Quand un petit phoque quitte ses parents...

Un jeune phoque a décidé de quitter sa mère et la mer. Hors de l’eau et loin de sa famille, il réussit à sauver sa vie alors qu’une jeune femme le croyait perdu. Cette courte histoire fonctionne comme un conte philosophique qui enseigne la confiance et la persévérance. Le phoque rappelle les personnages des films d’animation de Petit à Petit ( 2007 ), qui doivent faire face à des obstacles qui, s’ils ont l’air insurmontables, ne le sont pas dès lors que celui qui doit les affronter refuse de se laisser abattre. C’est l’obstination des enfants, opposée à la facilité à renoncer des adultes, qui fait avancer l’histoire au moment même où on la croyait terminée.

Les illustrations de Goele Dewanckel sont magnifiques. Réalisées au pastel gras, elles se déploient sur les doubles pages de ce petit livre dans des tons de bleu et de noir. Les formes arrondies du phoque, d’un galet, d’une femme en robe et d’un chat en boule se font échos et créent un univers épuré dont l’angoissante noirceur est apaisée par les courbes omniprésentes. L’arrivée du phoque dans sa nouvelle vie apporte sur le papier des taches rouges. Tout va changer pour lui, parce qu’il l’a décidé. Et le monde anguleux de la jeune femme qui le voyait déjà mort est désormais ponctué d’un fauteuil tout rond : grâce au phoque, elle a va prendre sa vie en main et en faire ce qu’elle veut !

Ce joli conte superbement illustré enseigne avec pudeur et simplicité à n’avoir plus peur de partir à la découverte d’un nouveau monde.

Le Phoque, écrit par Caroline Lamarche et illustré par Goele Dewanckel, aux éditions du Rouergue, dans la collection Varia. 18,5x15cm / 40 pages / Sorti le 5 mai 2008 / 14 euros.