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Le château de la Reine Blanche


La petite rue des Gobelins (anciennement appelée rue de Bièvre), cachée derrière l’avenue du même nom, est l’une des plus vieilles de Paris, avec plusieurs maisons en pierre, pan de bois, hourdis, construites entre 1450 et 1750. Au n° 17 subsiste l’une des plus belles maisons médiévales de Paris, pompeusement appelée "le château de la Reine Blanche", encore bien mieux visible de la rue Gustave Geoffroy.

Le nom de reine Blanche a suscité bien des curiosités. Était-ce Blanche de Castille, mère de Saint-Louis, ou bien Blanche d’Évreux, veuve de Philippe VI de Valois ? Il semblerait que tout cela soit faux, mais qu’un ancien hôtel, détruit en 1404, ait appartenu à la comtesse de Savoie, puis à la femme de Charles IV le Bel, Blanche de Bourgogne, restée célèbre pour avoir été enfermée avec sa sœur Jeanne et sa belle-sœur Marguerite dans la tour de Nesle, confondues pour adultère envers leur mari, les 3 fils du roi Philippe Le Bel.

C’est plutôt la proximité de la Bièvre qui nous éclaire sur les occupants cette fois-ci bien identifiés de l’hôtel reconstruit à la fin du XVe ou au début du XVIe siècle. A cette époque, deux familles de teinturiers s’étaient installées au bord de la Bièvre : les Gobelins et les Canayes. Ce sont ces deux familles qui occupèrent successivement son hôtel et le voisin situé au n°19. Les Gobelins les surnommèrent d’ailleurs "les maisons d’en bas" (situées plus près de la Bièvre), car, fort riches, ils possédaient également "la maison d’en haut", l’hôtel Mascarini, situé au n°3 de la rue, qui semble être la vraie maison familiale des Gobelins, avec le premier teinturier de la famille, Jean, installé ici dès 1447. Celui-ci est alors réputé pour ses teintures de laine, à laquelle il donne des tons de rouge à l’écarlate. Rappelons que c’est Colbert qui fondera sous Louis XIV la Manufacture Royale des Gobelins en 1663, soumise à l’autorité du premier peintre du roi, Charles Le Brun.

Mais revenons au château de la Reine Blanche. Il est d’abord vendu par Jehan Canaye avec ses ateliers de teinturerie à Michel Charpentier en 1572. Transformé en brasserie, l’hôtel deviendra le siège d’un club jacobin en 1790, puis une tannerie. Classé Monument Historique, l’édifice a été récemment restauré avec grand soin. Le corps de bâtiment, en pierre, est doté de deux tourelles d’escalier ; les escaliers sont portés par d’élégantes vis en chêne taillées en hélice. On reconnaît également une belle galerie couverte à pans de bois qui surplombe une autre cour plus vaste qui menait à une teinturerie en bordure de la Bièvre. La façade sur cour (visible rue Gustave Geffroy) est la plus admirable, avec ses fenêtres à meneaux et sa tourelle d’escalier en saillie sur la façade. Sous le bâtiment subsistent deux étages de caves voutées. Si vous le pouvez, entrez également dans la cour du n°19 rue des Gobelins, car la maison gothique que vous y découvrirez faisait également partie du domaine de la famille Gobelin. Enfin, en rejoignant la rue Berbier-du-Metz, en contrebas, vous rejoindrez les anciens ateliers de la manufacture de Glucq, où Jean Gobelin installa son activité de teinture.

Franck Beaumont

INFORMATIONS PRATIQUES :

Des visites guidées sont proposées par les propriétaires pendant l’été et lors des Journées du Patrimoine.

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Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

17 rue des Gobelins