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Ikea, Disney : des géants... de l’espionnage ?


Le parquet de Versailles a ouvert ce jeudi 1er mars une enquête préliminaire pour « utilisation frauduleuse de données personnelles » de la part de la chaîne de magasins Ikea. Des délégués Force Ouvrière de trois magasins de la marque situés en Île-de-France (Franconville, Val-d’Oise, Roissy-Paris Nord, Seine-Saint-Denis et Thiais, Val-de-Marne) ont porté plainte contre des méthodes abusives de flicage de clients et d’employés du géant du meuble.

A l’origine de la polémique, un article du Canard Enchaîné qui diffusait des extraits d’un échange de courriels datant de 2003 entre Yann Messian, à l’époque directeur commercial de Sûreté International (une société de sécurité), et Jean-François Paris, responsable de la sécurité d’Ikea en France. Il était notamment question dans ce mail de « consultations équivalentes à celles du Stic » (Système de traitement des infractions constatées), soit un fichier de la police national informatisé censé n’être consultable que par certains membres du ministère de l’Intérieur uniquement.

Si les accusations venaient à être confirmées, ce serait un coup dur porté à l’image de marque d’Ikea, qui s’est empressé d’afficher sa bonne volonté dans l’affaire en disant prendre « la parution de ces accusations très au sérieux ». « Le respect de la vie privée des personnes compte parmi les valeurs les plus fortes du groupe et nous désapprouvons vigoureusement toute pratique portant atteinte à cette valeur », ajoute la filiale française du groupe.

Du côté de Sûreté International, on joue le même jeu : la direction n’est pas au courant, c’est un employé qui est fautif. Ainsi Christophe Naudin, le PDG de la boîte, assurait-il à Rue89 qu’il était « la victime » dans cette affaire. L’unique coupable dans l’histoire serait Messian, présenté, en gros, comme un homme sans scrupules voulant arrondir ses fins de mois. Mais du côté de Messian, on retourne le compliment : Je n’ai fait que répéter quelque chose qui m’a été dit par Christophe Naudin, a-t-il dit aux journalistes qui l’ont interrogé.

Déjà pourvues de réputations peu flatteuses, les sociétés de sécurité se retrouvent donc du mauvais côté de la suspicion avec cette affaire. D’autant plus que Le Parisien rappelait que le groupe EuroDisney est lui-aussi empêtré dans des tracas du même genre. Un ex-gendarme ayant accès au Stic et au Judex (système Judiciaire de Documentation et d’Exploitation, de la gendarmerie) aurait été engagé entre 2001 et 2004 afin de compiler des informations sur les employés du parc à thème, le tout de façon tout à fait illégale. Comme pour Ikea, EuroDisney se dit victime et prêt à aider la Justice.

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vendredi 2 mars 2012,    Morgan