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Coronavirus : Une pandémie liée au changement climatique ?

Si elle a permis dans certaines zones une baisse très temporaire de la pollution, cette épidémie de coronavirus est-elle liée au changement climatique ? De nombreux spécialistes affirment que le réchauffement de la planète favorise l’émergence et la propagation de maladies.


Devant l’urgence de la situation en France comme dans le reste de l’Europe, les gouvernements et scientifiques s’emploient à enrayer l’épidémie de coronavirus et limiter son impact sur les structures d’accueil hospitalier. La propagation du virus est telle que l’origine de la pandémie n’est plus au centre des préoccupations. "La maladie semblerait venir d’un animal mais l’origine n’a pas été confirmée", indique tout juste le site officiel du gouvernement français.
Pourtant, certaines voix se font entendre ici ou là - essentiellement sur Internet pour le moment - et questionnent la succession des récentes épidémies (Ebola, Sras, Mers, grippe H1N1). Notre mode de vie est-il en cause ? La mondialisation joue-t-elle un rôle dans la propagation des virus ? Le changement climatique favorise-t-il l’émergence de telles maladies ?

"Des maladies infectieuses comme zika et le chikungunya pourraient à l’avenir se développer dans la mesure où le territoire des animaux vecteurs de ces virus (tiques, moustiques...) s’étend à cause du réchauffement climatique, explique la climatologue canadienne Katharine Hayhoe sur son compte Twitter. C’est ce qu’on observe par exemple avec la dengue : les zones du nord deviennent plus vulnérables, tandis que les aires du sud, devenues au contraire trop chaudes, s’avèrent désormais moins vulnérables. (...) Quelques études se sont penchées sur l’impact du dérèglement climatique sur la grippe. Elles indiquent que ces conséquences - quoique complexes et diverses - sont bien réelles. A mesure que la planète se réchauffe, la grippe saisonnière pourrait à terme sévir tout au long de l’année, comme c’est déjà le cas aux tropiques. Pour résumer : le changement climatique renforce la menace."

Très impliqué dans la création de l’Institut Pasteur au Laos, le professeur Didier Sicard souligne de son côté le rôle de la déforestation dans l’émergence de nouvelles maladies. "Ce qui m’a frappé au Laos, c’est que la forêt primaire est en train de régresser parce que les Chinois y construisent des gares et des trains. Ces trains, qui traversent la jungle sans aucune précaution sanitaire, peuvent devenir le vecteur de maladies parasitaires ou virales, explique-t-il à nos confrères de France Culture. Sur place, les grottes sont de plus en plus accessibles. Les humains ont donc tendance à s’approcher des lieux d’habitation des chauves-souris..."
Étonné par "l’indifférence au point de départ", le professeur émérite à Sorbonne Université plaide pour l’étude de l’origine animale de l’épidémie et la chaîne de transmission des coronavirus.

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jeudi 2 avril 2020,    Jean