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Exposition Ciao Italia. Un siècle d’immigration et de cultures italiennes en France (1860-1960)

Du 28 mars au 10 septembre 2017 au Musée de l’histoire de l’immigration


Le choix de ces immigrés-là est intéressant, prudent et... certainement à forte valeur pédagogique. Pour être la plus importante des immigrations que la France ait connue, son éloignement dans le temps et le fait que le cycle se soit posé nous permettent d’en faire une tranquille démonstration, dépassionnée, et peut-être de regarder avec davantage d’humanité celles que présente notre actualité.

Non, les Italiens venus s’installer en France n’ont pas non plus toujours été particulièrement bien reçus. Les récits qu’en ont fait en leurs temps, chacun à sa manière, le poète humoriste Cavanna (Les Ritals) et l’éminent historien de l’Italie et du fascisme Pierre Milza (La Ritalie) l’attestent. On avait accueilli leurs compatriotes pour le moins avec des précautions, de la méfiance et des pincettes.

Angelo Tommasi, 1858-1923, Les émigrants, huile sur toile. © Galleria Nazionale d’Arte, moderna e contemporanea, Rome. Tableau générique dépeignant bien l’émigration massive des Italiens quittant l’Italie dans ces années par les ports de Palerme, Naples, Livourne ou Gênes vers l’Europe ou l’Amérique.

Ils étaient d’abord venus du Nord de l’Italie, du Piémont et de la Vallée du Pô. Ces cousins étaient nos proches voisins. On les moquait, mais ils s’intégrèrent, dans les petits métiers, dans le bâtiment, l’agriculture, le commerce et l’artisanat.

Les quelques extraits de films proposés aux visiteurs, un peu courts, répètent des phrases-clés : "Moi, mon pays, c’est celui qui me fait bouffer !", ou la voix de Fernandel, à l’accent souligné, raconte l’ubuesque raison d’être des frontières, ces séparations souvent si théoriques entre les hommes...

À l’entrée de l’exposition, trône un buste de Garibaldi à la barbe fleurie. Il rappelle les légions de Garibaldiens qui combattirent pour la France, contre le fascisme plus que contre l’Italie, et qui avaient adopté, comme leur chef guerillero avant eux, la chemise rouge des ouvriers des abattoirs latinos.

Les Ritals se sont intégrés. Un problème demeurerait-il ? Et ainsi de tant de peuples voisins venus ou que nous sommes même allés chercher pour bosser chez nous. C’était un temps où le pays d’accueil payait encore le transport... Times are changing.

Avec l’exposition "Ciao Italia", le Musée national de l’histoire de l’immigration rend compte pour la première fois à l’échelle nationale, de l’histoire de l’immigration italienne en France, qui reste à ce jour la plus importante qu’ait connu notre pays.

Famille napolitaine Boulevard Saint Germain Paris 1880 © Galerie Lumières des Roses

Dès la seconde moitié du XIXe siècle et jusque dans les années 1960, les Italiens furent les étrangers les plus nombreux dans l’Hexagone à venir occuper les emplois créés par la croissance économique.

Aujourd’hui célébrée, leur intégration ne se fit pourtant pas sans heurts. Entre préjugés dévalorisants et regards bienveillants, l’image de l’Italien en France se dessina sur un mode paradoxal et leurs conditions d’accueil furent difficiles. Entre méfiance et désir, violences et passions, rejet et intégration l’exposition traduit les contradictions spécifiques de l’histoire de cette immigration tout en mettant en lumière l’apport des Italiens à la société et à la culture françaises.

L’heure du café © Alain Fleischer

Jouant des clichés et préjugés de l’époque et rappelant la xénophobie dont ils étaient victimes, l’exposition s’attache à retracer le parcours géographique, socio-économique et culturel des immigrés italiens en France du Risorgimento des années 1860 à la Dolce Vita célébrée par Fellini en 1960.

Fête de bienfaisance organisée par la Société italienne de Bienfaisance de Paris le 3 mai 1924. Leonetto Cappiello © Pierre Cappiello

Abordant tout à la fois la religion, la presse, l’éducation, les arts, la musique et le cinéma, les jeux et le sport, ou encore la gastronomie, elle donne à voir tous ces Italiens, ouvriers, mineurs, maçons, agriculteurs, artisans, commerçants ou encore entrepreneurs qui ont fait la France tout en rendant hommage aux plus connus d’entre-eux à l’instar d’Yves Montand (né Ivo Livi, en Toscane), de Serge Reggiani (qui chanta : C’est moi, c’est l’Italien), de Lino Ventura (si populaire en France) ou encore des familles Bugatti et Ponticelli.

Le propos ne se veut pas exhaustif mais tachiste. Il donne à réfléchir sur nos nouvelles formes de repliements, notre enfermement devant des migrations aujourd’hui en nombre tellement moindres qu’elles ne l’ont été, et dans une Europe jusque-là encore épargnée des catastrophes et grands conflits.

Dans un dialogue original et fécond, ce sont près de 400 objets de mémoire, extraits de films, cartes géographiques et œuvres d’art qui sont présentés au travers d’un parcours à la fois sensible et pédagogique où figurent les artistes Giovanni Boldini, Giuseppe de Nittis, Gino Severini, Renato Paresce, Filippo De Pisis, Massimo Campigli, Mario Tozzi, Alberto Magnelli, Leonardo Cremonini, Amedeo Modigliani et Alberto Martini.

La Domenica del Corriere 17 novembre 1946. Tragédie de l’émigration clandestine © Musée national de l’histoire de l’immigration, Palais de la Porte Dorée, Paris

Commissariat : Dominique Païni, commissaire d’expositions indépendant ; Stéphane Mourlane, maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université d’Aix-Marseille ; Isabelle Renard, responsable de la collection d’art contemporain au Musée national de l’histoire de l’immigration.

Ciao Italia. Un siècle d’immigration et de cultures italiennes en France (1860-1960), du 28 mars au 10 septembre 2017 au Musée de l’histoire de l’immigration, 293, avenue Daumesnil, 75012 Paris www.histoire-immigration.fr. Accès Métro 8, Tramway 3a, Bus 46 Porte Dorée. Du mardi au vendredi de 10h à 17h30, les samedi et dimanche de 10 à 19h. Fermeture des caisses 45 mn avant la fermeture. Fermé le lundi, et les 25 décembre, 1er janvier, 1er mai. Ouvert le 14 juillet et le 11 novembre.

Billet musée 6* (gratuit pour les - de 26 ans et pour tous le 1er dimanche du mois. Billet aquarium 5€, gratuit pour les - de 4 ans. Billet Palais (musée + aquarium) 9€.

Visite guidée Musée / Aquarium / Palais de 6 à 10€.


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Vous retrouvez comme chaque année dans PARIS 2017. LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans Le CALENDRIER 2017 des grandes expositions à Paris ces mêmes expositions sont classées par dates.

Dans la série Toutes les expositions 2017-2018 dans les plus grands musées de Paris... lire également :
Au musée du Louvre, au Centre Pompidou, au Grand Palais, au musées d’Orsay et de l’Orangerie, au musée d’Art moderne de la Ville de Paris, au Jeu de Paume, au Palais de Tokyo, à la Bibliothèque nationale de France, au musée du Quai Branly, au musée des Arts décoratifs, à la Fondation Cartier pour l’art contemporain, au musée Guimet, au musée Galliera, au Petit Palais, et au Château de Versailles.

Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez être amenés à apporter à ces programmes.

Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : PARIS EXPOS HEBDO. Nouveautés / Conseils / Derniers Jours.

Vous pouvez consulter plus d’une centaine de présentations d’artistes, classées de A à Z.

Contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous établissons, au fur et à mesure de leur publication, notre sélection des catalogues d’expositions 2017 de Paris, comme nous l’avons fait les années précédentes : 2016, 2015, 2014, 2013, 2012.

Nous vous proposons aussi une sélection de musées et d’expositions 2017 dans les villes françaises suivantes, que nous nous efforçons de tenir assez régulièrement à jour :
Aix-en-Provence - Albi - Les Alpilles - Angers - Angoulême - Antibes - Arles - Aubagne - Avignon - Bègles - Biarritz - Biot - Blois - Bordeaux - Bourg-en-Bresse - Brest - Cagnes-sur-Mer - Cannes - Carcassonne - Dijon - Grasse- Grenoble - Hyères - Ile-de-France : Auvers/Oise, Boulogne-Billancourt, Bussy-Saint-Martin, Chamarande, Chantilly, Châtenay-Malabry, Compiègne, Écouen, Fontainebleau, Giverny, L’Isle-Adam, Jouy-en-Josas, Malmaison, Marne-la-Vallée, Meudon, Milly-la-Forêt, Noisiel, Pantin, Pierrefitte/Seine, Poissy, Pontoise, Royaumont, Rueil-Malmaison, Saint-Cloud, Saint-Denis, Saint-Germain-en-Laye, Saint-Ouen-l’Aumône, Sceaux, Sèvres, Versailles, Vitry/Seine, Yerres - L’Isle-sur-la-Sorgue - Landerneau - Le Cannet - Le Havre - Lens - Le Rayol - Le Canadel/Mer - Les Sables-d’Olonne - Les-Saintes-Maries-de-la-Mer - Libourne - Lille : Villeneuve d’Ascq, Roubaix, Tourcoing, Croix, Graveline, Cassel, Valenciennes - L’Isle-sur-la-Sorgue - Lodève - Lyon - Marseille - Martigues - Metz - Monaco - Montauban - Montpellier - Mougins - Nantes - Narbonne - Nice - Nîmes - Nogent/Seine -Ornans - Rennes - Rodez - Rouen - Saint-Étienne - Saint-Nazaire - Saint-Paul-de-Vence - Saint-Tropez - Sérignan - Sète - Strasbourg - Toulon - Toulouse - Tours - Valence - Vallauris - Vence - Vendôme - Villeurbanne

Et juste des musées et expositions temporaires pour quelques villes étrangères : Amsterdam : Harlem, Rotterdam, La-Haye, Bois-le-Duc, - Bâle - Berlin - Bruxelles - Genève - Liège - Londres - Madrid - Milan - Monaco - Venise

André Balbo

sources : musée de l’histoire de l’immigration

Informations pratiques
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lundi 27 mars 2017,    Expositions