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DERNIERS JOURS de l’exposition Sade et l’éventail des libertinages, au mLm

Du 26 septembre 2014 au 18 janvier 2015, le musée des Lettres et manuscrits (mLm) présente l’exposition « Sade, marquis de l’ombre et prince des Lumières. L’éventail des libertinages du XVIe au XXe siècle », dans son nouvel espace muséal Hôtel de la Salle - 2 rue Gaston-Gallimard - 21 rue de l’Université 75007 Paris.


« Je suis libertin, je l’avoue ; j’ai conçu tout ce qu’on peut concevoir dans ce genre-là, mais je n’ai sûrement pas fait tout ce que j’ai conçu et ne le ferai sûrement jamais. Je suis un libertin, pas un criminel ni un meurtrier. »
Donatien Alphonse François de Sade.

Historique ! Pour le bicentenaire de la mort du Marquis de Sade (1740-1814), la pièce-maîtresse de cette exposition qui lui est consacrée est le manuscrit original des 120 journées de Sodome, dévoilé en exclusivité et pour la première fois au grand public. L’événement participe à replacer le Divin Marquis (tel que le nommèrent les surréalistes) au centre de l’actualité, des postures et des débats, au moins d’idées, avec la concomitante exposition, qui sera tout sauf confidentielle, que lui consacre bientôt le musée d’Orsay, qui est à deux pas. Une entrée en matière qualifiée et documentée en quelque sorte.

François Boucher, La Jardinière surprise, huile sur toile, vers 1730. © Coll.privée / Musée des Lettres et Manuscrits, Paris

L’Institut des Lettres et Manuscrits présente donc à cette occasion plus de 120 pièces exceptionnelles, lettres, manuscrits autographes, livres rares et précieux, portraits et dessins érotiques, cet ensemble étant couronné du très célèbre rouleau manuscrit de Donatien Alphonse François, Marquis de Sade (« un esprit libre dans un corps enfermé ») dont on parlait beaucoup sans jamais encore l’avoir vu.

Il s’agit de l’un des trésors les plus décriés de la littérature française, et d’ailleurs mondiale. Cet autographe, dont le sous-titre est "l’École du libertinage", fut écrit par Sade sur un rouleau de papier mince, sous cette forme plus facile à cacher à ses gardiens, alors qu’il était emprisonné à la Bastille en 1785.

Il aura en tout passé 28 années, plus de la moitié de sa vie d’adulte distribuée dans une bonne dizaine de prisons, victime des lettres de cachet (1763, 1772, et 1777), avant d’y mourir ! Ce manuscrit sulfureux, retrouvé lors de la prise de la prison-forteresse, lui aura survécu.

Ce rouleau fut hors de France durant des décennies, et ce ne fut qu’après 30 années de querelles juridiques que Gérard Lhéritier, président du Groupe Aristophil, et fondateur du musée des Lettres et Manuscrits, en faisait l’acquisition.

© Coll. privée / Musée des Lettres et des Manuscrits, Paris - Photographie de Côme Bardon

Selon ses informations, "Chaque soir, pendant 35 jours, entre 19 et 22h, entre le 22 octobre et le 28 novembre 1785, il recopia ses brouillons sur 35 lés de papier de 11cm de large, certainement fournis par son épouse. Il assembla ces feuillets en les collant bout à bout jusqu’au point d’assembler un rouleau de 12m de long, et il continua son récit en recouvrant le verso du manuscrit d’une écriture fine et difficilement lisible, sans aucune rature. Le rouleau, à la manière des codex de Léonard de Vinci, fut dissimulé, protégé par un étui de cuir, glissé entre deux pierres de la cellule de l’écrivain. Lors de la prise de la Bastille, en 1789, le manuscrit fut sauvé sans que son auteur le sache. Ce dernier pleura selon sa propre expression des larmes de sang, croyant que le rouleau manuscrit contenant son chef-d’œuvre avait à tout jamais disparu. La suite de l’histoire rocambolesque de ce manuscrit, promis à vivre caché et toujours objet de scandale, vous la découvrirez dans l’exposition et le livre-catalogue qui l’accompagne."

L’exposition est plus largement dédiée au libertinage, d’hier à aujourd’hui. Entre le vice et la vertu, entre le souffre et l’encens, le libertinage est à la fois l’expression d’un malaise, d’une révolte et d’une provocation.

Aux confins du fantasme, de la transgression, de l’émancipation, de la provocation et du suicide moral, entre les délices de l’enfer et la nostalgie du paradis perdu, entre le cynisme et l’espoir, entre l’épicurisme et la cruauté, entre la lumière et la barbarie.

Serez-vous de ceux qui se plongeront, à travers la collection présentée de lettres, dessins, manuscrits, et livres rares, dans les passions et les tourments du Marquis de
Sade, Crébillon, de Choderlos de Laclos, Mirabeau, Casanova, du Chevalier d’Éon, Musset, Maupassant, Baudelaire, Rimbaud, Verlaine, Pierre Louÿs, Joë Bousquet, Boris Vian, Pauline Réage, maitresse de Jean Paulhan et auteure d’Histoire d’O ?

Ces grandes figures de la littérature, de la poésie, et de la pensée nous rappellent à quel point le vice se nourrit de la vertu lorsqu’il la transgresse, lorsqu’il la déflore, et à quel point la vertu se nourrit du vice lorsqu’elle le dénonce, et qu’elle le diabolise.

Sade, marquis de l’ombre et prince des Lumières. L’éventail des libertinages du XVIe au XXe siècle, du 26 septembre 2014 au 18 janvier 2015, à l’Institut des Lettres et Manuscrits, Hôtel de la Salle, 2 rue Gaston-Gallimard, 21 rue de l’Université 75007 Paris. 01 42 22 48 48. www.museedeslettres.fr. Du mardi au dimanche, de 10 à 19h, le jeudi de 10 à 21h30. Entrée 5€. Billet couplé 10€ (donnant droit à l’entrée du musée des Lettres et Manuscrits et à l’exposition Je n’ai rien à te dire sinon que je t’aime, du 17 septembre 2014 au 15 février 2015). Visites commentées sur demande.

Voir aussi Correspondances amoureuses. "Je n’ai rien à te dire sinon que je t’aime", au musée des Lettres et Manuscrits .

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Vous retrouverez dans l’article 2014 à Paris : LES GRANDES EXPOSITIONS de A à Z les différentes expositions annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans CALENDRIER 2014 des grandes expositions à Paris, ces mêmes expositions sont classées par dates.

Nous nous efforçons de tenir ces articles à jour, et nous vous remercions des suggestions, précisions, ajouts et corrections que vous pourriez apporter à ces programmes.

Nous vous indiquons chaque semaine les nouveautés, les expositions qui fermeront bientôt leurs portes, et... nos préférences, car on ne se refait pas : LA SEMAINE des expositions, musées, et galeries : que faire à Paris du....

Enfin, contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer.

Nous établissons notre sélection, avec Paris 2014 : LES MEILLEURS CATALOGUES d’expositions de Paris.

Celui de cette exposition en fait partie.

Nous vous proposons aussi une sélection d’expositions et de festivals dans les villes françaises suivantes :

Angoulême - Arles - Avignon - Bordeaux - Dijon - Grenoble - Ile-de-France - Lens - Lille - Lyon - Marseille - Metz - Montpellier - Nantes - Nice - Ornans - Rennes - Rodez - Rouen, Le Havre - Saint-Étienne - Strasbourg - Toulouse - Tours

Et bien sûr pour Paris :

Les Grandes Expositions 2015 à Paris de A à Z
Calendrier 2015 des grandes expositions à Paris
peuvent déjà être consultés sur Évous.fr... et complétés, si vous disposez de plus d’informations que nous !

Et juste quelques expositions 2014 pour Bruxelles et Londres, Genève, Bâle, Amsterdam...

André Balbo

sources : Musée des Lettres et Manuscrits

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

01 42 22 48 48
mercredi 15 juin 2016,    Expositions