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Patrick Talbot renvoie à Nicolas Sarkozy sa médaille de Chevalier dans l’Ordre du mérite !


Ça ne se faisait plus du tout. En tout cas avec cette allure !

Tout le monde critiquait, mais ramassait ce qu’il pouvait, acceptait, voire demandait…

Ainsi que le présente le journal La Provence, « le geste est fort, en symboles et en détermination ».

Pour la première fois depuis des lustres (un lustre c’est 5 années…), une voix se lève et refuse un honneur pourtant si recherché, l’une des plus prestigieuses distinctions de la République française.

Patrick Talbot, ancien directeur de l’école nationale supérieure de photographie d’Arles, ex-conseiller culturel des ambassades de France aux États-Unis et en Italie, refuse la médaille de chevalier dans l’Ordre du mérite qui devait lui être remise le 11 mars 2011. Bon.

Non content de cela, Patrick Talbot, aujourd’hui à la retraite, a adressé une lettre à Nicolas Sarkozy dans laquelle il dénonce l’attitude française face aux « révoltes populaires dans les pays arabes », et la « clause abusive » visant à placer l’année du Mexique en France sous le patronage de Florence Cassez. Il juge « l’obligation faite à chaque responsable d’événement inscrit à son programme de mentionner publiquement ce patronage » proprement inacceptable.

« J’ai été en poste à New York au moment d’une crise entre les Etats-Unis et la France qui avait interdit le survol de son territoire par les avions de l’Otan devant aller bombarder la Libye. J’ai aussi vécu une crise en Italie, et à chaque reprise, c’est la diplomatie, le maintien de relations culturelles qui ont permis de rétablir des liens. L’annexion autoritaire de l’art et de la culture au politique n’est jamais une bonne nouvelle…(…)

Mon parcours professionnel s’est partagé à parts égales entre l’enseignement de l’histoire, la diplomatie et la culture. Trois domaines qui, de mon point de vue, sont aujourd’hui maltraités. C’est pourquoi me passer de la distinction qui m’a été accordée, et dont, sans fausse modestie, je peux présumer que, puisqu’on me la donne, il se peut que j’aie effectivement pu la mériter, est beaucoup moins pénible que de la détenir de celui qui, par fonction, est seul à même de me l’octroyer car, pour le dire avec Montesquieu : « Je ne demande à ma patrie ni pensions, ni honneurs, ni distinctions ; je me trouve amplement récompensé par l’air que j’y respire ; je voudrais seulement qu’on ne l’y corrompît point ». »

Musique. Merci Patrick.

André Balbo

sources : Patrick Talbot, La Provence, Le Monde, Europe 1

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vendredi 20 octobre 2017,    Expositions