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DERNIERS JOURS au Louvre : Thomas Cole et la naissance de la peinture de paysage en Amérique


Depuis quelque temps déjà, les Américains compteraient parmi les principaux visiteurs étrangers du musée du Louvre, alors que curieusement l’art américain y reste quasiment pas représenté.

Cela suffirait-il à justifier, en cette année 2012, cette nouvelle volonté affichée par le plus grand musée du monde de s’engager dans l’art américain, même si c’est avec prudence et modération, pour une collaboration de plusieurs années, avec le High Museum of Art (Atlanta, Georgie), le Crystal Bridges Museum of American Art (Bentonville, Arkansas) et la Terra Foundation for American Art (Chicago, Illinois, et Paris).

La première étape de ce partenariat dont le nom de code sera entre nous « New Frontier : l’art américain entre au Louvre », est l’exposition-dossier (une exposition minuscule) « Thomas Cole et la naissance de la peinture de paysage en Amérique », à travers quatre des œuvres de Thomas Cole et un tableau de Asher B. Durand.

Thomas Cole (1801-1848), peintre américain, peut être considéré comme le maître du premier genre pictural identitaire aux États-Unis, la peinture romantique et naturaliste à la fois du paysage américain, de ses grands sites naturels, et baptisée par la suite l’Hudson River School.

Selon le commissaire de l’exposition Guillaume Faroult, conservateur au département des Peintures du musée du Louvre, Thomas Cole, avec son premier disciple Asher Durand, a été profondément influencé par Lorrain et Poussin lors de la visite commune qu’ils firent au Louvre. En miroir de leurs œuvres, plusieurs tableaux qui ont joué un rôle dans le travail des deux hommes, sont également présentés, comme ceux de William Turner et de John Constable.

La Croix dans la contrée sauvage a été peint en 1845 par Thomas Cole (1801-1848), alors que le travail de l’artiste avait atteint sa pleine maturité, et sans qu’il lui ait été commandé au préalable. Dans une lettre du mois de décembre, il déclarait avec fierté : « Je pense que c’est une de mes compositions les plus réussies. C’est une peinture circulaire [sic], et bien que peinte en dépit d’une des fameuses règles de l’art, à savoir que la lumière ne doit jamais être exactement au centre de l’image, je pense qu’elle est susceptible de plaire, car elle est originale ».

Thomas Cole s’inspire directement d’un apologue en vers de la poétesse anglaise Felicia Hemans (1793-1835) décrivant au cœur de la nature sauvage américaine un chef amérindien endeuillé, méditant devant la tombe du missionnaire européen qui l’a converti à la foi chrétienne. Sous la caresse du contre-jour, le paysage a adopté les demi-teintes et les passages subtils caractéristiques des paysages idéaux de Claude Lorrain. La Wilderness n’est plus ici l’espace hostile des tableaux de la décennie précédente, mais elle possède désormais les prestiges nostalgiques de l’Eden perdu.

Pour ce tableau, Cole a adopté le dispositif singulier d’un faux cadre en trompe l’œil, qui tout à la fois magnifie cette vision idyllique de la nature américaine, et propose une subtile mise en abyme et de l’art de peindre et du plaisir de contempler. Le tableau fut présenté à New York lors de la grande exposition rétrospective posthume de l’artiste en 1848.

En 1975, le Louvre faisait l’acquisition du tableau La Croix dans la contrée sauvage, de Thomas Cole , et c’est ainsi, autour de cette œuvre unique, qu’en 2012 l’art américain entrera au Louvre. Ce tableau marque l’aboutissement de la réflexion du peintre, initiée dès 1825, autour de la représentation d’un certain type de paysage américain, grandiose et en partie sauvage (The Wilderness).

Thomas Cole (1801-1848), La Croix dans la contrée sauvage, 1845. Huile sur toile, Paris, musée du Louvre © 2008 RMN / Jean-Gilles Berizzi

Portées par un sentiment particulier de la nature élaboré par la littérature américaine contemporaine (de James Fenimore Cooper ou de William Cullen Bryant), les œuvres de Cole, et bientôt de son compagnon Asher B. Durand, initièrent un genre particulièrement fécond et spécifique de la jeune école de peinture américaine.

Cinq œuvres provenant des fonds des institutions partenaires ont été sélectionnées et permettent de rendre compte de ce moment inaugural. En regard de La Croix dans la contrée sauvage, du Louvre, sont présentés :
La Tempête (High Museum of Art, Atlanta), l’un des tout premiers paysages de l’artiste,
- le grand Paysage avec une scène du Dernier des Mohicans, peint par Cole en 1826 (collection de la Terra Foundation for American Art), un de ses premiers chefs-d’œuvre,
- et sa dernière toile, Le Bon Pasteur, de 1848 (Crystal Bridges Museum of American Art).
- Enfin, une peinture d’Asher B. Durand (High Museum of Art, Atlanta) démontre l’influence profonde exercée par Cole sur ses contemporains.

Présentée au Louvre, l’exposition-dossier « Thomas Cole et la naissance de la peinture de paysage en Amérique » sera par la suite accueillie par chacun des musées partenaires. Les œuvres seront présentées au Crystal Bridges Museum of American Art à Bentonville, Arkansas (du 12 mai au 13 août 2012), puis au High Museum of Art à Atlanta, Géorgie (du 22 septembre au 6 janvier 2013).

Musée du Louvre, exposition-dossier « Thomas Cole et la naissance de la peinture de paysage en Amérique  », jusqu’au 16 avril 2012, Aile Denon, 1er étage, salle 32. Tous les jours, sauf le mardi, de 9h à 17h45, les mercredis et vendredis jusqu’à 21h45. Accès avec le billet d’entrée au musée : 10€. Gratuit pour les moins de 18 ans, les moins de 26 ans résidents de l’UE, les enseignants titulaires du Pass éducation, les demandeurs d’emploi, les adhérents des cartes Louvre familles, Louvre jeunes, Louvre professionnels et Amis du Louvre, ainsi que le premier dimanche du mois pour tous. 01 40 20 53 17 - www.louvre.fr

Vous retrouverez dans l’article « 2012 à Paris : les grandes expositions de A à Z » les différentes expositions 2012 déjà annoncées par leurs établissements et musées, et dans l’article « Calendrier 2012 des grandes expositions à Paris », ces mêmes expositions classées par dates.

David méditant devant la tête de Goliath, d’Orazio Gentileschi, huile sur lapis-lazuli, exposition Artemisia

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André Balbo

sources : Le Louvre, Le NouvelObs

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lundi 6 mai 2019,    Expositions