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Pourquoi Jean-Luc Mélenchon est le 3e homme de la présidentielle à Paris

ANALYSE 11,09% à Paris avec un pic à 17,40% dans le 20e arrondissement (voir plus bas), 11,10% dans la France entière... Si Paris vote traditionnellement UMP ou PS, Jean-Luc Mélenchon y réalise un score honorable puisqu’il arrive ici en position de 3e homme du 1er tour. Décryptage.


Paris n’a jamais été la ville des extrêmes. La Révolution ? La Commune ? Du passé. Les Parisiens, dans leur globalité, votent au centre : centre droit, centre gauche et centristes. En 2007, à Paris, Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal dépassaient tous deux les 30% quand François Bayrou atteignait les 20%. Cette élection présidentielle de 2007 n’avait certes laissé que très peu de place aux petits candidats. Mais Jean-Marie Le Pen était crédité dans la capitale (4,58%) d’un score inférieur à sa moyenne nationale (10,44%). Le vote FN ne prend pas à Paris. Mais le vote d’extrême gauche non plus. En témoignent le score d’Olivier Besancenot (3,42%) et d’Arlette Laguillier (3,05%) en 2002, loin de leurs 5% nationaux.

Alors... alors comment Jean-Luc Mélenchon a-t-il réussi la prouesse de réunir 11,09% des suffrages exprimés à Paris ?

Hypothèse 1 : un "extrêmiste raisonnable"

C’est le paradoxe de Jean-Luc Mélechon. Un ex-socialiste représentant les communistes. Un sénateur parlant au nom des oubliés de la République. Un homme refusant toute alliance avec le PS mais cité malgré tout avec insistance dans les supputations de gouvernement socialiste. Le charisme et le bagout du "Mél" parviennent à faire oublier qu’il appartient à la caste politique depuis plus de 30 ans. Avantage de cette caractéristique "double face" : il attire à la fois les déçus du Parti socialiste, les écologistes égarés et les révoltés du NPA attirés par sa prise de la Bastille du XXIe siècle. En bref, les gauchistes parisiens, si raisonnables et enclins au vote utile, ont trouvé en Mélenchon un porte-voix suffisamment puissant pour que leurs voix ne finissent pas aux oubliettes des petits candidats...

Hypothèse 2 : la révolution rouge avant la raison rose

François Hollande avait appelé voici une quinzaine de jours au vote utile. Les sondages et les résultats de ce 1er tour ont montré que l’argument vote utile n’était pas si opportun. De nombreux électeurs de gauche ont ainsi pu se faire plaisir comme en témoigne la présence de militants Front de gauche dimanche soir rue de Solférino. La proximité entre les deux partis ne se dément pas. L’appel à la prise de la Bastille a en outre permis de créer une véritable émulation, un vote d’adhésion alors que le vote Hollande est fortement entaché d’anti-sarkozysme.

Cette hypothèse rend la perspective des législatives assez vertigineuse pour le PS. Car ce vote d’adhésion pourrait s’amplifier et enrayer la belle machine socialiste dans la course à l’Assemblée.

Et vous ? Vous penchez plus pour l’hypothèse 1 ou 2 ? Ou aucune ? Ou les deux ? Contribuez.

Retrouvez ici les résultats globaux du premier tour à Paris et ci-dessous les scores enregistrés par Jean-Luc Mélenchon dans les 20 arrondissements de Paris.

1er arrondissement 7,91%
2e arrondissement 10,23%
3e arrondissement 10,16%
4e arrondissement 9,73%
5e arrondissement 10,26%
6e arrondissement 5,96%
7e arrondissement 3,48%
8e arrondissement 4,10%
9e arrondissement 9,33%
10e arrondissement 14,89%
11e arrondissement 14,10%
12e arrondissement 11,65%
13e arrondissement 13,56%
14e arrondissement 11,46%
15e arrondissement 7,35%
16e arrondissement 3,19%
17e arrondissement 7,25%
18e arrondissement 15,34%
19e arrondissement 15,74%
20e arrondissement 17,40%

Source : ministère de l’Intérieur

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lundi 15 février 2016,    Benoît