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Risquez l’Art cinétique avec Dynamo et ses sensations fortes au Grand Palais !


Vous ne serez pas ici considérés comme de simples spectateurs, mais choyés comme une part de l’œuvre. Comme la lumière, le mouvement, les pulsations, vos perceptions sont ici parties prenantes de l’expérience artistique.

Si j’osais la comparaison, l’exposition Dynamo qui s’ouvre au Grand Palais sur 3 700m2 pourrait être rapprochée des recherches de sensations que l’on fait volontairement en se rendant sur une fête foraine en quête d’émotions et d’extrême.

Évidemment, ici l’alibi artistique est d’un niveau stratosphérique, l’esthétique et l’expérimental sont omniprésents, et toutes les précautions sont prises (zones sensibles indiquées) pour signaler aux épileptiques, aux claustrophobes et à quelques autres, qu’il ne faut tout de même pas pour eux être systématiques dans leur visite. Le train fantôme leur sera évité.

Depuis quelque temps, on sentait monter à Paris un net regain d’intérêt pour l’art cinétique, ne serait-ce qu’avec Soto au Centre Pompidou, et Le Parc au Palais de Tokyo. Avec l’exposition Dynamo, c’est l’apothéose grand format de ce mouvement qui fête son siècle, avec des œuvres des quelque 150 artistes qui l’animèrent en leur temps, et dont certains des princes et des précurseurs se nomment François Morellet, Julio Le Parc, Soto, Jean Tinguely, Agam, Calder, Duchamp, Delaunay, ou Vasarely, et les collectifs d’artistes tels que le GRAV (groupe de recherche d’art visuel) et le groupe Zero.

Ne cherchez pas dès l’entrée les grands anciens. Ils sont relégués en fin d’expo, comme pour lester le souvenir et le trouble que vous laissera cette expérience esthétique et sensuelle. Dans ce parcours inédit, riche et aussi un peu physiquement éprouvant (certains en sortent un peu groggy tout de même), nul ne sait à l’avance ce qu’il y trouvera : des émotions, une meilleure connaissance de ses sens, un engagement plus fort, des vertiges, des éblouissements, de nouvelles idées, une vitalité ragaillardie, un trouble ou une stupéfaction.

Au début, les œuvres sont assez récentes et pratiquent en abondance néons, miroirs, moteurs et pulsations. Ainsi du Rotating Labyrinth (2007) de Jeppe Hein où le visiteur est invité à marcher en rond, parmi les bandes concentriques de miroirs polis, alors qu’à côté les paraboles miroitantes et monochromes, en aluminium laqué, d’Anish Kapoor vous aspirent et vous font réfléchir, sans jeu de mot, à la juste distance.

Anish Kapoor, Untitled (2008) Aluminium laqué. Anish Kapoor, Untitled (2008) Aluminium laqué.

François Morellet expose près d’une dizaine d’œuvres, bien espacées les unes des autres, fortes (Triple X Neonly, Néons dans l’espace, Trois grilles se déformant). L’environnement porte en lui la transformation de l’œuvre, peut-être autant que le déplacement du spectateur.

La majorité des artistes dont les œuvres sont ici montrées ont parfaitement perçu les apports que recelaient les révolutions scientifiques, en physique, en optique donc, et aussi en psychologie. Et travailler sur l’apparition par exemple entraîne en creux son contraire : faire apparaître la disparition.

Pouvons-nous nous fier à ce qui nous entoure, quand Jean Tinguely prononce que "l’unique chose stable, c’est le mouvement, partout et toujours".

Avançant dans ce parcours considérable, où il convient de bien être attentif et de ne rien manquer de cette accumulation exceptionnelle d’œuvres essentielles, on sera peut-être surpris au bout d’un moment d’une quasi absence de sons mis à part ceux des moteurs et du vent des ventilateurs.

Voyage philosophique : "l’objet ne dit rien et se laisse explorer. Sa mécanique est visible. Où est le mystère ? Celui qui regarde se trouble."

Plus loin, des pièces où l’on peut pénétrer, en vision/immersion, dont celle d’Ann Veronica Janssens, Daylight blue, sky blue, medium blue, yellow (2011), avec brouillard artificiel et filtres colorés.

Distorsion, sensation tactile, visuelle bien sûr, oser les traversants, les boîtes, magies et superpositions de trames, comme les labyrinthes. Je vous assure que l’expérimentation comblera les artistes, les amateurs, les curieux, et chacun des membres de la famille, du plus ancien (l’art cinétique commença en 1913) à la gamine observatrice et dotée d’une dose suffisante de curiosité comme d’esprit d’aventure.

Soyez surtout l’explorateur égoïste de ce parcours comme de vos réactions. À l’écoute de vous-même et de vos ressentis. Vous êtes ici les invités d’artistes, comme les animateurs du Groupe de recherche d’art visuel (Rossi, Le Parc, Morellet, Sobrino, Stein, Yvaral), qui proposent un labyrinthe très imaginatif, et qui considèrent que le spectateur est (ou doit être ?) capable de réagir et de percevoir. Utopiques comme seuls peuvent l’être encore les artistes, leur slogan était et demeure "Défense de ne pas participer, de ne pas toucher, de ne pas casser".

Un tout petit regret, quand j’ai lu la phrase "J’ai toujours cru que la perception était le médium permettant d’expérimenter directement des façons d’être".

Richard Anuszkiewicz. Concave and Convexe : Three Unit Dimensional 1967. Émail sur contreplaqué. Collection de l’artiste.

Qu’il n’y ait pas eu une petite bretelle théorique vers les dérives telles que les pratiquaient les lettristes et les situs. Sic transit gloria mundi...

Une exposition qui fera évidemment date, même si elle aura du mal, le sujet est plus ardu, à réaliser les scores de celles qui la précédèrent ici même, Bohèmes, Hooper, et Cie. À voir.

Dynamo. Un siècle de lumière et de mouvement dans l’art, 1913-2013, du 10 avril au 22 juillet 2013 au Grand Palais, entrée Champs-Élysées, métro Champs-Élysées-Clémenceau, tous les jours sauf le mardi de 10 à 20h, nocturne jusqu’à 22h le mercredi. 13 ou 9€ (16-25 ans, familles nombreuses), ou gratuit pour les moins de 16 ans, les demandeurs d’emplois dans le cadre de l’opération "La Macif, la Culture pour tous", et pour les bénéficiaires du RSA, et du minimum vieillesse.

Voir aussi Soleil froid, au Palais de Tokyo. Du 27 février au 20 mai 2013, avec des travaux de l’un des maîtres de l’art cinétique : Le Parc.

Soto, au Centre Pompidou. Du 27 février au 20 mai 2013. 20 œuvres d’un autre maître du renouveau de l’art cinétique.

Vous retrouverez dans les articles 2012 à Paris : les grandes expositions de A à Z et 2013 à Paris : LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans les articles Calendrier 2012 des grandes expositions à Paris, et CALENDRIER 2013 des grandes expositions à Paris, ces mêmes expositions sont classées par dates.

Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez apporter à ces programmes.

Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : LA SEMAINE des expositions, musées, et galeries : que faire à Paris du....

Enfin, contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer.

Nous avions établi notre sélection, pour Paris, des meilleurs catalogues des expositions 2012, en vous indiquant en plus les nominés, et les primés au Prix CatalPa 2012 pour les catalogues d’expositions de Paris.

Nous procédons de la même manière cette année, avec les MEILLEURS CATALOGUES des expositions 2013 à Paris.

Le catalogue de cette exposition en fait partie.

André Balbo

sources : visite, RMN-GP

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

lundi 12 octobre 2020,    Expositions