.evous
.evous > Nature & jardin > Environnement

Coronavirus : La pandémie... et après ?

Quelles seront les conséquences à long terme de l’épidémie de coronavirus sur notre quotidien ? Va-t-on devoir vivre, travailler, voyager, consommer différemment ?


"Rien ne sera plus comme avant", peut-on lire ici ou là. "Il y aura un avant et un après", nous dit-on. Alors que la crise sanitaire est encore loin d’être terminée et qu’une crise économique à l’étendue imprévisible nous est promise, certaines voix se font entendre, semblant déjà tirer des enseignements de la période inédite que nous traversons. Elles nous appellent à la prise de conscience de certains excès.

Emploi : La percée du télétravail
Jusqu’alors réservé à quelques rares salariés, le télétravail est devenu la norme pour des milliers d’entreprises durant le confinement lié à l’épidémie de coronavirus. Une conversion à marche forcée qui pourrait modifier durablement les modes d’organisation. Cette crise aura en effet permis de remettre en cause certaines habitudes : les fameux open-space sont-ils réellement un gage de productivité ? Et que dire de ces interminables réunions... N’est-on pas plus concis et rapide lors de visio-conférences en petits groupes ?

Relations sociales : L’humain replacé au centre
Cette crise est-elle le signe que notre individualisme excessif nous a menés à notre perte ? Donnera-t-on désormais plus de valeur à nos liens familiaux, sociaux ? "Après chaque catastrophe, il y a un changement de culture, un changement de valeurs sociales, explique le neuropsychiatre Boris Cyrulnik sur France Inter. C’est ce qu’il se passe d’inouï actuellement : on est en train de massacrer l’argent et la rentabilité pour sauver des vies humaines, alors que jusqu’à maintenant on se résignait. Pour la première fois dans l’histoire humaine, on fait passer la vie des individus avant l’économie. (...) Après chaque catastrophe, la vie reprend mais pas comme avant. On voit une hiérarchie des valeurs sociales, morales, souvent complètement métamorphosée. Les politiciens vont nous dire : on repart comme avant. Mais si on repart comme avant, on va remettre en place les mêmes conditions qui nous ont menés à la catastrophe. Beaucoup de gens vont s’opposer. L’individualisme a provoqué la course à la consommation, l’effet de serre, la transmission des virus... tout cela va être remis en cause parce que l’individualisme nous a couté beaucoup trop cher."

Santé : De grands investissements à venir
"On voit les méfaits d’une politique de restriction des moyens sur un grand service public qui est celui de la recherche fondamentale, argumente sur France Culture Aurélie Trouvé, économiste et porte-parole d’ATTAC. Les responsables hospitaliers tirent la sonnette d’alarme pour dire : nous n’avons pas assez de moyens pour garantir la santé de chacun dans les hôpitaux. On risque d’en payer le prix fort aujourd’hui. Le système hospitalier est dans une situation alarmante du fait de ce manque de moyens."

Économie : Une mondialisation revue et corrigée
Dans de nombreux pans de l’économie, des changements d’importance se dessinent. "On voit à quel point les circuits ont été mondialisés, à quel point on est dépendant d’imports et d’exports. A tel point que ce type de choc sanitaire peut déstabiliser fortement notre système économique, poursuit Aurélie Trouvé. Il y a besoin aujourd’hui d’une relocalisation des activités dans l’agriculture, dans l’industrie ou les services."
En face de l’économiste, Jean-Hervé Lorenzi, professeur émérite à l’université Paris-Dauphine, évoque également un bouleversement. "Les médicaments sont produits à 80% en Chine. Ce sera doublement remis en cause : l’organisation commerciale du monde ; le transfert d’activités vers la Chine et les pays émergents. Ce sera remis en cause et ce sera une chance pour l’Europe..."

A LIRE AUSSI :
Coronavirus : Une pandémie liée au changement climatique ?
Seniors et coronavirus : Risques et consignes
Coronavirus : Comment bien vivre le confinement à la maison

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

jeudi 2 avril 2020,    Jean