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Blanchiment : Florence Lamblin a démissionné

Face à la pression du public et des médias, Florence Lamblin a cédé : Lundi 22 octobre, son avocat, Me Jean-Marc Fedida, a annoncé que l’élue EELV mise en examen pour blanchiment d’argent avait régularisé sa situation auprès du Fisc et démissionné de ses mandats.


« Florence Lamblin a aujourd’hui régularisé sa situation à l’égard de l’administration des impôts en produisant des déclarations rectificatives et en réglant l’impôt qu’on lui reprochait de ne pas avoir déclaré », a indiqué l’avocat sur BFMTV, après avoir annoncé à RTL que sa cliente avait « pris la décision de démissionner de ses mandats internes au sein du parti des Verts et de démissionner de ses mandats électifs ».

Depuis l’annonce de la mise en examen de l’élue EELV Florence Lamblin, la classe politique de la capitale se déchaîne entre les (rares) soutiens et les demandes de démission immédiate. Mais ce n’est pas tout : Les médias semblent aussi prendre un malin plaisir à enfoncer l’élue, avant même que tout jugement soit rendu.

Après les vertes sorties médiatiques de ses collègues dont Noël Mamère et Eva Joly, des médias comme Paris-Match et Le Canard Enchaîné semblent vouloir dresser un portrait à charge d’une femme qui reste encore aujourd’hui une simple suspecte.

Le Figaro et Paris-Match, d’abord, sont parvenus ce mardi 16 octobre à lier Meyer Elmaleh, le financier de Genève soupçonné d’avoir blanchi l’argent de la drogue et d’être la tête pensante du réseau, et Florence Lamblin. Mais le lien est plus que ténu : D’après les deux journaux, la tante du financier serait actionnaire d’une structure dirigée par Isaac Khaski, "un proche" de l’élue EELV... "La tante d’un proche" : On a vu des liens plus solides.

Dans le même temps, le Canard Enchaîné et Paris-Match, décidément très renseigné, sortaient des archives financières une informations propre à faire bégayer le détective Philip Marlowe himself : Florence Lamblin serait actionnaire d’une boutique en ligne de sex-toys "bio"... Cette fois-ci, il ne faut même pas chercher de lien avec l’affaire de blanchiment : Il n’y en a pas.

En fin de semaine dernière, le monde politique parisien tombait des nues en apprenant qu’une adjointe au maire du 13e arrondissement était suspectée de blanchiment d’argent en bande organisée. Le lundi 15 octobre, son avocat avait affirmé sur Canal+ que Florence Lamblin ne démissionnera pas de son mandat de conseillère.

Fiscalité approximative ou blanchiment d’argent sale ?

Si elle s’est vu retirer lundi matin sa délégation par le maire d’arrondissement Jérôme Coumet (PS), elle conservera tout de même son mandat de conseillère de Paris et son statut d’adjointe, sans percevoir d’indemnité.

Dans un communiqué, Bertrand Delanoë avait invité Florence Lamblin, « compte tenu de la gravité des faits reprochés et de sa mise en examen (...), à en tirer toutes les conséquences sur l’exercice de son mandat issu du suffrage universel ».

Parmi les soutiens officiels de l’élue, Yves Contassot s’est fait le plus médiatique, accusant « le maire de Paris [de ne pas avoir] les mêmes propos vis-à-vis des élus socialistes condamnés ou mis en examen ».

Vendredi 12 octobre, les enquêteurs de la Direction centrale de la police judiciaire arrêtaient une vingtaine de suspects dans une vaste affaire de blanchiment de la drogue, dont une dizaine de notables. Parmi eux : Florence Lamblin. Lors d’une perquisition, la police retrouvait 400.000 euros en liquide qu’elle suspecte de provenir d’un immense trafic de stupéfiants portant ces six derniers mois sur 8 tonnes de cannabis.

Me Jérôme Boursican, son avocat, déclarait ce lundi matin que sa cliente était innocente, reprochait à Bertrand Delanoë d’avoir été un peu vite en se félicitant de sa démission, et affirmait que l’argent avait été retrouvé dans un coffre à la banque, et qu’il provenait d’un héritage...

« Quand on a 400.000 euros d’un héritage, faut-il le déclarer ? » s’interrogeait-il de façon plutôt cynique...

De cynisme, il n’était pas vraiment question, à droite comme à gauche, lorsque Jean-François Legaret, président du groupe UMP, se chargeait de faire la morale à l’élue, lui rappelant qu’« un adjoint est un représentant de l’Etat, un officier d’état civil, c’est un statut peu compatible avec une mise en cause dans une affaire crapuleuse », ou quand Noël Mamère (député EELV) se faisait le défenseur de la droiture civique : « Elle dit "ce n’est pas de l’argent sale, c’est de la fraude fiscale". Si c’est de la fraude fiscale, il faut qu’elle démissionne immédiatement de ses fonctions ».

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Pour aller plus loin
mardi 23 octobre 2012,    Morgan