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Carnavalet expose les peintures des églises de Paris au XVIIe siècle. Derniers jours.


L’exposition inédite "Les Couleurs du ciel" devrait absolument passionner les Parisiens cultivés et curieux de leur ville, comme contenter et ravir nos nombreux visiteurs provinciaux et étrangers.

Simon Vouet, L’Adoration du Nom divin par 4 Saints © Musée Carnavalet / Roger-Viollet

Elle est consacrée à la peinture du XVIIe siècle dans les églises de la capitale. Une sélection de près de 120 œuvres, dont 89 peintures, des dessins et des gravures, issus des collections françaises et étrangères, a été faite exceptionnellement pour cet événement ambitieux qui entend attirer l’attention de tous sur ces incroyables richesses artistiques qui furent en partie dispersées durant la Révolution et depuis, et dresser un bilan des recherches menées durant ces dernières décennies.

Cette exposition comme son ambition sont d’autant plus justifiées que ce patrimoine est particulièrement spectaculaire, d’une grande valeur artistique, et qu’il est aujourd’hui de toute évidence encore relativement peu connu du grand public.

Charles Poerson (1653-1925) Repos pendant la fuite d’Egypte Paris, musée Carnavalet © Musée Carnavalet / Roger-Viollet

Pourtant nos églises furent décorées au cours du XVIIe siècle par les plus grands maîtres français comme Nicolas Poussin, Simon Vouet (qui fut peintre du roi, s’il vous plaît !), ou Philippe de Champaigne. Le roi fit remonter les meilleurs d’entre eux qui travaillaient alors en Italie.

De cette manière, les églises de Paris seraient en droit de devenir en quelque sorte les plus anciens musées de la capitale. D’ailleurs, n’hésitez pas à faire ici, comme si vous étiez en Italie, de l’exploration artistique sauvage en pénétrant, à l’improviste, dans les églises que vous rencontrerez sur votre chemin. Il sera bien rare que vous n’y fassiez aucune découverte de bonne tenue si tant est que l’église choisie soit... d’un certain âge.

Le musée Carnavalet et la COARC proposent donc au visiteur de redécouvrir le dynamisme créatif et la peinture religieuse du XVIIe siècle.

Le parcours de cette exposition suit un axe chronologique et stylistique à partir duquel sont développées les grandes problématiques de l’art religieux :
importance et diversité des commanditaires (famille royale, communautés religieuses, marguilliers, confréries),
étapes de la création (dessins préparatoires, réductions, modelli),
intégration des décors dans l’architecture, dévotions et représentations bibliques reflétant la spiritualité au XVIIe siècle.

Sous Henri IV et Marie de Médicis, de 1585 à 1630, l’essor économique bénéficie aux églises de la capitale quand de nouveaux ordres religieux s’y implantent, construisent ou rénovent des édifices plus anciens. La 1ère salle présente des œuvres majeures des peintres Quentin Varin et Georges Lallemant.

Sous Louis XIII et Anne d’Autriche, de 1630 à 1650, c’est l’âge d’or pendant lequel, malgré quelques difficultés, le travail se poursuit et la peinture se renouvèle.

Autoportrait de Simon Vouet, Peintre du roi.

Simon Vouet, revenu d’Italie en 1627, regroupe dans son prestigieux atelier toute une génération de peintres qui fait naître une "monumentalité religieuse lyrique", alors qu’un peu plus tard, autour de Nicolas Poussin, et avec La Hyre, Champaigne et Eustache Le Sueur, naissait "l’atticisme parisien", plus sobre, harmonieux et mesuré. Vous étiez dans le 2e salle.

Sous Louis XIV, de 1660 à 1680, étrangement les chantiers religieux se feront plus rares. Le peintre qui s’impose alors est Charles Le Brun, d’un style assez classique, mais aux mises en scène puissantes et théâtrales, comme le montre le retable peint par Louis Licherie de Beurie à l’église Saint-Étienne-du-Mont. Vous allez quitter la salle 3.

Dans la 4e salle, quelques ornementations des chapelles privées des églises, dont les précieux lambris peints par Jean de Saint-Igny pour la chapelle de la Vierge, à Saint-Germain-des-Prés, et aujourd’hui à Carnavalet.

Vous verrez également des tapisseries dont La Tenture de la vie du Christ, tissée à la fin du XVIe pour l’église Saint-Merri, encore un peu médiévale, et celles destinées à l’église Saint-Gervais, à la cathédrale Notre-Dame, et à l’église Saint-Étienne-du-Mont (atticisme parisien).

Un ensemble unique de travaux préparatoires aux Mays de Notre-Dame-de-Paris (dont le jubilé sera fêté en décembre 2012), ces grands tableaux offerts chaque année à la cathédrale par la confrérie Sainte-Anne et Saint-Marcel des orfèvres est également présenté (dessins préparatoires et réductions peintes).

Une salle évoque l’abbaye du Val-de-Grâce, un des rares ensembles du XVIIe (sous la régence d’Anne d’Autriche) qui nous soit parvenu intact, avec en particulier Le Sommeil d’Élie, de Philippe de Champaigne et La Manne, de Jean-Baptiste de Champaigne, son neveu.

Le reste, s’il n’est pas négligeable, reste anecdotique : esquisses et modelli de Jouvenet, Coypel, les frères Louis et Bon de Boullogne, et Charles de La Fosse, présenté pour la première fois au public depuis 1974.

Et figurez-vous que le célèbre peintre Mignard, de qui nous viennent "les mignardises", et qui faisait des toiles légères, s’était aussi commis dans le religieux, et de belle manière !

Ce que certainement aucune autre exposition actuellement à Paris ne peut vous offrir devient sur un tel sujet très généreusement accessible : votre visite est presque illimitée. Vous êtes en effet en mesure de poursuivre à votre gré, selon le parcours que vous déterminerez, et à votre rythme, vos découvertes des trésors artistiques des églises anciennes de Paris, riches des informations recueillies au préalable au musée Carnavalet !

Cette manifestation est complétée donc par une invitation à découvrir celles des églises parisiennes ayant conservé leurs décors du XVIIe siècle, et celles ayant bénéficié des récentes restaurations que la Ville de Paris entreprend pour la conservation de ce patrimoine religieux,
- en particulier Saint-Eustache
- et Saint-Joseph-des-Carmes,
- mais également pour l’exceptionnelle et richement dotée église de Saint-Nicolas-des-Champs,… célèbre à travers le monde entier mais que malheureusement si peu de Parisiens connaissent. Elle est certainement l’une des églises de Paris qui mériterait le plus d’être nettoyée et restaurée, compte tenue de ses richesses artistiques conservées dans le contexte architectural dans lequel elles ont été créées, et des restaurations récemment effectuées dans certaines de ses chapelles privées qui redonnent à ces lieux l’éclat du Grand Siècle.

Voulez-vous connaître l’exceptionnelle cerise sur ce gâteau qu’est l’église de Saint-Nicolas-des-Champs, ? Elle a le seul retable de Paris de cette époque qui soit demeuré en place. Et de qui pensez-vous qu’il soit ? De Simon Vouet, en personne ! Ah, les touristes étrangers ont bien raison de s’y rendre aussi nombreux !

Encore un peu de patience...

Eustache Le Sueur (1616-1655), Résurrection du fils de la veuve de Naïm, 1640-1655, Paris, église Saint-Roch © COARC / Roger-Viollet

Mais bien d’autres églises (Saint-Merri, Saint-Roch, Saint-Étienne-du-Mont, etc) recèlent aussi de grandes et belles œuvres. N’hésitez d’ailleurs pas à nous communiquer vos découvertes les plus exceptionnelles. Au pire, que pouvez-vous craindre ? Ne pas voir un "Simon Vouet" et "tomber" sur un "Delacroix" ? La belle affaire !

Cette exposition est organisée par la Conservation des œuvres d’art religieuses et civiles de la Ville de Paris (COARC), en collaboration avec le musée Carnavalet. Ses commissaires généraux sont Jean-Marc Léri, conservateur général et directeur du musée Carnavalet et Daniel Imbert, conservateur général et responsable de la COARC, le commissaire scientifique Guillaume Kazerouni, professeur d’histoire de l’art à la Manufacture des Gobelins, et les commissaires Thierry Sarmant, conservateur en chef au musée Carnavalet et Lionel Britten, chargé d’études documentaires, COARC.

Les Couleurs du ciel. Peintures des églises de Paris au XVIIe siècle. Du 4 octobre 2012 au 24 février 2013. Musée Carnavalet, 23, rue de Sévigné 75003 Paris. Ouvert tous les jours de 10 à 18h, sauf lundi et jours fériés.

Vous retrouverez dans les articles 2012 à Paris : les grandes expositions de A à Z et 2013 à Paris : les grandes expositions de A à Z les différentes expositions 2012 et celles de 2013 déjà annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans l’article Calendrier 2013 des grandes expositions à Paris, ces mêmes expositions sont classées par dates.

Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez apporter à ces programmes.

Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : "LA SEMAINE des expositions, musées, et galeries : que faire à Paris du...".

Nous tenterons aussi de vous les présenter chaque mois , à partir de Février 2013.

Enfin, contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous avons établi notre sélection, pour Paris, des MEILLEURS CATALOGUES des expositions 2012, celui de cette exposition en fait partie, en vous indiquant en plus les nominés, et les primés au Prix CatalPa 2012 pour les catalogues d’expositions de Paris.

Nous procéderons de la même manière en 2013, avec PARIS 2013 : les meilleurs catalogues d’expositions de Paris. Celui de cette exposition en fait partie.

André Balbo

sources : visite, Carnavalet

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Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

23 Rue de Sévigné 75003 Paris

- Du 4 octobre 2012 au 24 février 2013

- Ouvert tous les jours de 10 à 18h, sauf lundi et jours fériés

01 44 59 58 58
lundi 6 mai 2019,    Expositions