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DERNIERS JOURS des 2 expositions Camille Pissarro : à Marmottan ET au Luxembourg !

Ces deux expositions rencontrent un franc succès...
Du 23 février au 16 juillet 2017 (prolongation), Camille Pissarro. Le premier des impressionnistes, au musée Marmottan Monet.
Du 16 mars au 9 juillet 2017, Pissarro à Éragny. La nature retrouvée, au musée du Luxembourg.


Présentation de l’artiste

Voir Présentations d’Artistes de A à Z

Camille Pissarro, (1830-1903), d’origine danoise, est né à Saint-Thomas, dans les Îles Vierges, alors possession danoise. Il meurt à Paris.

Le mariage de ses parents étant remis en question par la société à son lendemain, bien que d’une famille juive plutôt bourgeoise, il fera ses classes parmi les descendants d’esclaves, et l’intranquillité spontanée et protestante des groupes qu’il cherchera toute sa vie à recréer dans sa façon collective d’avancer, son besoin de liberté et son acharnement au travail.

Peintre impressionniste puis néo-impressionniste français reconnu, ayant participé, peut-être était-il le seul, à la totalité des 8 expositions impressionnistes de 1874 à 1886, il est vite considéré dans le groupe comme un patriarche du mouvement (il a 9 ans de plus que Monet, et que Cézanne).

Après avoir renoncé définitivement au négoce auquel son père entrepreneur le destinait, il arrive en 1855 à Paris, année de l’Exposition universelle.

Il y rencontre Jean-Baptiste Corot, avec qui il étudie, et qui fait certainement naître en lui cette vocation première de peintre paysagiste. Il découvre Delacroix, Courbet, Ingres et Daubigny (qui sera pour lui un soutien indéfectible). Il est alors plus particulièrement touché par les thèmes de vie rurale des tableaux de Jean-François Millet, par le naturalisme de Gustave Courbet, et par les toiles de Corot.

Camille Pissarro et sa femme Julie Vellay à Pontoise en 1877

Entre 1859 et 1861, la fréquentation de diverses académies, dont principalement celle réputée moins onéreuse du Suisse Charles Gleyre qui mettait à disposition des jeunes artistes atelier et modèles, lui donne l’occasion de rencontrer Claude Monet (1859), Ludovic Piette, Armand Guillaumin et Paul Cézanne (1861), qui fut son élève dans le sens où il encouragea de toute son attention l’épanouissement de son art propre.

En 1863, Cézanne et Zola visitent son atelier à La Varenne. Quand il expose aux Salons de 1864 et de 1865, il se présente comme un élève d’Anton Melbye et de Corot, ce qu’il réfute par la suite, mais c’était dirons-nous une coutume en ce temps-là, de s’annoncer de quelqu’un. Il rencontre Manet en 1866.

Julie Vellay, fille de viticulteurs de Bourgogne, entrée en 1860 comme domestique chez les Pissarro, deviendra la compagne de Camille, qui ne l’épousera que plusieurs années plus tard, à Londres. Ils auront ensemble 8 enfants.

Pissarro s’installe un temps à Pontoise, pas très loin de ses amis le Docteur Gachet et le peintre Daubigny qui vivent à Auvers/Oise, puis à Louveciennes. Situation financière difficile, son père lui ayant coupé les vivres du fait de la "mésalliance" avec sa Julie.

Camille Pissarro peignant depuis la fenêtre de son atelier, Eragny-sur-Epte, vers 1895. Photographie – Pontoise, musée Camille Pissarro – © Musées de Pontoise

Durant la guerre contre les Prussiens, il abandonne son atelier (qui sera pillé), se réfugiant à Londres, auprès de Monet.

Il n’y retrouve à son retour que quelques dizaines de tableaux sur plus d’un millier. Il retourne alors à Pontoise où il vivra plus de 10 années.

Cette période de Pontoise et d’Osny compte beaucoup dans l’histoire de l’impressionnisme. C’est le moment où viennent travailler auprès de lui Paul Gauguin (avant qu’ils ne se fâchent), et Paul Cézanne (qu’il encourage à peindre en plein air).

Bien que chaudement recommandé à Ambroise Vollard par le Docteur Georges Viau, un collectionneur qui soutient tous les impressionnistes, les tableaux impressionnistes à l’époque n’atteignent encore que des prix médiocres, et le peintre passe beaucoup de temps à démarcher pour vendre sa peinture.

Il passe les dernières années de sa vie dans une maison d’Éragny/Epte qu’il peut acquérir grâce à un prêt amical de Claude Monet.

Si Camille Pissarro a peint la vie rurale française, en particulier des paysages et des scènes représentant des paysans travaillant dans les champs, il est également célèbre comme personnage tutélaire des impressionnistes, pour ses scènes de Montmartre, et des environs du Louvre et des Tuileries, qu’il fréquentait.

Il a aussi enseigné dans son atelier à Paris, ayant eu notamment pour élèves Paul Cézanne, Paul Gauguin (à qui il apprendra beaucoup) et Armand Guillaumin.

La collaboration du printemps 1872 à la fin mai 1874 entre Pissarro et Cézanne, qui se connaissent depuis plus d’une décennie, va se révéler pour l’un et pour l’autre particulièrement féconde. Pissarro accueille Cézanne qui s’installe avec sa famille, à Pontoise d’abord, puis à Auvers/Oise en 1873 dans un logement fourni par le Docteur Gachet.

Cézanne s’approprie la façon de peindre des impressionnistes tandis qu’il conforte Pissarro dans sa volonté de réaliser des compositions construites avec une picturalité autonome.

En 1884, Camille Pissarro s’installe à Érigny dans une propriété qu’il loue en bordure de l’Epte. L’année suivante, Durand-Ruel lui achète deux nouvelles toiles : La Maison Delafolie à Éragny, soleil couchant, et Meules à Éragny avec paysane.

Difficultés financières. Le peintre se rapproche d’une nouvelle génération d’artistes dont Seurat, rencontre pour la première fois Octave Mirbeau, et contacte le marchand d’art Théodore van Gogh, qui parviendra à lui faire vendre La Cueillette des pommes.

L’humaniste Camille Pissarro était aussi un théoricien de l’anarchie, un temps politiquement proche de Gauguin, et fréquentant assidûment les autres peintres de la Nouvelle-Athènes qui appartenaient au mouvement libertaire.

Peintre socialement généreux et d’inspiration lyrique, il est possible que Pissarro soit demeuré au second plan davantage pour le choix de ses sujets que pour sa technique ou sa sensibilité d’artiste.

Il déclarait en 1896 : « Nous ne demandons pas mieux que d’être classiques, mais en le trouvant par notre propre sensation, oh ! que c’est différent ! »

Camille Pissarro, qui avait songé fonder une école de peinture à Éragny, peint en compagnie de ses fils Lucien et Georges.

1892, Monet lui prête de quoi acheter la maison Delafolie à Éragny. Monet, celui dont les cathédrales demeurent la référence de leurs différences d’artistes, alors qu’il décèle beaucoup de points communs avec Gauguin sur qui il a exercé une vraie influence.

L’Escalier, coin de jardin à Éragny, 1897, huile sur toile. Ordrupgaard Museum, Charlottenlund, Danemark.

Son opération aux yeux fait qu’il peint de plus en plus en intérieur, installé contre sa fenêtre.

Il peindra aussi à Londres, Varengeville, et Paris (place Dauphine), puis s’attaquera à son grand projet consistant à dépeindre les difficultés de la vie rurale Travaux des champs, projet qu’il ne mènera pas à son terme.

Grand succès pour son exposition personnelle de 1901 chez Durand-Ruel. Ses tout derniers mois seront extrêmement prolifiques, Pissarro cherchant absolument à assurer jusqu’au bout l’avenir matériel de sa famille. Il sera enterré en 1903 au Père-Lachaise.

Printemps, pruniers en fleurs, Pontoise (1877), Paris, musée d’Orsay.

L’exposition Camille Pissarro, "le premier des impressionnistes", à Marmottan Monet

C’est la première exposition monographique organisée à Paris sur ce peintre depuis 36 ans, et elle est très intéressante, généreuse et pédagogique.

Quelque 60 de ses tableaux, dont 8 sont exposés en France pour la première fois, chefs-d’œuvre, peintures et temperas provenant des plus grands musées du monde et de prestigieuses collections privées permettent de retracer l’œuvre de Camille Pissarro, de sa jeunesse dans les Antilles danoises jusqu’aux grandes séries urbaines de Paris, Rouen, Dieppe et Le Havre de la fin de sa vie, comme de mieux en saisir et l’étendue et les variantes tant picturales que techniques.

Dès sa jeunesse, initié à la peinture dans les îles, loin de Paris et de l’académie des beaux-arts, Pissarro se distingue de ses contemporains. Deux Femmes causant au bord de la mer, 1856 (National Gallery of Art, Washington) prêté pour la première fois en France frappe par son exotisme et illustre ses débuts.

Camille Pissarro, Deux Femmes causant au bord de la mer, 1856. Collection de M. et Mme Paul Mellon Washington, National Gallery of Art © Courtesy National Gallery of Art, Washington

Installé en France en 1855, Pissarro fait tôt la connaissance des futurs impressionnistes. Comme eux, il se passionne pour le plein air et le paysage.

Il s’inspire alors de Jean-Baptiste Camille Corot et de Charles-François Daubigny comme en témoigne Bords de la Marne, 1864 (Kelvingrove Art Gallery and Museum) venu de Glasgow. Poursuivant ses recherches près de Paris, il peint La Route de Versailles, Louveciennes, neige, vers 1870 (Fondation Collection E.G. Bührle, Zurich) et La Route de Versailles, Louveciennes, soleil d’hiver et neige, vers 1870 (Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid) qui sont aussi montrés pour la première fois en France.

Pissarro est alors considéré par Émile Zola comme « l’un des trois ou quatre peintres de ce temps ». Premier à supprimer le noir et les ocres de sa palette, il évolue vers une peinture claire, typique de l’impressionnisme. Il sera l’un des membres les plus engagés du groupe.

Plusieurs chefs-d’œuvre dont Le Déversoir de Pontoise, 1872 (Cleveland Museum of Art, Cleveland) et Place du Vieux-Cimetière, Pontoise, 1872 (Carnegie Museum of Art, Pittsburgh), qui n’ont pas plus été vus en France depuis plus de 35 ans, témoignent de sa maturité et du triomphe de l’impressionnisme.

Considéré par Cézanne comme "le premier des impressionnistes", Pissarro est d’une part l’aîné et l’un des fondateurs de ce groupe.

La bergère ou Jeune fille à la baguette

À partir de 1883, il explore le thème de la figure et peint certaines de ses toiles les plus célèbres telles Jeune Fille à la Baguette dit aussi La Bergère, 1881 (Musée d’Orsay, Paris) et Jeune Paysanne au chapeau de paille, 1881 (National Gallery of Art, Washington).

En 1886, il évolue encore. Pissarro se détourne de l’impressionnisme et partage les recherches de Georges Seurat et des néo-impressionnistes.

L’exposition présente les plus importants chefs-d’œuvre de cette période dont La Cueillette des pommes, 1886 (Ohara Museum of Art, Kurashiki) et La Maison de la sourde et le clocher d’Éragny, 1886 (Indianapolis Museum of Art, Indianapolis).

Enfin, les deux dernières sections sont dédiées aux grandes séries portuaires et urbaines auxquelles l’artiste consacre une part importante de son œuvre ultime. Un rarissime ensemble de vues de Rouen, du Havre, de Dieppe et de Paris – dont quatre n’ont pas été vues en France depuis plus d’un siècle – nous invite à découvrir un aspect trop méconnu de l’œuvre de Pissarro.

Peintre de paysages et de figures, de la campagne et de la ville, « premier des impressionnistes » et promoteur du pointillisme, Camille Pissarro n’a cessé de se renouveler. Cette exposition met en lumière l’extraordinaire diversité d’un art digne et poétique aux dimensions humanistes et révolutionnaires. Pissarro aimait à mettre en valeur les humbles travailleurs de la terre.

Camille Pissarro, Louveciennes, 1871, huile sur toile, 90 x 116,5cm, collection particulière © Christian Baraja

Compagnon et ami fidèle de Monet, maître de Cézanne et de Gauguin, inspirateur de Seurat, défenseur de Signac, Pissarro est un artiste incontournable et majeur. Son style ne s’est jamais laissé enfermé, et il regardait toujours avec intérêt ce qui émanait des œuvres des nouveaux venus.

Intellectuel polyglotte, engagé et militant anarchiste, très à l’écoute des jeunes générations, son œuvre, puissante et en perpétuelle évolution, offre un panorama unique des recherches qui ont animé les cercles impressionnistes et post-impressionnistes de la seconde moitié du XIXe siècle.

Pissarro, grand travailleur, peint dans la poétique de l’instant. Il produira de 1500 à 1800 tableaux, quand Monet, avec 25 ans de plus, n’en aura produit que 2000. Son maître-mot est la "sensation", et son œuvre révèle une immense variété de traitements.

Pissarro après les paysages, placera, peut-être à la demande de son marchand Durand-Ruel, des personnages, qui se vendirent davantage, des tableaux de bords de mer. Comme Monet, il travaillera des fenêtres de ses chambres d’hôtels à Rouen, mais il lui abandonnera la cathédrale au bénéfice des paysages modernes et industriels...

Pissarro, contrairement à nombre d’autres peintres de son époque, n’utilisa jamais la photographie pour son œuvre.

Le commissariat de l’exposition est assuré par Claire Durand-Ruel Snollaerts, Historienne de l’art, co-auteur du catalogue critique des peintures de Camille Pissarro, et Christophe Duvivier, Directeur des musées Camille Pissarro et Tavet-Delacour, Pontoise.

Camille Pissarro, "le premier des impressionnistes", du 23 février au 16 juillet 2017 (prolongation), au musée Marmottan, 2, rue Louis-Boilly 75016 Paris. Métro La Muette, RER C Boulainvilliers. www.marmottan.fr. Ouvert du mardi au dimanche de 10 à 18h. Nocturne le jeudi jusqu’à 21h. Fermé le lundi, le 25 décembre, le 1er janvier et le 1er mai. 11 ou 7,50€. Gratuit aux enfants de moins de 7 ans.


Exposition Pissarro à Éragny. La nature retrouvée, au musée du Luxembourg

Camille Pissarro, La Maison Delafolie à Eragny, soleil couchant, 1885. Dépot du Musée d’Orsay au Musée de Grenoble. Jean-Luc Lacroix / Musée de Grenoble © domaine public.

Pissarro s’installe en famille en 1884, à Éragny, où il décidera de vivre une vingtaine d’années au rythme de sa peinture, de sa ferme et de la poésie des champs, recevant ses amis Monet (qui est aussi son voisin), Cézanne, Van Gogh ou Gauguin.

Avant son installation, il a déjà très largement représenté la vie à la campagne, notamment à Louveciennes (de triste mémoire, son atelier ayant été saccagé), à Auvers ou à Pontoise. Après 1886, tout en continuant à travailler à ce thème, il élargit la gamme de sa pratique, s’essayant à la gouache, au pastel, à l’aquarelle, ainsi qu’à l’eau forte et à la gravure.

La Moisson à Éragny, 1887, gouache, collection privée

Ainsi ces techniques, plus rapides d’exécution, lui permettent-elles une production nombreuse et plus facile à vendre que ses toiles néo-impressionnistes longues à réaliser et qui suscitent moins d’enthousiasme auprès des amateurs et de son marchand, Paul Durand-Ruel. Ses paysages de campagne reçoivent les éloges de plusieurs critiques d’art.

Pissarro adhère aussi aux idéaux anarchistes de la fin du XIXe siècle, sympathisant avec Élisée Reclus, Octave Mirbeau (qui l’oriente dans ses lectures et à qui il offrira deux œuvres dont Gardeuse d’oies assise), et illustrant le frontispice d’une édition des Temps nouveaux, réalisée par Pierre Kropotkine pour une conférence anarchiste à Londres. Sa réputation de militant le poussera à se réfugier à Londres à la suite de l’assassinat du Président Sadi Carnot à Lyon par l’Italien Caserio.

Bergère et ses moutons, 1887, gouache sur papier. Collection privée.

Avec l’exposition du musée Marmottan, ce sont les deux premières grandes expositions parisiennes consacrées à Camille Pissarro depuis 1981, alors que cet artiste est régulièrement mis en vedette au Japon, en Allemagne, en Grande Bretagne et aux États-Unis.

Mais il est vrai qu’entre temps la recherche concernant cet artiste a notablement progressé. 5 volumes de sa correspondance ont été publiés. L’inventaire de la grande collection de dessins de l’Ashmolean Museum d’Oxford et le monumental catalogue raisonné de ses tableaux, produit par l’Institut Wildenstein-Paris, ont été établis.

Cette exposition, qui rassemble une centaine d’œuvres, se concentre sur les deux dernières décennies de la carrière du peintre, qui développe à Éragny/Epte, une forme d’utopie qui embrassait aussi bien sa peinture que son engagement politique. C’est la période la moins étudiée et la plus complexe de la carrière de Camille Pissarro. Ses tableaux, dessins et gravures d’alors sont aussi spectaculaires que peu connus.

"En art, la grande affaire est d’émouvoir, que ce soit par des touches rondes ou carrées, des virgules ou des glacis (...) M. Pissarro ne ressemble ni à M. Claude Monet ni à M. Sisley (...) Peu de paysagistes ont, comme lui, le sentiment juste, sain et superbe des choses agrestes. Il rend l’odeur, à la fois reposante et puissante de la terre." Octave Mirbeau, Le Gil Blas, 14 mai 1887.

Pissarro ne se lasse pas de représenter les vues depuis la fenêtre de son atelier ou de la maison, multipliant les perspectives vers Bazincourt, et découvrant dans chacune de ses séances de travail quelque chose de neuf : l’effet d’un soleil couchant, d’une gelée matinale ou d’une brume épaisse enrobant le paysage.

L’exposition présente les émouvants paysages de cette "ferme", résolument rustique et productrice, que Pissarro a immortalisés au fil des saisons, mais également des tableaux représentant une multitude de personnages, conçus dans l’atelier et resitués dans les champs d’Éragny, pour reconstituer un monde paysan idéal.

On se rappelle que Durand-Ruel avait signifié à Pissarro la préférence du public pour les tableaux représentant aussi des personnages.

Une place sera accordée aux œuvres graphiques de Pissarro de la même période, aquarelles éblouissantes et gravures aussi radicales que celles d’un Gauguin.

Le Jardin potager et le clocher d’Éragny, 1899, huile sur toile, Fukushima Prefectural Museum of Art, Fukushima, Japon

C’est là que Pissarro invente aussi avec passion un mode de collaboration artistique et familial inédit. Avec son fils Lucien, ils créent la Eragny Press, petite maison d’édition familiale qui poursuivra ses activités à Londres, rehaussant d’illustrations et de reliures d’art les grands textes classiques favoris de la famille. Mais aussi d’autres travaux collectifs, avec d’autres amis artistes, théoriciens et écrivains politiques, passionné qu’il était par le concept même.

Camille Pissarro, Le jardin d’Eragny (détail), 1898, huile sur toile, 73,4 x 92,1 cm © National Gallery of Art, Washington, Ailsa Mellon Bruce Collection

Camille Pissarro était un anarchiste militant. C’est à ce titre qu’il fut inquiété, à tort, après l’assassinat de Sadi Carnot. L’exposition rassemble des témoignages de cet engagement, en particulier les 28 illustrations d’inspiration anarchiste de son étonnant recueil Turpitudes sociales (dans lequel il se fait l’héritier de Daumier), voir illustration, mais aussi les journaux anarchistes auxquels il participait en les approvisionnant d’illustrations.

Turpitudes sociales (1889-1890). Planches individuelles tirées du fac-similé publié par Skira en 1972. Collection Richard Brettell, Dallas, Texas, États-Unis.

Ces idées transparaissent dans sa peinture. Quand Monet transforme son potager de Giverny en un Eden florissant, Pissarro et son épouse Julie se font exploitants agricoles, produisant animaux, fruits, légumes, et jusqu’à des céréales.

Il est saisissant de penser que le jardin de Monet et la ferme de Pissarro bordaient la même rivière de l’Epte, d’Éragny à Giverny...

Cette exposition scrute la méthode et les convictions de ce père de l’impressionnisme. De nombreuses œuvres sont montrées pour la première fois en France, ajoutant à l’originalité du point de vue le plaisir d’une réelle découverte.

Le commissariat de l’exposition est assuré par Richard Brettell, et Joachim Pissarro, les grands spécialistes de l’artiste, la scénographie est d’Étienne Lefrançois et d’Emmanuelle Garcia.

Pissarro à Éragny. La nature retrouvée, du 16 mars au 9 juillet 2017, au musée du Luxembourg.


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Vous retrouvez comme chaque année dans PARIS 2017. LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans Le CALENDRIER 2017 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.

Dans la série Toutes les expositions 2017-2018 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musées d’Orsay et de l’Orangerie, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, au musée Guimet, au musée Galliera, au Petit Palais, et au Château de Versailles.

Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez être amenés à apporter à ces programmes.

Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : PARIS EXPOS HEBDO. Nouveautés / Conseils / Derniers Jours.

Vous pouvez consulter plus d’une centaine de présentations d’artistes, classées de A à Z.

Contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous établissons, au fur et à mesure de leur publication, notre sélection des catalogues d’expositions 2017 de Paris, comme nous l’avons fait les années précédentes : 2016, 2015, 2014, 2013, 2012.

Nous vous proposons aussi une sélection de musées et d’expositions 2017 dans les villes françaises suivantes, que nous nous efforçons de tenir assez régulièrement à jour :
Aix-en-Provence - Albi - Les Alpilles - Angers - Angoulême - Antibes - Arles - Aubagne - Avignon - Bègles - Biarritz - Biot - Blois - Bordeaux - Bourg-en-Bresse - Brest - Cagnes-sur-Mer - Cannes - Carcassonne - Dijon - Grasse- Grenoble - Hyères - Ile-de-France : Auvers/Oise, Boulogne-Billancourt, Bussy-Saint-Martin, Chamarande, Chantilly, Châtenay-Malabry, Compiègne, Écouen, Fontainebleau, Giverny, L’Isle-Adam, Jouy-en-Josas, Malmaison, Marne-la-Vallée, Meudon, Milly-la-Forêt, Noisiel, Pantin, Pierrefitte/Seine, Poissy, Pontoise, Royaumont, Rueil-Malmaison, Saint-Cloud, Saint-Denis, Saint-Germain-en-Laye, Saint-Ouen-l’Aumône, Sceaux, Sèvres, Versailles, Vitry/Seine, Yerres - L’Isle-sur-la-Sorgue - Landerneau - Le Cannet - Le Havre - Lens - Le Rayol - Le Canadel/Mer - Les Sables-d’Olonne - Les-Saintes-Maries-de-la-Mer - Libourne - Lille : Villeneuve d’Ascq, Roubaix, Tourcoing, Croix, Graveline, Cassel, Valenciennes - L’Isle-sur-la-Sorgue - Lodève - Lyon - Marseille - Martigues - Metz - Monaco - Montauban - Montpellier - Mougins - Nantes - Narbonne - Nice - Nîmes - Nogent/Seine -Ornans - Rennes - Rodez - Rouen - Saint-Étienne - Saint-Nazaire - Saint-Paul-de-Vence - Saint-Tropez - Sérignan - Sète - Strasbourg - Toulon - Toulouse - Tours - Valence - Vallauris - Vence - Vendôme - Villeurbanne

Et juste des musées et expositions temporaires pour quelques villes étrangères : Amsterdam : Harlem, Rotterdam, La-Haye, Bois-le-Duc, - Bâle - Berlin - Bruxelles - Genève - Liège - Londres - Madrid - Milan - Monaco - Venise

André Balbo

sources : Visites, Marmottan, Luxembourg, Wikipédia, impressionniste.net

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vendredi 23 juin 2017,    Expositions