L’OMS a annoncé aujourd’hui qu’elle abandonnait le nom de « grippe porcine » pour adopter celui « grippe A / H1N1, qui a l’avantage de nuire ni aux éleveurs de porcs ni au tourisme mexicain. Parallèlement, la plupart des médias français semblent encore attachés à utiliser le terme « grippe mexicaine », tandis que le ministère de la santé français opte pour « nouvelle » grippe A / H1N1. Mais soyons honnêtes, il s’agit sans doute là du côté le moins important de l’évolution de la grippe.
En ce qui concerne les statistiques, 11 pays font, selon l’OMS, désormais état de 257 cas confirmés de grippe A / H1N1. Les Etats-Unis annoncent 109 cas confirmés dont 1 décès et le Mexique confirme 97 cas, dont 7 décès.
Les autres pays avec des cas confirmés (mais pas de décès) sont : Canada (19 cas), Espagne (13), Royaume Uni (8), Allemagne (3), Nouvelle Zélande (3), Israël (2), Pays-Bas (1), Suisse (1) et Autriche (1).
Tout en soulignant une nouvelle fois que le risque d’une pandémie est « imminent », l’OMS ne conseille pas pour autant la fermeture des frontières ou les voyages en avion – mais ce n’est pas le cas de tout le monde. Le vice-président américain Joe Biden a par exemple déclaré à la télévision aujourd’hui qu’il déconseillait à sa famille de se retrouver dans des espaces confinées comme les avions ou les métros.
Les Etats-Unis, durement touchés, il est vrai, multiplient les mesures de prévention. Aux fermetures des écoles dans le Texas – qui concernent 53 000 élèves – se sont ajoutées aujourd’hui les fermetures des écoles dans Fort Worth, ce qui devraient tenir éloignés des écoles 80 000 élèves supplémentaires jusqu’au 11 mai.
En France, on essaie de ne pas céder à la panique. Ainsi, l’hospitalisation pour symptômes grippaux d’une petite fille de 9 ans ayant récemment séjournée au Mexique, n’a pas mené à la fermeture de son établissement scolaire dans le 18e arrondissement à Paris aujourd’hui. On a tout juste conseillé aux parents d’enfants de sa classe de les garder à la maison… et aux enfants qui étaient tout de même présents à l’école de se tenir écartés de ceux des autres classes.
Il est vrai qu’aucun cas n’a encore été confirmé en France. Cinq cas "probables" de la grippe A/H1N1 ont été recensés et 41 cas suspects sont en cours d’investigation. Mais, malgré l’attitude très (trop ?) « cool » adoptée dans le cas de l’établissement scolaire du 18e on sent bien qu’ailleurs, un vent de panique commence à souffler. L’hospitalisation d’un salarié de l’équipementier aéronautique Labinal, de retour d’une mission au Mexique, a par exemple poussé la direction de l’usine à envoyer ses 1.000 salariés en week-end anticipé cet après-midi…
On voyait aussi aujourd’hui apparaître les premiers usagers du Métro parisien portant des masques – des masques par ailleurs très recherchés. Cécile, mère de deux enfants et enceinte du troisième, avouait aujourd’hui avoir fait déjà cinq pharmacies pour acheter des masques – sans succès. « Toutes étaient en rupture de stock ».
Le Directeur général de la santé français a rappelé à ce propos la doctrine des autorités sanitaires en matière de masques : le port du masque chirurgical (1 milliard de masques chirurgicaux en stock) est réservé aux personnes malades afin qu’elles évitent de contaminer d’autres personnes. Le port du masque FFP2 (environ 700 millions en stock) est réservé aux professionnels dont le rôle en situation de pandémie serait capital (professionnels de santé, services de secours…).