Le Lavoir moderne parisien, un établissement culturel mythique du XVIIe et de la Goutte d’Or a été mis en liquidation judiciaire en ce début du mois d’avril. Dans un communiqué publié hier, le directeur du Lavoir, Hervé Breuil annonçait « céder la direction du théâtre ».
Après la procédure de redressement judiciaire et de la mise en liquidation prononcée le 11 avril à l’encontre de l’association ProcréArt qui animait le site, le Lavoir et sa salle de concerts, l’Olympic café, devrait donc fermer ses portes. La faute à qui ?
D’un côté, Hervé Breuil dénonce un « gel des subventions » de la part de la Mairie de Paris, l’installation d’« un nouveau centre culturel de 950 m2 avec bar et restaurant à coté du Lavoir Moderne Parisien (Institut des Cultures d’Islam, ndr), et cela sans aucune concertation publique », et se dit « étranglé par l’augmentation des charges, la concurrence institutionnelle, la baisse des subventions, les investissements obligatoires ».
De l’autre côté, celui de la Mairie de Paris, l’on affirme qu’entre 2001 et 2011, la subvention allouée au site est passée de 37.000 à 49.500 euros et que l’association a bénéficié de trois subventions "exceptionnelles" pour renflouer les comptes. En cause surtout, la gestion du Lavoir qui, selon un audit réalisé en 2011, était opaque. Résultat : la dette fiscale de la structure est de 80 000 euros.
Ancien lavoir public décrit par Emile Zola dans L’Assommoir notamment, le Lavoir moderne parisien est menacé de fermeture depuis 2006, soit vingt ans après sa reprise par Hervé Breuil et l’association ProcréArt. Cet établissement culturel engagé, de proximité et de qualité proposait tous les ans d’après son directeur « 200 représentations, 15 créations originales de théâtre, 240 concerts, 4 festivals thématiques ».
Que va devenir le Lavoir moderne ? Il pourrait suivre la voie de l’Olympic café et être racheté par une société civile immobilière qui pourrait décider de changer radicalement l’emploi du site. Alarmiste, Hervé Breuil affirmait que le propriétaire de l’Olympique café voulait en faire une supérette. La Ville de Paris, elle, affirmait ce lundi qu’elle serait "vigilante à la préservation de la destination culturelle du lieu".