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Du cannabis surpuissant saisi


40 kg de cannabis surpuissant saisis par le SRPJ... Revendu entre 2 500 et 3 000€ le kilo, soit de 25 à 30€ la barrette, ce produit de « qualité supérieure » est estampillé « sum » pour sa contenance excessive en THC (produit actif). La marchandise, d’une valeur de 90.000€, a été découverte derrière le pare-choc avant d’une Citroën C5 arrivée d’Espagne. Une grande partie de la drogue était destinée aux quartiers toulousains.

Et ce sont six personnes qui ont été écrouées à Toulouse. Parmi les suspects, Ahmed Benyamina, 31 ans, en cavale en Espagne depuis deux ans, ses deux frères, ses deux cousins et sa compagne, une danseuse d’une trentaine d’années. Tous sont suspectés par la juridiction interrégionale spécialisée de Bordeaux (Jirs), chargée du dossier, de trafic de stupéfiants entre l’Espagne et la France.

Le principal suspect de ce réseau constitue l’attrait essentiel de cette affaire.
L’homme est aussi respecté que redouté dans les cités. Ahmed Benyamina faisait l’objet d’un mandat d’arrêt européen depuis sa première condamnation par défaut, en septembre 2008, à 6 ans de prison pour trafic de stups. En 2006, ce caïd très discret est déjà soupçonné par la justice d’être à la tête d’une filière d’importation de cocaïne entre le Brésil et la France. L’interpellation d’une « mule » à l’aéroport de Bordeaux-Mérignac, en avril 2006, a donné lieu à une vaste enquête au cours de laquelle une seconde vague d’interpellations est réalisée en avril 2007, à Toulouse.

Le « sum » est considéré comme le haut du panier du cannabis. Il peut se vendre à jusqu’à 30 € la barrette (un peu plus de 2 grammes). Les 40 kilos de « sum », saisis par la police judiciaire, sont en cours d’analyse dans un laboratoire à Bordeaux. Sur ce type de produit, les spécialistes chargés de décortiquer sa composition observent un pourcentage de THC de l’ordre de 20 %. Un taux deux fois plus élevé que sur un produit traditionnel (environ 8 %). Très peu coupé, quand d’autres produits le sont avec par exemple du henné, de la cire, ou de la terre en grande partie, ce produit se distingue par sa charge en tetrahydrocannabinol (THC), la molécule active la plus abondante dans le cannabis et aux effets psychotropes. Le « sum » est facilement reconnaissable au toucher. Peu friable, il a l’aspect de la pâte à modeler et recèle une légère odeur de poivre. Le produit arrive du Maroc et il est conditionné sous la forme d’ovules ou de savonnettes. Ce qui lui donne une forme marketing différente des autres. Selon l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies, la part de produits fortement dosés à plus de 20 % de THC, uniquement disponible pour les données de 2005, est estimée à 5,2 % pour les herbes et 3,4 % pour les résines. Selon un enquêteur, « des filières de trafic de résine de cannabis tendent à se multiplier en raison de la proximité avec l’Espagne. » Des filières dont les principaux acteurs ont tendance à faire partie de la même famille. C’était le cas pour la drogue importée par la filière Benyamina.

AR Evous le 30 janvier 2009. Source La Dépêche.

- Quels sont les dangers du cannabis ?

Il y a un premier danger médical comparable à celui du tabac. Mais avec le mélange tabac-cannabis, la quantité de gaz nocifs est multipliée. Le deuxième danger, c’est le risque de rupture du lien social. Nous recevons beaucoup de jeunes. Certains consomment jusqu’à 15 joints par jour. Le problème, c’est l’incidence de ce produit à une période sensible, l’adolescence. Et le risque, c’est l’échec de ce qui est alors en jeu : devenir un adulte. Le troisième danger est évidemment pénal : fumer reste illicite et le fumeur s’expose à une condamnation.

- Que pensez-vous de la banalisation du cannabis ?

Elle n’est pas du côté des jeunes mais des adultes et des institutions. C’est la position de ceux qui sont autour des jeunes et qui, trop souvent, pour une raison ou une autre, restent silencieux.

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

lundi 2 février 2009,    Alain Rassat