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Il avait volé la Joconde…


Vincenzo Peruggia, le jeune ouvrier italien qui avait posé une vitre de protection sur le tableau de la Joconde, connaissait pour cette simple raison parfaitement bien le mode des accroches du célèbre tableau.

Le 21 août 1911, il s’introduit au musée du Louvre côté Seine, par une porte cochère, soulève la vitrine, et dérobe en un clin d’œil le chef-d’œuvre que Léonard de Vinci avait peint entre 1502 et 1506. C’est en tout cas ainsi que Jérôme Coignard le raconte dans son livre « Une femme disparaît » (éd. Le Passage), dont le titre est excellent.

Il parviendra à rejoindre son domicile dans le Xe arrondissement dans la plus grande discrétion, le tableau, libéré de son encadrement, caché sous sa blouse.

Le lendemain, la découverte du cadre orphelin, dans un escalier, sonne le tocsin de l’évidence : on a volé la Joconde ! Le directeur du Louvre sera limogé, toutes les pistes seront suivies, des peintres copistes qui visitèrent le Louvre, aux escrocs et aux trafiquants.

Guillaume Apollinaire en personne sera inquiété… et emprisonné, pour avoir un temps hébergé un petit escroc belge, emprisonné à son tour. Le poète ne dira rien, protégeant le petit escroc, qui avait par ailleurs déjà vendu deux petites statuettes dérobées dans ce même musée… dont l’une à un certain Picasso. Apollinaire s’abstiendra de révéler le nom aux enquêteurs.

Pendant ce temps, Vincenzo Perrugia démarche des antiquaires italiens de Florence avec le fabuleux tableau, que l’un d’eux identifie et récupère.

Peruggia sera jugé en Italie et condamné, avec compréhension, à 54 semaines de prison. Sa défense fut assez baroque. Il déclara avoir agi par patriotisme envers l’Italie, désirant lui rendre ce chef-d’œuvre volé par Napoléon. En fait vraisemblablement acheté par François Ier. Le roi fit venir Vinci en France, et celui-ci, équipé d’un cheval et d’une mule, arriva à son rythme avec 3 tableaux dont la Joconde.

Durant l’incarcération en Italie de Peruggia, les bonnes familles lui faisaient porter dans sa cellule les mets les plus fins. N’était-il pas un héros ? Condamné en France, il aurait certainement écopé d’une quinzaine d’années d’emprisonnement.

Pour les 100 ans de ce vol historique, les habitants de Peruggia, sa ville natale, rendirent à leur héros un vibrant hommage, mais la préfecture refusa toutefois qu’une rue de la ville porta son nom.

Le premier grand détournement de la Joconde est celui de Marcel Duchamp, qui lui fait porter moustaches et lui attribue le titre irrévérencieux de « L.H.O.O.Q. ». De Jean-Michel Basquiat à Botero, de Dali à Fernand Léger, nombreux furent les artistes qui s’en inspirèrent, accompagnèrent son triomphe planétaire… ou la travestirent sans ménagement.

André Balbo

sources : France Inter, France-Soir, L’Express

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lundi 6 mai 2019,    Expositions