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L’église des Billettes et le dernier cloître de Paris, dans le Marais

Le cloître et l’église des Billettes sont des édifices religieux situés au 24 rue des Archives. Catholiques à l’origine, ils furent affectés au culte de l’église luthérienne au XIXe siècle.


L’histoire des Billettes

Selon les chroniques médiévales, avant que ne se dressent l’église et le cloître, on trouvait au 24 rue des Archives la maison du Juif Jonathas. Le 2 avril 1290, jour de Pâques, Jonathas aurait profané une hostie consacrée en la jetant dans une marmite. L’hostie se serait alors mise à saigner. La maison fut ainsi appelée celle du "Miracle" et devint très vite un lieu de pèlerinage important.

En 1294, un bourgeois de la ville de Paris reçut l’autorisation d’édifier une chapelle expiatoire à l’emplacement de la maison « où Dieu fut bouilli ». En 1299, le roi Philippe le Bel y installe les frères hospitaliers de la Charité Notre Dame (appelés aussi billettes) pour assurer le service religieux de la chapelle. Les dons affluent dans cette communauté qui fait reconstruire l’église, consacrée à la trinité, à la vierge et à tous les saints en 1405 et y ajoute un cimetière et un cloître (encore visible) en 1427.

La règle des hospitaliers se relâchant avec les siècles, le nombre de religieux diminuant, en 1631 s’y installe une autre communauté, les Carmes réformés de l’Observance de Rennes (qui adoptent le nom de Carmes - Billettes) ; ils reconstruisent l’église en 1756-58 selon les dessins de l’architecte dominicain Claude Navan dans le style néoclassique que nous lui connaissons aujourd’hui. Désaffectés pendant la révolution, la ville de Paris rachète l’église et le couvent en 1800 ; l’église est affectée au culte luthérien en 1812 puis restaurée ; les bâtiments conventuels ont été transformés en école à la fin du XIXe siècle ; le cloître de 1427 a été sauvé et restauré à la fin du XIXe siècle et à la fin du XXe siècle ; dernier cloître de Paris, il séduit par ses petites dimensions et sa simplicité.

Des expositions consacrées aux artisanats du monde y sont régulièrement organisées : tapis kilim, meubles de l’Himalaya. Le mélange entre les cultures crée une atmosphère souvent douce et chaleureuse.

Quelques anecdotes

Le nom de « billettes » vient de l’habit primitif des frères hospitaliers de la Charité Notre Dame ; en effet, celui-ci était orné de billettes, figure héraldique en forme de rectangle.

La légende du juif Jonathas d’après la Chronique de Bonfons, 2 avril 1290 : "Un juif ayant prêté de l’argent sur gage à une pauvre mais méchante femme, demeurant à Paris, convint d’un marché avec cette malheureuse : elle lui porterait le saint sacrement qu’elle recevrait le jour de Pâques. Elle alla à Saint Merri, vint à la sainte et sacrée communion et comme un second judas elle porta l’hostie à l’infidèle, lequel soudain s’acharna à coups de « canivet » sur le corps précieux de notre seigneur, et bien que ce soit impossible, l’hostie saigna en grande abondance, ce qui n’empêcha pas le maudit hébreu de la jeter dans le feu d’où elle sortit sans nulle lésion et se mit à voler dans la chambre. Le juif forcené la prit et la lança dans une chaudière d’eau toute bouillante, et soudain cette eau fut changée en couleur de sang et aussitôt l’hostie s’éleva miraculeusement et apparut clairement et visiblement ce qui est caché sous le pain, à savoir la forme et la figure de notre seigneur Jésus Christ crucifié, non sans grand étonnement du juif, qui sans se convertir, se retira tout éperdu dans sa chambre. Ce forfait si détestable fut découvert par un fils du juif qui le dit aux enfants des chrétiens, ne pensant pas que cela fut la ruine de son père, ce qui causa qu’on entra au logis du criminel ; l’hostie trouvée et portée à Saint Jean en Grève, le juif fut pris et brûlé tout vif, selon la gravité de son crime."

Quiz :

Que pouvait-on voir au centre de ce cloître au Moyen Age ?
Réponse : un jardin et une fontaine.

Pourquoi reconstruit-on l’église au début du XVème siècle ?
Réponse : au début du XVème siècle, cette partie du Marais est fortement lotie et le niveau de la rue des Billettes a été modifié ; la chapelle expiatoire du XIIIème siècle se retrouve alors en contrebas de la rue ; les dons affluant, les hospitaliers font donc reconstruire une nouvelle église.

Quelle autre façade d’église l’architecte dominicain Claude Navan, a t-il dessiné à Paris au XVIIIème siècle ?
Réponse : la façade de Saint Thomas d’Aquin rue du Faubourg Saint Honoré.

De quelle activité d’utilité publique sont chargés les billettes, les pères de la merci et les capucins de la rue Charlot au XVIIème siècle dans ce quartier du Marais ?
Réponse : ils sont pompiers bénévoles.

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

22 Rue des Archives, 75004

01 42 72 38 79
dimanche 25 mai 2014,    Adele, Christian Frank, Pauline