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Les musées de Paris entrent enfin en conclave !


Les quelques mois qui viennent de s’écouler auront été, pour les musées de la Ville de Paris, riches en événements et… en émotions. Sécurité mise en cause, vols de chef-d’œuvres, interdiction aux adolescents d’une expo photos qui leur était consacrée, loupés de communication sur les jours de fermeture, et même de grands succès et une meilleure visibilité dans la presse, même si cela tenait parfois davantage de la polémique que de l’événement culturel.

Il fallait bouger, moderniser, se donner de nouveaux moyens et conquérir des autonomies. Le message, porté par l’ensemble de ces expériences, semble avoir été entendu.

Ainsi la mairie de Paris a-t-elle annoncé le 19 janvier la création d’un établissement public administratif unique qui gérerait ces 14 musées, et cela dès la fin du premier semestre 2011. Une révolution ! Encore faudra-t-il que la « mission de préfiguration » chargée de définir les modalités de cette fusion des 14 musées et de cette révolution aboutisse à l’adéquation des ambitions muséales définies et des moyens qui leur seraient adaptés…

La tendance de la fréquentation de ces établissements est clairement à la hausse (+ 10% par rapport à 2009) : ils ont accueilli quelque 3 millions de visiteurs en 2010, et les files d’attente de certaines expositions furent éloquentes de certains succès. Basquiat et Larry Clark au Musée d’art moderne de la Ville de Paris, ou Yves Saint Laurent au Petit Palais expliqueraient en grande partie cette embellie. Objectivement, un tel score demeure bien modeste au regard par exemple des 3,13 millions d’entrées de Pompidou ou des 8 millions du Louvre.

En préparation à ces changements espérés, Delphine Levy de la mairie de Paris a établi un récent rapport qui pointe la grande lourdeur de fonctionnement des 14 musées municipaux, et pointe notamment les horaires d’ouverture.

Ces musées sont encore pour l’instant gérés par différentes institutions dont la Direction des affaires culturelles (la DAC), et Paris Musées, en régie directe avec la Ville.

Le souhait sous-jacent serait de créer un réseau unique qui conférerait une cohérence d’image et de gestion, tout en donnant davantage d’autonomie aux musées en responsabilisant par exemple les directeurs sur leur budget comme sur leur programmation.

En fait, avant que ne commence ce conclave de la réflexion muséale municipale, la principale inquiétude que l’on puisse avoir serait que les améliorations ne soient que de façade et de pouvoirs. Une critique plus radicale serait pourtant la bienvenue tant ces institutions ressemblent trop souvent, et depuis trop longtemps, à de belles endormies.

D’excellents rapports sur les améliorations indispensables à apporter au fonctionnement de ces musées sont encore accessibles, sous une couche fine de poussière, dans certains tiroirs. Il serait judicieux et plein d’à propos de les ressortir au début de la « mission de préfiguration ». L’un d’eux, par exemple, sur Galliera, soulignait que la configuration de ses locaux aurait dû lui faire interdire de toute urgence l’exposition de tissus, matériaux extrêmement fragiles. Ce qui demeure pourtant l’attribution première de ce musée...

Signe avant-coureur de cette volonté de faire que ces 14 musées puissent enfin s’ébrouer, le Musée d’art moderne a enfin son site Internet et fera deux nocturnes pour Basquiat les 21 et 28 janvier !

En faisant ainsi montre de cette volonté de changement, Paris s’inspire un peu d’expériences analogues lancées depuis lurette à Berlin, Londres et Florence.

André Balbo

sources : Ville de Paris, Libération, Le Monde

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lundi 6 mai 2019,    Expositions