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DERNIERS JOURS à Cognacq-Jay, des dessins parisiens de François-André Vincent, artiste et gloire de la fin du XVIIIe siècle


François-André Vincent (1746-1816) est un peintre néo-classique français... et protestant. Son père, miniaturiste, le forma.

Il eut plus tard d’autres attachements. Avec son professeur Joseph-Marie Vien, et le peintre suisse Füssli notamment. Cet artiste talentueux qui marqua le paysage artistique français du Siècle des Lumières à l’ère néoclassique, connut la célébrité mais il eut peut-être contre lui d’être un peu trop habile et d’exprimer son art de façon si variée que ses œuvres étaient parfois, jusqu’à très récemment à l’occasion de ventes publiques, attribuées à d’autres...

Son œuvre couvre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle. Il fut le contemporain de Fragonard et de David, qui lui firent ombrage. Pourtant vous pourrez constater la maitrise et la puissance de son art, à la fois classique et visionnaire, véritable pont lancé entre le XVIIe pour ses dessins aux traits arrondis, pleins et sûrs, et le XIXe pour les prémices d’un romantisme, ou les inspirations d’anecdotes moyenâgeuses ou du XVIIe. Ses réseaux de hachures font apparaître une 3e dimension étonnante.

Peintre d’histoire, Vincent s’était forgé une culture visuelle qui s’appuyait solidement sur l’art antique et sur les classiques. On remarquera par exemple dans son tableau La Leçon de labours que le bras du père reprend le mouvement du Dieu de Michel Ange créant l’homme du bout des doigts, et que les jambes du fils ont le même mouvement que celles du gladiateur borghese. Sujet terriblement étonnant pour l’époque.

Vincent est parfaitement de son temps. Il reprend la peinture à partir du modèle. Son art nerveux et délicat, nimbé de dramaturgie, tente de corriger idéalement les défauts de la nature.

En parallèle à la grande rétrospective qui lui est consacrée au musée Fabre à Montpellier (du 8 février au 11 mai 2014), après celle tenue à Tours, l’exposition resserrée du musée Cognacq-Jay apporte un éclairage particulier sur les dessins conservés dans les collections parisiennes, du musée du Louvre et du musée Carnavalet principalement. Pourquoi une exposition si resserrée ?

Elle fera pourtant certainement événement dans la mesure où elle sera la première consacrée au talent de dessinateur de Vincent. Pour que soit reconnue la richesse de l’art graphique de cet artiste sur l’ensemble de sa carrière, à travers la variété de ses sujets et de ses techniques.

François-André Vincent (1746-1816), Portrait de Marie-Gabrielle Capet, vers 1780-1781, Paris, Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris © Petit Palais / Roger-Viollet

La cinquantaine de feuilles issues de grandes collections publiques (BnF, ENS des Beaux-Arts, Louvre, Carnavalet, Petit Palais) et privées de Paris et sa région, exposées, en permettent la démonstration, par des dessins rarement, voire jamais vus par le public, avec des regroupements inédits, particulièrement pour les séries de caricatures.

L’exposition se segmente de façon à la fois thématique et chronologique :
- Les séductions de l’Italie : copies d’après l’antique, compositions d’intonation baroque, intérêt pour le pittoresque et la vie moderne à Rome ; Vincent a remporté en 1768 le Grand Prix et peut donc séjourner 4 années à l’Académie de France à Rome, complétant ainsi l’enseignement qu’il reçut en France, et affirmant davantage sa personnalité. Il y rencontrera plusieurs fois Fragonard. Formidable feuille à l’encre d’un homme alité.

- Traits d’esprit : caricatures des pensionnaires de l’Académie de France à Rome et des personnalités intellectuelles ; son audace dans ce type de travaux annonce déjà un Daumier... Curieusement dans ces grotesques, il n’y a nulle méchanceté que l’œil malicieux pourrait interpréter mais plutôt une camaraderie entre jeunes collègues, des facéties de potaches, des portraits-charges que l’on s’échange entre copains.

- La maturité d’un maître : scènes "antiquisantes" par le style et le sujet, événements et personnages du XVIIe siècle, images de l’Histoire contemporaine, têtes d’études. Vincent connait de grands succès en exposant au Salon une quinzaine de tableaux en 1777, et il reçoit dans les années 1780 des commandes royales l’orientant vers des sujets d’histoire et le mettant en rivalité frontale avec David... jusqu’au Consulat. On remarquera qu’il peut représenter ses personnages dans un premier temps nus, et ne les abriter qu’ensuite.

Portrait-charge du sculpteur Moitte, 1772 ou 1773 Contre-épreuve de pierre noire 38,8 x 28,2 cm Paris, musée Carnavalet, musée d’Histoire de la Ville de Paris © Musée Carnavalet / Roger- Viollet

En 1790, il est nommé garde des dessins du roi. Un peu tard.

À la fin de sa vie il s’agaça terriblement de ne pas pouvoir aboutir son grand tableau sur la Bataille des Pyramides (8 mètres x 3). Il sera livré finalement... et perdu.

Le commissariat de l’exposition est assuré par Benjamin Couilleaux, conservateur du patrimoine et adjoint à la directrice du musée Cognacq-Jay, aidé de Jean-Pierre Cuzin et d’Isabelle Mayer-Michalon.

Le Trait en liberté. Dessins de François-André Vincent (1746-1816). Du 29 mars au 29 juin 2014, au musée Cognacq-Jay, 8, rue Elzévir, 75003 Paris 01 40 27 88 89 www.cognacq-jay.paris.fr, ouvert du mardi au dimanche de 10 à 18h. Fermé le lundi et les jours fériés. Métro Saint-Paul, et Chemin-Vert. 5, 3,50, ou 2,50€.

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Vous retrouverez dans l’article 2014 à Paris : LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans CALENDRIER 2014 des grandes expositions à Paris, ces mêmes expositions sont classées par dates.

Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez apporter à ces programmes.

Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : LA SEMAINE des expositions, musées, et galeries : que faire à Paris du....

Enfin, contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer.

Nous avons établi notre sélection, avec Paris 2014 : LES MEILLEURS CATALOGUES d’expositions de Paris.

En grande nouveauté, car Paris, sans la province, ne serait vraiment pas grand chose... et est loin de nous être suffisant, nous vous proposons dorénavant une vue panoramique des Expositions et Festivals en province ? 2014. Expositions et Festivals en PROVINCE de A à Z. Ou encore CALENDRIER 2014 des Expositions et Festivals en PROVINCE

Avec des déclinaisons présentant davantage de détails par villes. dans les villes suivantes :
Angoulême
Arles
Avignon
Bordeaux
Dijon
Grenoble
Ile-de-France
Lens
Lille
Lyon
Marseille
Metz
Montpellier
Nantes
Nice
Ornans
Rennes
Rodez
Rouen, Le Havre
Saint-Étienne
Strasbourg
Toulouse
Tours

Et juste quelques expositions 2014 pour Bruxelles et Londres, Genève, Bâle...

André Balbo

sources : musée Cognacq-Jay

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

01 40 27 88 89
lundi 6 mai 2019,    Expositions