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Archives. Rubens, Van Dyck, Jordaens, et quelques autres baroques flamands, à Marmottan


Grâce à un exceptionnel accord de partenariat et de réciprocité passé avec les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, et quelques travaux de rénovation, le musée Marmottan Monet présente du 20 septembre 2012 au 3 février 2013 l’exposition « Rubens, Van Dyck, Jordaens et les autres. Peintures baroques flamandes », dont la commissaire est Sabine van Sprang, conservatrice de la peinture flamande (1550-1650) des Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique.

Dans sa sélection de 41 tableaux des anciens Pays-Bas méridionaux du Siècle d’Or, on retrouvera tous les grands genres, de la peinture d’histoire à la nature morte, en passant par le portrait, la scène de genre et le paysage dans lesquels les artistes du Nord excellaient. Certaines de ces œuvres sont des acquisitions récentes ou font pour la première fois le voyage à Paris.

Pierre Paul Rubens (Siegen, 1577 – Anvers, 1640), Les Miracles de Saint Benoît, Huile sur toile, 164x262cm. Acheté par le gouvernement belge aux héritiers du roi Léopold II, Bruxelles, 1914.

Parmi les pièces maîtresses, Les Miracles de Saint Benoît, de Rubens, tableau entièrement autographe au caractère inachevé, met à nu la virtuosité de l’artiste. Rubens n’hésitait pas à ajouter des bandes de toiles pour mieux mettre en valeur son sujet en élargissant ainsi le champ. Il le fit deux fois sur la droite du tableau. Ce tableau resta dans son atelier, et pour cette raison, certainement, nous est parvenu en partie inachevé. Il permet opportunément de mieux observer le travail de l’artiste, et même parfois ses remords, comme ce bras du personnage central, qu’il avait initialement placé trop haut et qu’il n’a corrigé qu’incomplètement.

Comme on le remarque aisément sur ce tableau de grande taille, Rubens ne se préoccupait pas tant d’anatomie que de volume, d’éclat et de spectaculaire. Après quelques péripéties ce tableau se retrouva à Paris dans une galerie et Eugène Delacroix en fit une copie. Qui est également à Bruxelles.

L’exposition comprend également Le Roi boit, de Jacques Jordaens. Ici précisons que la peinture connaît elle aussi ses hiérarchies et ses codes. La peinture historique trône en haut de l’échelle. Ses peintres savent tout faire. C’est le sérieux, le drame aussi. Et puis il y a les peintures de genres, forcément plus bas, dont celle-ci fait partie. Associée davantage au comique, à la vraie vie, avec ses truculences et ses exagérations. On y remarquera la reine torchant le gamin, les chants et l’ivresse visible, un convive vomissant et en haut à gauche, un fou placé là pour imposer une distance, une critique, un jugement.

Jordaens n’était pas qu’un peintre de scènes de ripailles. Il fit aussi des portraits dont l’imposant Portrait de femme présenté.

Deux portraits d’Antoine van Dyck sont également exposés, dont l’un de ses chefs-d’œuvre, Le Portrait du Père Jean Charles della Faille, fait pour ses proches avant son départ pour l’Espagne, dont il ne reviendra pas.

Le paysage, la scène de genre et la nature morte ont aussi eu leurs maîtres, ceux qui contribuèrent le plus à leur succès, au premier rang desquels Paul Bril, Lucas van Uden, David Teniers le Jeune, Frans De Momper, Jan Fyt et Abraham Brueghel.

Vous remarquerez certainement dans les paysages le principe des trois plans sur lesquels se succèdent trois couleurs principales : le brun au premier plan, le vert, puis le bleu.

L’exposition fait aussi la part belle à des tableaux de maîtres moins connus, mais qui bénéficièrent à leur époque d’une grande renommée, tels que Cornelis Schut, Gérard de Lairesse, Jacob van Oost l’Ancien, Jan Siberechts, Gillis van Tilborch ou David Ryckaert.

Karel Philips Spierinck (Bruxelles, vers 1600 – Rome, 1639), Silène ivre et endormi, attaché par Églé et des putti. Huile sur toile, 99,5x120cm. Acquis de la galerie Silvano Lodi, Milan, 2012.

Elle présente enfin le Silène ivre et endormi attaché par la nymphe Eglé et des putti, dernière acquisition de la section peinture ancienne des Musées royaux et dont l’auteur, le peintre d’origine bruxelloise Karel Philips Spierinck, fut l’un des tout premiers émules de Nicolas Poussin. On remarquera malgré cela que les corps dénudés sont plutôt typés flamands.

La dernière partie de l’exposition offre quelques exemples de "peintures de cuisine", dans lesquels la virtuosité et les défis deviennent évidents : par le difficile mais parfait rendu des plumes et des fourrures des gibiers, et cette confrontation de haute volée avec les orfèvres, confrérie concurrente de celle des peintres, par la représentation des pièces fines de différents métaux précieux.

Cette exposition inaugure un partenariat entre Marmottan et les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique. Elle sera suivie par « Claude Monet et le japonisme, » qui se tiendra à Bruxelles (en 2014), puis à Paris (en 2015).

Rubens, Van Dyck, Jordaens et les autres. Peintures baroques flamandes aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, du 20 septembre 2012 au 3 février 2013, au Musée Marmottan Monet, 2 rue Louis-Boilly 75016 Paris, métro Muette (9), RER Boulainvilliers (C), Bus 22, 32, 52, PC. Ouvert du mardi au dimanche de 10 à 18h. Nocturne le jeudi jusqu’à 20h. Fermé au public le lundi. 10 ou 5€. Moins de 7 ans gratuit.

Vous retrouverez dans les articles « 2012 à Paris : les grandes expositions de A à Z » et 2013 à Paris : les grandes expositions de A à Z » les différentes expositions 2012 et celles de 2013 déjà annoncées par leurs établissements et musées.

Frederic Leighton (1830–1896) Crenaia, the nymph of the dargle, ca. 1880 Huile sur toile 76.2x26.7 cm Colección Pérez Simón, Mexico © Arturo Piera, Musée Jacquemart-André 09/13-01/14

Dans les articles « Calendrier 2012 des grandes expositions à Paris », et « Calendrier 2013 des grandes expositions à Paris », ces mêmes expositions sont classées par dates.

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Nous tenterons aussi de vous les présenter chaque mois , à partir de Février 2013.

Enfin, contre l’actualité artistique qui chasse ce que l’on se croyait capable de retenir, les catalogues d’expositions peuvent avoir, quand ils sont faits avec exigence, un rôle certain à jouer. Nous avons établi notre sélection, pour Paris, des MEILLEURS CATALOGUES des expositions 2012, celui de cette exposition en fait partie, en vous indiquant en plus les nominés, et les primés au Prix CatalPa 2012 pour les catalogues d’expositions de Paris.

Nous procéderons de la même manière en 2013, avec PARIS 2013 : les meilleurs catalogues d’expositions de Paris.

André Balbo

sources : visite, musée Marmottan, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique

Informations pratiques
Adresse, horaires, numéro de téléphone, liens...

2 Rue Louis Boilly 75016 Paris

- Du 20 septembre 2012 au 3 février 2013

- Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h. Nocturne le jeudi jusqu’à 20h

01.44.96.50.33
lundi 6 mai 2019,    Expositions