pas grand chose... et est loin de nous être suffisant, nous vous proposons dorénavant une vue panoramique des Expositions et Festivals en province ? 2014. Expositions et Festivals en PROVINCE de A à Z. Ou encore CALENDRIER 2014 des Expositions et Festivals en PROVINCE

Avec des déclinaisons présentant davantage de détails par villes. dans les villes suivantes :
Angoulême
Arles
Avignon
Bordeaux
Dijon
Grenoble
Ile-de-France
Lens
Lille
Lyon
Marseille
Metz
Montpellier
Nantes
Nice
Ornans
Rennes
Rodez
Rouen, Le Havre
Saint-Étienne
Strasbourg
Toulouse
Tours

André Balbo

sources : Visite, Cinémathèque française, Wikipédia

Informations pratiques
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mardi 23 octobre 2018,    Expositions